L'attente est arrivée à son terme sur la page Hunt The Truth sur Tumblr, et elle révèle une page dédiée à un ARG (Jeu en réalité Alternée) mettant en scène un journaliste nommé Benjamin Giraud et son enquête sur le Major. Ce dossier sera mis à jour de manière hebdomadaire, en suivant les avancées de cet ARG.
Sommaire (cliquez sur les sous-titres pour vous rendre directement au contenu souhaité) :
Semaine 13
Épisode 12 "FULL PAYLOAD"
Épisode 13 "IN THE BAG"
117
Live From Barrier
Semaine 12
Épisode 11 "DOWN TO THE BONE"
Buried Secrets
BXR 1774
BENJAMIN_GIRAUD_ENTRY_0384
Semaine 11
Épisode 10 "GAG ORDER"
Xenophobia
Sapien Sunrise
Semaine 10
Épisode 09 "PHANTOMS"
Panic In the Streets
The Twins
Semaine 9
Épisode 08 "DRIP, DRIP, DRIP"
Peace Talks
Fallen Heroes
Semaine 8
Épisode 07 "WHO'S LISTENING"
False Advertising
Contact
Semaine 7
Épisode 06 "BOXING STORY"
Major Breakthrough
A Message From Sully
Semaine 6
Épisode 05
Cancel/Confirm
Notice of Violation
Semaine 5
Épisode 04
Word on the Street
Semaine 4
Épisode 03
Greetings from Castellaneta
Semaine 3
Épisode 02
Pages du journal intime de Katrina
Planètes vitrifiées
Semaine 2
Trailers Live-Action
Épisode 01
Acte de décès de John
Manipulation d'images par l'ONI
Semaine 1
Vidéo de Teasing Halo 5 Bullet
Épisode 00
Ordre de Mission
Mises à jour
23 août 2015 : Ajout d'un "retour au sommaire" à la fin de chaque sous partie.
26 juin 2015 : Ajout de la traduction des épisodes 12 "FULL PAYLOAD" et 13 "IN THE BAG".
15 juin 2015 : Ajout de l'épisode 12 "FULL PAYLOAD", de l'épisode 13 "IN THE BAG", des images "117" et "Live From Barrier".
12 juin 2015 : Ajout de l'image "BXR 1774".
19h34 : Ajout de la traduction du post de blog "BENJAMIN_GIRAUD_ENTRY_0384".
08 juin 2015 : Ajout de la transcription de l'épisode 11 "DOWN TO THE BONE".
07 juin 2015 : Ajout de l'épisode 11 "DOWN TO THE BONE" et de l'image "Buried Secrets".
03 juin 2015 : Ajout de la transcription de l'épisode 09 "PHANTOMS", réalisée par Lunaramethyst, merci à lui !
02 juin 2015 : Ajout de la transcription de l'épisode 08 "DRIP, DRIP, DRIP", réalisée par CroixBruterambo, et de la transcription de l'épisode 07 "WHO'S LISTENING", réalisée par JGtm et Lunaramethyst, merci à eux !
01 juin 2015 : Ajout de l'épisode 10 "GAG ORDER", de sa transcription, et de l'image "Xenophobia".
28 mai 2015 : Ajout de l'image "The Twins".
25 mai 2015 : Ajout de l'épisode 09 "PHANTOMS" et de l'image "Panic In the Streets".
24 mai 2015 : Ajout de l'image "Fallen Heroes".
18 mai 2015 : Ajout de l'épisode 08 "DRIP, DRIP, DRIP" et de l'image "Peace Talks".
15 mai 2015 : Ajout de l'image "Contact".
11 mai 2015 Ajout de l'épisode 07 "WHO'S LISTENING" et de l'image "False Advertising".
04 mai 2015 : Ajout de l'épisode 6 "BOXING STORY" et de l'image "Major Breakthrough".
[21h35] Ajout de la transcription de l'épisode 6.
30 avril 2015 : Ajout de la transcription de l'épisode 5 "OUT OF TIME".
27 avril 2015 : Ajout de l'épisode 5 "OUT OF TIME" et de l'image "Cancel/Confirm".
22 avril 2015 : Ajout de la transcription de l'épisode 4 "CROSSING THE BLACK".
21 avril 2015 : Ajout de l'épisode 4 "CROSSING THE BLACK" ainsi que de l'image "Word on the Street".
13 avril 2015 : Ajout de l'épisode 3 "CRITICAL CONDITION" ainsi que de sa transcription/traduction et de l'image "Greetings from Castellaneta".
9 avril 2015 : Ajout de la photo de l'article "Glassed Planets" et de la transcritpion du commentaire associé de Benjamin Giraud.
6 avril 2015 : Ajout de l'épisode 2 "BAD RECORDS" et de sa transcription/traduction.
Ajout des pages du journal intime de Katrina.
4 avril 2015 : Ajout de trois images montrant un exemple de photomontage supervisé par l'ONI.
31 mars 2015 : Ajout de l'épisode 1 "HAIRLINE FRACTURE" de l'ARG Hunt the Truth et de sa transcritpion/traduction
Ajout de l'Acte de décès de John (de son clone)
28 mars 2015 : Ajout de la lettre que l'ONI, en la personne de Michael Sullivan, a envoyé à Benjamin Giraud afin de le recruter.
23 Mars 2015 : Ajout de la confirmation via Xbox Wire de la durée de la campagne virale (12 semaines) et de l'arrivée d'un trailer Live-Action le lundi 30 mars 2015 à 02h00 du matin.
Semaine 1
Le teaser apparu il y a quelques jours est disponible dans une version différente sur la page Tumblr Hunt the Truth. En effet, il est désormais possible de distinguer chaque mot présent sur la balle tirée.
Ces mots sont donc :
Son | Abductee | Victim | Orphan | Recruit | Soldier | Warrior | Ally | Hero | Savior |
Ø
|
Traitor |
Fils | Kidnappé | Victime | Orphelin | Recrue | Soldat | Guerrier | Allié | Héros | Sauveur |
Ø |
Traître |
Il est à noter que 12 semaines nous séparent de l'E3 2015 (qui débutera le 16 juin) et il a été confirmé par Xbox Wire (Microsoft) que la campagne virale durera bien 12 semaines. Autre observation : un mot est dévoilé toutes les demi-rotations de la balle, sauf pour "Traître", séparé de son prédécesseur par une rotation complète.
Un fichier Soundcloud est également disponible sur la page Tumblr.
Par ailleurs, nous apprenons qu'il nous sera dévoilé un trailer de live-action le lundi 30 mars 2015 à 02h00 du matin.
Le journaliste Benjamin Giraud est apparu dans le comic "Les Derniers jours de New Mombasa du Halo : Graphic Novel et est nommé en hommage à Jean Giraud, dit Mœbius, un des auteurs dudit arc. Ayant travaillé pendant la guerre Covenante au service de l'ONI, l'UNSC et l'UEG, le journaliste est cette fois chargé de créer un dossier complet sur le Major, et la page Tumblr Hunt the Truth se présente comme un compte-rendu de son enquête.
Le premier journal de son investigation, nommé "PRIMER", permet d'introduire son travail (traduction ci dessous).
<<< Quand vous êtes un journaliste de guerre, vous voyez des choses horribles. Dans toutes les affaires que j'ai traitées, j'ai vu le pire de l'Humanité mais aussi le meilleur. Il y a six ans, je l'ai vu… le plus grand et mystérieux héros de notre époque, en pleine action. J'étais aux première loges de ce qu'il a fait ce jour et cela a tout changé pour moi. Quiconque écoutant ceci sait parfaitement de qui je veux parler, le type qui nous a sauvés, sauvé la Terre, sauvé l'Humanité; Master Chief Petty Officier Spartan 117, que nous connaissons plus simplement sous le nom de Major.
Il y a quelques mois, j'ai été engagé pour réaliser un profil complet du Major. Avec un accès exclusif, tout ça. J'ai eu l'occasion de parler à nombre de personnes qui clament connaître le véritable Major, l'enfant, le soldat, le héros… le traître. J'ai toujours su où se terminaient les histoires avant de les commencer, j'ai toujours su exactement quelle histoire j'ai voulu raconter pendant des années… l'histoire que nous voulons tous entendre. Brillante, inspirante, la biographie d'un héros de blockbuster.
C'est tout ce que cela aurait dû être, mais la vérité n'est pas toujours aussi propre. Lorsque j'ai tiré le premier fil… quelque chose s'est brisé, maintenant tout est enfoui et je me retrouve avec ces horribles questions… ces questions que je n'ait jamais voulu poser. Des histoires inventées, des gens qui ne sont pas qui ils disent être, des dissimulations de dissimulations.
Toutes ces théories qui me semblaient si folles ne le sont peut être pas tellement au final. Et ces troublantes rumeurs selon lesquelles quelque chose d'énorme se passe au fin fond de la galaxie et je ne peux même pas confirmer un seul fait à propos d'un seul homme.
Cela me parait très clair maintenant, je ne peux pas rétablir la belle histoire, mais je peux briser l'histoire déplaisante. Pour la première fois dans ma carrière, je peux dire qu'honnêtement je ne sais pas comment cela va se terminer. En fait, les possibilités m'empêchent de dormir la nuit, mais nous méritons tous la véritable histoire. Nous devons savoir où tout cela nous mène. Je sais que je le veux.
Alors je me retrouve à nouveau au début. Qui est le Major, d'où vient-il et nous protège-t-il ? Rejoignez moi dans ma traque de la vérité sur le Major. >>>
Une image qui représente l'ordre de mission qu'à reçu Benjamin Giraud pour se lancer dans l'enquête sur Master Chief a été publiée. Elle émane de Michael Sullivan, plus connu sous le nom de Sully qui était un cadet à l'académie de Corbulo dans le film Halo 4 : Forward Unto Dawn.
De Sullivan Michael
Salut Ben,
Comment vont les choses de ton côté ? J’ai quelque chose pour lequel tu serais la bonne personne.
Nous rassemblons des informations pour une campagne autour du Major (Tu vois pourquoi je fais appel à toi ?). Accès total, interviews exclusives, le grand jeu.
Je suis en train d’examiner le délai restreint (5 semaines), mais nous avons des interviews prévues pour toi.
Quand tu auras une minute, va jeter un œil au règlement, et signer quelques documents.
Pas besoin de cameras ni d’appareils photos cette fois. Juste des interviews.
La rémunération est négociable, mais on parle certainement de 120 000 crédits (Une agréable journée de travail, hein ?)
Reviens vers moi rapidement. Il te faudra une accréditation. (Tu sais, la paperasse administrative)
Amicalement,
Michael Sullivan
Directeur principal des communications, Service des renseignements de la Navy,
Capitaine de frégate, UNSC Navy.
Boston, Terre
Semaine 2
Suite à l’annonce faite la semaine dernière par 343 Industries, nous attendions un trailer live de Halo 5 : Guardians cette nuit, à 3h00 du matin (heure française). Et nous en avons eu deux !
Après avoir été diffusé durant un intervalle de publicité lors du final de The Walking Dead sur la chaine AMC, le trailer live action a été posté sur xbox.com. Vous pourrez le visionner ci-dessous :
All hail the conquering hero | Acclamons tous le héros conquérant |
Let us remember him as our protector | Souvenons-nous de lui comme notre protecteur |
and not the one who gave us this | et non comme celui à qui nous devons ceci |
As our savior and not our betrayor | Comme notre sauveur et non comme celui qui nous a trahi |
Let it see him forever as you and not as you | Voyons le pour toujours comme toi et non comme toi |
All hail the conquering hero | Acclamons tous le héros conquérant |
The one who is supposed to save us all | Celui qui était supposé nous sauver tous |
But now I must save us… from you | Mais désormais, je dois nous sauver… de toi |
Après la diffusion du trailer live-action prévu sur Halo 5 : Guardians et l'annonce officielle de la date de sortie du jeu, nous apprenions grâce à Aaron Greenberg (producteur) qu'il y aurait bien 2 spots TV pour Halo 5 : Guardians.
Quelques minutes plus tard, le trailer était révélé ! Il présente une histoire vu par le Major !
This, | Tout cela, |
Is this what you wanted ? | C'était ce que tu voulais ? |
Is this what you were looking for ? | C'était ce que tu cherchais ? |
Was everything you’ve compromised | Tout ce que tu as compromis |
Everything you’ve done | Tout ce que tu as accompli |
Worth it ? | Valait-il le coup ? |
Was it ? | C'est cela ? |
You’ve completed your mission… Spartan Locke | Tu as accompli ta mission… Spartan Locke |
Mine is just beginning | La mienne ne fait que commencer |
Une analyse des trailer est disponible !
Quel trailer préferez-vous ? En quelle histoire croyez-vous ?
Épisode 01 "HAIRLINE FRACTURE"
Le premier véritable épisode de l'enquête de Benjamin Giraud concerne ses investigations sur l'enfance de John-117 (traduction ci-dessous) :
<<< C’est ce que l’on se raconte quand le monde nous pète à la figure. Il était impossible de le voir venir. Personne n’aurait pu, il était donc impossible de faire quoi que ce soit. C’est ce qui nous permet de bien dormir la nuit. Mais essayez de vous souvenir de ce qui s’est passé auparavant. Rejouez la scène dans votre esprit, sauf que cette fois, vous le verrez peut-être : quelque chose de minuscule, qui n’a rien à faire là.
Peut-être que ce n’est qu’un indice, mais c’est la vérité. Personne n’avait anticipé leur arrivée – une race extraterrestre se faisant appeler les Covenants. Avant 2552, il était inenvisageable que quelque chose comme ça se produise sur Terre. Sur une de ces planètes distantes dans les colonies extérieures pourquoi pas. Mais une attaque sur Terre ? Impossible, jusqu’à ce moment-là.
On appelle ça la vitrification. Les vaisseaux de guerre Covenants font pleuvoir du plasma sur la planète jusqu’à ce que tout, et tout le monde, ait fondu. D’habitude la destruction se fait à l’échelle planétaire. La Terre n’en a eu qu’un avant-goût. Le bombardement orbital prolongé a détruit l’Est de l’Afrique, faisant des millions de victimes avant de cesser. Aucun de nous n’est en sécurité désormais.
Mais il quelque chose d’autre est arrivé ce jour-là. Ou quelqu’un. Vous avez entendu les témoignages, même les plus sceptiques ont vu la vidéo. J’y étais, et même aujourd’hui, j’ai du mal à y croire. Un homme immense en armure verte fit son apparition, venu de quelque part dans la Nouvelle Mombasa, réalisant des prouesses surhumaines afin de repousser à lui seul une invasion planétaire avant de disparaître.
C’était le Major. Le corps militaire du gouvernement unifié, l’UNSC, a finalement publié une déclaration : qui il est, d’où il vient, et qu’il continuerait à assurer notre sécurité. Et c’est tout. Mais qui est le Major ? D’où vient-il ? Continue-t-il à assurer notre sécurité ? Ici Benjamin Giraud, et voici la Traque de la Vérité.
Pour tous ceux d’entre nous riverains de la Terre qui nous sommes jamais aventuré dans l’espace, il existe une planète éloignée dans les colonies extérieures appelée Eridanus II. Si vous songez à aller la visiter, oubliez. Elle a malheureusement été vitrifiée en 2530 lors d’une attaque Covenante. Mais 19 ans avant d’être balayée, notre héros, naissait le major John-117, alors appelé John, dans une métropole appelée Elysium City. C’est là que j'ai commencé. >>>
Deon Govender : Est-ce que je me souviens de lui ? Bien sûr, on n’oublie pas un gosse comme lui !
<<< C’est Deon Govender. Nous avons discuté ensemble alors qu’il se trouvait chez lui dans les colonies exterieures. Deon est à la retraite maintenant, mais il y a quelques années il était le professeur de John au complexe d'enseignement primaire n°119. Apparemment, les écoles dans les colonies extérieures n’ont pas les noms les plus accrocheurs. >>>
Deon : John était… différent. Il était futé et vif, toujours en train d’évaluer une situation. Il était le centre de gravité des autres gosses, vous comprenez ?
<<< Dion semblait particulièrement excité d’évoquer les capacités athlétiques de John. Les enfants jouaient au Roi de la colline après l’école. Vous savez, ce jeu où vous vous bagarrez et poussez les autres afin d’être le dernier à rester debout. >>>
Deon : Des… Des fois, je passais à côté d'eux quand ils jouaient après l'école, et-et-et-et à chaque fois, je vous jure, à chaque fois John se tenait en haut de la colline. (rires) Tous les jours. D'ailleurs, Je crois que les autres enfants finissaient par jouer au Roi de la moitié d la Colline. Parce que personne ne cherche des poux à John. (Benjamin glousse)
Ellie Bloom : Bien sûr que je me souviens de John. Ça remonte à loin… (fondu)
<<< C'est Ellie Bloom, une autre résidente de longue date des colonies extérieures. Dans sa jeunesse, elle et John vivaient dans la même rue à quelques maisons d'écart. >>>
Ellie : Il était plus jeune que moi, mais je vous assure que ce garçon n'avait rien à faire dans un jardin d'enfants. Il était gigantesque. Mon amie Katrina et moi le retrouvions dans un terrain vague des environs. Nous construisions un genre de course d'obstacles faits de bric et de broc. Des trucs de gosses, quoi.
<<< La nostalgie n'a pas tardé à rattraper Ellie alors qu'elle parlait de ses jeunes années sur Elysium. >>>
Ellie : Certaines nuits chaudes, nos parents nous laissaient sortir dans les champs et nous allonger dans l’herbe. Et… on restait allongés là. À regarder les étoiles. C’était un endroit sympa où grandir.
<<< Rencontrer Ellie fut une énorme victoire pour moi. Quand une planète a été vitrifiée, retrouver la piste d’anciens résidents approche l’impossible. Toutes les informations conservées localement : papier, données stockées en dur, même les souvenirs.
Après une vitrification à grande échelle ? Il n’en reste rien. Heureusement, l’ONI m’avait fourni une liste de personnes à interroger. C’est comme ça que j’ai eu Deon. Mais je voulais faire plus avec cette histoire. Alors j’ai contacté mes anciennes relations dans les colonies extérieures afin de dénicher de nouvelles sources. Ellie fut le seul résultat. >>>
Benjamin : Êtes-vous restée en contact avec John ?
Ellie : Non. Je n’avais pas tellement le droit d’utiliser Waypoint quand j’étais petite. Mais je suis restée en contact avec Katrina. On se parle encore aujourd’hui. Vous savez, elle se rappelle surement de John. Je vais lui dire que je vous ai parlé. Attendez, hmm c’était à quel sujet déjà ? Un truc pour l’armée ?
Benjamin : Oh (rires) Non, non. John… John est… hmmm le Major.
Ellie : Quoi ? Il…
Benjamin : Ouais, ouais John est devenu le Major.
Ellie : Genre, LE Major ?
Benjamin : Ouaip.
Ellie : Oh mon Dieu ! Non… J’y crois pas. Vous êtes sérieux ? Oh mon Dieu !
Benjamin : Je ne me moque pas de vous.
Ellie : C’est fou !
<<< Ellie fut déconcertée pendant quelques minutes. Je suppose que ce n’est pas tous les jours que vous découvrez que votre ami d’enfance a sauvé la galaxie. >>>
Ellie : Oh mon Dieu, il faut vraiment que je raconte ça à Katrina ! Je veux dire, elle va devenir dingue !
<<< Bon, peut-être qu’Ellie n’a pas été d’une si grande aide finalement. Je devais creuser le côté de jeune guerrier. Voici de nouveau Deon. >>>
Deon : Vous ai-je raconté l’histoire du boxeur ?
Benjamin : Non, non, qu’est-ce que c’est ? Pas encore.
Deon : Ok, ok. Alors… J’ai enseigné à l’école primaire vous le savez pas vrai ? Mais j’étais aussi inscrit dans la ligue de boxe au lycée. Au bout de la deuxième semaine, nous faisions quelques exercices dans la salle de gym, John entre dans la pièce. John était au collège à ce moment-là. Je lui ai dit « hey John, quoi de neuf ? » Il me répondit, « Je veux m’inscrire au cours de boxe. » (Ben rit) Et je lui ai dit, « John, tu as douze ans ! » (rires) Vous voyez ! De quoi vous parlez ?
<<<Mais John resta inflexible.>>>
Deon : Mais je l’ai regardé et il ne bronchait pas. Alors je lui ai dit ok, pourquoi pas. Je m’étais dit que ce serait une bonne leçon pour le gosse. Je ne savais pas… alors… je l’ai mis sur le ring avec le plus petit gars. John a plumé ce garçon ! (Ben rit) Ce fut terminé en moins de 15 secondes. Ok ? Du coup, je l’ai mis avec un vrai Malabar. Un vrai combattant cette fois.
Benjamin : Ah ouais ?
Deon : Ok ? Bon combattant ! Deux coups ! John l’a étalé ! Douze ans ! Je n’avais jamais rien vu de tel.
<<< J’appréciais discuter avec Deon. Il était chaleureux et drôle comme le sont nos grands-parents. J’ai réalisé que je m’étais égaré dans tout ça quand l’histoire s’assombrit. >>>
Deon : Mais une semaine, John ne se pointa pas.
<<< C’était en 2524, John avait 13 ans. Pile au moment où ce cauchemar d’Insurrection qui se répandait dans les colonies extérieures arriva dans la communauté de John.
Sous la pression des troupes de l’UNSC, les rebelles étaient au bout du rouleau, s’emparant désespérément des territoires dans la région et menant des interrogatoires sous le coup de la paranoïa afin de débusquer des espions. Ces derniers ainsi que l’enlèvement de civils devinrent monnaie courante. >>>
Thomas Wu : Ils ne faisaient que… vous savez… vous questionner. Seulement… des… questions insensées pendant des heures et des heures.
<<< Thomas Wu vivait dans une colonie voisine quand les rebelles se sont pointés et ont frappé, capturant Thomas et des centaines d’autres au cours de raids. Suivirent des mois de détention, entassés, négligés et sous interrogatoire constant. >>>
Thomas : Vous savez, « vous connaissez ce type ? Quels sont les codes de sécurité de ce système ? Ce système ? » Vous voyez. Et on ne comprenait pas… ce qu’ils nous demandaient.
<<< Durant les deux derniers mois, Thomas me raconta que ses geôliers devinrent agités. Et puis, vers la fin… ils disparurent. Laissant Thomas et des centaines d’autres enfermés, affamés. Je ne veux pas diffuser le reste de cet entretien, mais je vais vous le dire. Ça a mal tourné.
Il me dit qu’ils ont été entassés comme des sardines. Des corps chauds. Des corps froids. Des gens mourant dans le noir. Il ne sait pas combien de temps cela a duré. Peut-être des semaines. Mais Thomas et quelques autres ont survécus. Ils sont parvenus à s’en sortir. >>>
Thomas : Bien vous savez, nous, nous… nous sommes entraidés. Vous savez, nous veillions les uns sur les autres. Vous savez, et je le pense, que, c’est le seul moyen. Nous… Nous avons survécu jusqu’à la libération. Et puis nous sommes partis ? Nous nous ne sommes jamais retournés.
<<< Lorsque je lui ai demandé où les survivants s’étaient réinstallés, Thomas commença à me lister toutes les villes où les réfugiés étaient en sécurité à l’époque. Des décennies plus tard il peut encore me les réciter de mémoire. Je lui ai posé des questions à propose de la ville natale de John. >>>
Benjamin : Et Elysium City ?
Thomas : Non. Repaire d’Insurgé. Ouais, non. Ca se passait mal là bas.
<<< Deon Govender me le confirma. >>>
Deon : À Elysium City, les gens disparaissaient. Comme ça. Une fois que les Insurgés eurent pris le contrôle, des quartiers entiers furent raflés.
<<< Cela a duré pendant des mois. Il me raconta avoir vu sa communauté se déchirer lentement. Chaque jour. Je le questionnai à propos de John. >>>
Deon : Ouais. Hmm. Lui et ses parents. John manqua le premier entraînement. Et le dernier. À cette époque c’était comme sir tout le monde avait… (Deon renifla) Je suis désolé. (Deon s’éclaircit la voix)
Benjamin : Non non tout va bien. Prenez votre temps.
<<< Il était difficile de voir Deon craquer comme ça. Il paraissait abattu. Ce genre d’entretien est brutal. Je voulais le réconforter, mais j’avais l’impression d’être condescendant. Comme si j’avais une idée de ce qu’il avait traversé. Du coup je suis resté silencieux. Avant que nous en ayons terminé, il me dit cela. >>>
Deon : Je crois que s’il y a quelque chose de bon à tirer de tout ça, c’est que tous ceux qui ont traversé ça savent que leur lute n’était pas vaine. Lorsqu’un jeune garçon parvient à s’élever à partir de ça… et accomplir ce que John a accompli, il nous honore tous.
<<< Deon croyait en John de la même manière que nous croyons au Major. Il avait l’air de dire que cette tragédie qui l’a façonné était presque nécessaire. Je sentais vraiment que je tenais le début de l’histoire d’un héros. L’histoire se tenait, ça semblait correct.
Mais parfois on doit aller plus loin. Avec un œil nouveau, parce que peut-être que vous verrez quelque chose, quelque chose de minuscule. Qui n’a rien à faire là. Ce petit indice.
Tard ce soir-là, après mon entretien avec Deon, j’étais carrément épuisé. Alors j’ai passé quelques temps à classer des cartons de dossiers. J’ai payé ce pillard des colonies extérieures afin de me dénicher et de m’envoyer tous les documents qu’il pourrait trouver à Elysium City. Les seuls rapports que le gouvernement local avait laissés derrière lui n’étaient que des copies, mais je les ai pris quand même. J’étais en train de trier une boite contenant des enregistrements de recensement local quand je suis tombé sur le nom de John. Une ligne d’information basique écrite noir sur blanc.
C’est à cet instant que je l’ai vu. Une unique lettre à côté de son nom. D. J’étais en train de contempler un document officiel qui disait clairement que John était décédé à l’âge de 6 ans.
Rejoignez moi pour le prochain épisode de la Traque de la Vérité. >>>
Une image a été postée sur le Tumblr, il s'agit de l'acte de décès de John. La lettre D à droite de son nom signifie deceased (décédé) le 12 juillet 2517. Il s'agirait donc certainement du clone de John.
Manipulation d'images par l'ONI
Pendant le comic Les Derniers Jours de New Mombasa du Halo : Graphic Novel, Benjamin Giraud était montré comme travaillant pour l'ONI en modifiant des photos. Un document sur le Tumblr Hunt The Truth nous présente un exemple de propagande de ce type avec l'image de la jaquette de Halo 2.
Image de base à gauche ; retouches demandées par l'ONI à droite.
Semaine 3
Suivant la découverte de l'acte de décès de John dans l'épisode 01, Benjamin Giraud essaie de résoudre cette incohérence.
<< Je ne pouvais pas y croire. D'après le document que j'avais sous les yeux, John, le garçon qui deviendrait le Major, était mort il y a 41 ans. Mon protagoniste, le plus grand héros de notre époque, était mort à six ans. C'était une incohérence gigantesque dans l'histoire, et je devais la résoudre. Ici Benjamin Giraud, et voici la Traque de la Vérité. >>>
IA de l'ONI : Veuillez patienter.
<<< Si vous veniez à obtenir les permissions suffisantes pour appeler les Services de renseignement de la Navy, sachez que vous resterez à attendre pendant au moins une heure. Et si vous veniez à recevoir un appel d'eux, vous attendrez… une heure aussi. Au final, ils ne communiquent jamais pas vidéo et vous ne parlez qu'à un insigne sans visage. >>>
Benjamin : J'essaie de contacter Michael Sullivan, j'ai besoin d'aide pour un… problème de rapports.
IA de l'ONI : Veuillez patienter.
Benjamin : Et ça fait… 85 minutes.
<<< Michael Sullivan, ou Sully, travaille aux relations publiques de l'ONI. Si ça vous paraît bizarre que la branche la plus secrète de notre gouvernement ait un service de RP, vous n'êtes pas le seul, mais ce n'est pas moi qui vait aller leur dire. Et puis, Sully est celui qui m'a donné ce travail. Je lui était reconnaissant de m'avoir offert cette opportunité. >>>
IA de l'ONI : Services de renseignement de la Navy, relations publiques.
Sullivan : Ben !
Benjamin : S-Salut ! Hé, Sully ! Ouais, merci d'avoir pris mon appel.
Sullivan : Pas de souci. Commment ça se passe avec les sources ?
<<< Jusqu'à maintenant, je n'avais pas eu de problème avec mon histoire. Les faits s'alignements gentiment, mais à présent… j'étais en possession d'un obscur document venu des tréfonds de la galaxie renseignant John comme mort. Ça contredisait tout. J'avais besoin de Sully pour comprendre, et heureusement, c'est exactement ce qu'il fit. >>>
Sullivan : Bienvenue dans les colonies extérieures ! Rien n'a de sens, là-bas.
Benjamin : Oui, je sais, je sais, mais euh, je voulais être certain de comprendre tous les détails.
Sullivan : Et tu fais bien ! Tu vois, Ben, c'est l'espace profond là-bas, la planète dont on parle a été vitrifiée jusqu'au noyau. Tu sais bien que si il existe des rapports locaux, ils sont complètement chaotiques.
<<< Bon, je me sentais un peu bête. Sully avait raison, les erreurs dans les rapports des colonies extérieures vitrifiées étaient un véritable problème. N'importe quel chercheur le sait, et n'importe quel chercheur sait que remettre en cause les faits est une manœuvre de théoriste du complot. >>>
Mshak : Tout est inventé ! C'est la base des secrets du gouvernement !
<<< C'est un message que j'ai reçu la semaine dernière d'un homme appelé Meshach Miradi. C'est un des traqueurs de vérité les plus en vue depuis que j'ai commencé cette histoire. Apparemment, il a appris que j'enquêtait sur le Major. Mshak a l'air moins ridicule que la moyenne des personnes qui essaient de me contacter, mais c'est aussi le plus insistant. Il m'a laissé un message tous les jours depuis ces deux derniers mois. Je ne réponds jamais, mais mon attention a été attirée par le timing de son dernier message. >>>
Mshak : Laissez-moi devinez, ils vous ont fait le coup des faux rapports des colonies vitrifiées ? Pas vrai ? C'est leur truc !
<<< Il avait raison, techniquement. C'était ce que le gouvernement me disait. Malheureusement pour la théorie de Meshach, c'était la vérité : les rapports des colonies vitrifiées sont truffés d'erreurs. Une réalité qu'avait vécu Ellie Bloom, l'amie de John, pendant toute sa vie. >>>
Ellie : …Vous n'avez pas idée…
<<< Je me rapelle de ce qu'elle a dit dans son interview. >>>
Ellie : Vous savez, c'est déjà assez difficile de maintenir des relations entre planètes non vitrifiées. Tout est tellement désorganisé. Suivre tous les rapports personnels, les documents financiers, les rapports médicaux, c'est herculéen.
<<< C'était un peu ce que je voulais entendre. S'attarder sur le côté sentimental des recherches, ouvrir un carton de vieux rapports physiques, tout ça pour quoi ? Tout ce que j'en avais tiré, c'était quelques histoires d'enfants par Ellie et un rapport insensé.
Mais les choses s'arrangeaient. Sully m'avait arrangé une rencontre avec la vice-amirale de l'ONI Gabriella Dvorak. Ça a été l'occasion de voyager un peu, mais surtout de me trouver à bord d'un des tout nouveaux croiseurs lourds de classe Autumn, l'UNSC Unto The Breach. Je m'y suis rendu en navette privée full option, la grande classe. À bord, Dvorak m'a même accueilli personnellement.
Les civils ne sont normallement pas admis sur les vaisseaux en service, surtout avec ce genre d'attention. >>>
Benjamin : Euh, je–
Dvorak : Allons, appelez-moi Gabriella.
Benjamin : D'accord…
<<< Je n'étais absolument pas habitué à ce genre d'hospitalité. >>>
Benjamin : Euh, donc– qu'est-ce, euh, qui vous amène ?
Dvorak : [rire] Le travail.
<<< Elle m'a dit qu'elle avait été détachée dans les environs. Un coup de chance, j'imagine. J'étais toujours bichonné : passage par le mess du capitaine, les quartiers des officiers, la totale. Arrivés dans son bureau pour l'interview, n'importe quelle déclaration m'aurait plu. Mais c'est une personne sérieuse qui est allé droit au but. >>>
Dvorak : C'était le moment critique. Après tous ces combats, j'aidais à l'évacuation des prisonniers hors des conteneurs.
<<< Alors lieutenant, Gabriella a pris part à la grande opération qui a libéré John et les nombreux autres des camps de travail rebelles d'Elysium City, et elle se rappelle du garçon de 13 ans. Elle décrit la libération. >>>
Dvorak : Quand vous les voyiez, ce qu'on leur avait fait, vous compreniez enfin vraiment pour qui vous vous étiez battu. Les conséquences étaient… ah, terribles. Tous sortaient en file à la lumière, plissant les yeux, se traînant, gris, fragiles et souillés. Leurs… dos étaient courbés, leurs yeux rivés au sol, tous semblaient… comme morts.
<<< C'est là qu'elle a vu John. >>>
Dvorak : Il se détachait du reste. Au milieu de toute cette… humanité vaincue, il y avait ce… garçon, grand, jeune, qui marchait vers moi, il dominait la foule, ses épaules droites, son regard résolu, et quand il m'a dépassé, il m'a regardé. Dans les yeux. C'est, enfin, ça n'a l'air de rien, mais ce regard, à ce moment, d'une personne ayant vécu ça… c'était un choc. Il avait l'air affamé et déshydraté comme tous les autres, mais il était si jeune, et tout ce qui avait été brisé chez les autres semblait intact chez lui.
<<< Après ces évènements, Dvorak est resté en faction à Elysium City, à travailler dans les camps de réfugiés. Dès le premier jour, John aidait Gabriella dans ses tâches. Elle eut l'occasion d'apprendre à le connaître dans les mois qui ont suivi. >>>
Dvorak : Il m'a parlé de ses parent, un moment. Qu'ils avaient été enleés avec lui. Il n'a pas dit grand-chose, juste que, mh… ils ne s'en étaient pas sortis.
<<< Elle savait que les choses avaient dégénéré. Ils étaient morts à quelques jours d'intervalle, quelques semaines avant la libération, et John était là quand ça s'est produit. Dvorak se souvient des rares occasions où John en parlait. >>>
Dvorak : Il avait ce regard quand il en parlait, c'est, c'est difficile à décrire. Les autres fois où je le voyait, il semblait porter le fardeau de ce qui s'était passé et pourtant… il restait calme. Ni en colère ni désespéré, juste… résolu. Un jeune homme remarquable.
<<< Comme beaucoup de personnes à l'époque à Elysium City, et dans toute cette région de la galaxie, John n'avait plus de maison, plus de famille, plus rien. Les gens partait là où ils pouvient, hors de la ville, et la plupart ne se retournaient jamais. Mais Deon Govender, le professeur de boxe de John, raconte que certains retrouvaient espoir. >>>
Deon : Oui, oui. Nous nous sommes séparé et dispersé sur toute la planète et toutes les colonies, mais certains d'entre nous rassemblaient des noms. Et, euh, une sorte de mémorial, qui grandissait au fil des nouvelles informations. Oui… je me souviens avoir vu le nom des parents de John tôt sur la liste mais… pas John. Après qu'il ait manqué le dernier cours… je ne l'ai jamais revu, mais… je me souviens que je me disais « Ça ira, tant que je ne e vois pas sur la liste, ça ira ». Et ça a toujours été.
<<< Son obstination à survivre a laissé une forte impression à Gabriella Dvorak. >>>
Dvorak : Je pense que… John voulait ne plus jamais être une victime. Je me souviens qu'il disait vouloir s'engager. Qu'il voulait faire la différence. Je savais qu'entre toutes les personnes, lui le ferait.
<<< Après le chaos, le jeune John avait pu se forger un but des décombres de la guerre. Un but qui le mènerait à devenir le héros dont la galaxie aurait un our besoin. Le genre de tournant qui réveille le patriote dans chacun de nous. J'étais vraiment touché lors de mon voyage retour. Mais à mon arrivée, Ellie Bloom allait tout remettre en cause. >>>
Ellie : Je voulais revenir sur votre histoire. Je… c'est étrange.
Benjamin : Euh, oui, qu'est-ce qui–
Ellie : Vous vous souvenez que j'ai dit que je rapporterait ça à Katrina ?
<<< Katrina était l'autre fille voisine de John, le troisième protagoniste de l'histoire d'enfance racontée par Ellie. Cette dernière avait quitté la planète en 2517, mis pas Katrina. >>>
Ellie : Elle… m'a dit que John était mort. Mort à six ans.
Benjamin : Att, attendez une minute, quoi ?
Ellie : John était en forme, et puis il a commencé à dépérir. Au départ, on pensait à quelque chose d'autoimmunitaire, mais les diagnostics se sont enchaînés, et les médecins ne comprenaient rien, ses parents paniquaient… Ça avait l'air horrible.
<<< Voilà, John était mort. Comme ça. Je ne savais pas quoi faire. Ellie semblaient convaincue, alors je lui ait demandé de me mettre en contact avec Katrina. Elle ne m'a pas laissé enregistrer l'interview, mais cette femme était résolue. J'aurais voulu la contredire, mais elle le racontait avec tellement d'assurance et tellement de détails, je ne pouvais pas l'ignorer. D'après elle, John était mort. Mais avant que je puisse réfléchir à tout ça, elle a dit quelque chose de capital : les parents de John habitaient toujours à Elysium City quand Katrina avait quitté la planète en 2528, quatre ans après leur mort supposée. Elle avait tort. Elle devait penser à quelqu'un d'autre, ou alors elle mentait. Mais pourquoi mentirait-elle ? Elle était absolument convaincante, mais ça n'avait aucun sens. Je pensais pouvoir tout faire concorder. Donner du sens à tout ça. Mais je ne savais pas que cette fissure n'était que le début, et que les véritables problèmes allaient bientôt arriver.
Rejoignez moi pour le prochain épisode de la Traque de la Vérité. >>>
Pages du journal intime de Katrina
Deux pages du journal intime de Katrina, amie d'enfance de John, ont été dévoilées sur la page Hunt the Truth. Elles concernent deux moments dans la vie de Katrina et John : la nuit où ils observèrent les étoiles (visible au début du trailer Starry Night de Halo 3) et le jour du décès du flash-clone de John.
« Cher journal,
Cette nuit je suis contente. Je suis allée dans un espace vert avec John. Et on a regardé le ciel et les étoiles sont apparues. Maintenant il me manque beaucoup. Il est si mignon et fort. Il est gentil.
Bonne nuit. »
« Cher journal,
Aujourd'hui je suis si triste que j'en ait mal au ventre. Tout le monde est triste. John est parti. Il est mort. Maman dit qu'il était trop faible et fatigué et que son corps doit se reposer maintenant. Pourquoi les enfants meurent ? Je ne comprends pas. Je suis triste. John va me manquer.
Bonne nuit. »
Une photo d'une planète vitrifiée a été publiée sur le Tumblr Hunt the Truth, en plus de notes de Benjamin Giraud.
« Il s'agit d'une photo que j'ai pris lors d'un précédent contrat. Elle n'a jamais été rendue publique puisqu'elle ne correspondait pas aux standards de l'UNSC. Très peu de personnes ont eu l'occasion de voir par de leur propres yeux une planète vitrifiée par les Covenants. De voir tous ces morts et cette destruction. La dévastation est désolante. Un océan pétrifié de ce qui était autrefois. Cette image m'a hanté pendant des années. »
Semaine 4
Épisode 03 "CRITICAL CONDITION"
Alors que Benjamin Giraud est de nouveau troublé par une intervention d'Ellie Bloom, de nouveaux éléments viennent accentuer ses doutes.
Benjamin : Ray, dit moi que tu as quelque chose.
Ray : H-Hm, oui … en effet.
<<< Ray Kersig est un bon ami, et quelqu'un d'impassible, une peu comme un robot. Mais c'est pour le mieux. En tant qu'analyste indépendant, il est le plus efficace et ingénieux chercheur que je connaisse. C'est pourquoi je l'avais branché sur cette histoire quelques jours auparavant. J'avais besoin d'invalider les propos de l'amie d'Ellie, Katrina. Il était dans le coin pour affaire, il a donc pris un peu de temps pour venir me voir à mon bureau. >>>
Benjamin : Alors, Katrina m'a dit que John était mort à l'âge de six ans.
Ray : Oui.
Benjamin : Et que ses parents, qui sont supposés être morts dans un camp rebelle, étaient toujours en vies plusieurs années après.
Ray : Oui.
Benjamin : Et maintenant, elles ruinent toute mon histoire, Ray ! Elles… Dit moi, d-d-dit moi pourquoi elles mentent.
Ray : Eh bien, elles ne mentent pas.
<<< Ray avait trouvé des tonnes de copies d'enregistrements financiers indiquant que les parents de John n'étaient pas seulement en vie après 2524, mais aussi qu'ils travaillaient et payaient leurs factures. >>>
Benjamin : Ils sont morts en 2524 ! Allez, franchement !
Ray : Eh bien, désolé ! Leurs employeurs, et une multitude de marchants locaux ne sont pas d'accord avec toi. Je veux dire … les archives centrales n'étaient pas très grandes, mais si tu creuses suffisamment profond dans les archives miroirs, tout te saute à la figure… Les enregistrements sont là !
[Ray et Benjamin discutent en arrière-plan, Benjamin rigole]
<<< Ray est passé de documents en documents, tous corroborant les faits. Il m'a même montré une assurance médicale qui atteste d'une consultation d'un spécialiste en pédiatrie auto-immune daté de 2517, exactement à l'époque où Katrina dit que John est tombé malade. Je rigolais, mais je ne trouvais pas ça drôle du tout. Ici Benjamin Giraud, et voici la Traque de la Vérité. >>>
IA de l'ONI : Veuillez patienter.
Benjamin : Sérieusement… allez, allez, allez allez…
IA de l'ONI : Services de renseignement de la Navy, relations publiques.
Benjamin : Enfin. Hey ! Sully !
Sullivan : Dis-moi des bonnes nouvelles, Ben.
<<< C'était déconcertant de parler à un simple insigne de l'ONI encore une fois, mais j'étais optimiste. L'histoire avançait vraiment bien, mais il y avait ce petit problème de données. Le rapport de décès, il était de retour. J'espérais que Sully réglerait ça pour moi. >>>
Sullivan : Ben… je crois qu'on en a déjà parlé. Les rapports des planètes vitrifiées sont faussés.
Benjamin : Non, je sais, je sais, c'est juste que…
Sullivan [En même temps] : Les rapports des planètes vitrifiées sont mauvais, Ben, c'est du journalisme colonial. Tu es sérieux ? [plus bas] Les rapports des planètes vitrifiées…
Benjamin [Continuant de parler] : …ce ne sont pas les rapports en fait, non, non, écoute, Sully, si tu pouvais… les gens disent, les gens disent… [plus fort, pour faire taire Sullivan] Écoute, est-ce que… Est-ce que les personnes vitrifiées ont des rapports faussés ?!
Sullivan : …Ben, est ce que tu enregistres en ce moment ?
Benjamin : Oui.
<<< C'était le signal pour me dire d'arrêter l'enregistrement. Le reste de la conversation fut bref. Sully m'a demandé si je souhaitais faire la prochaine interview, ce qui voulait dire : « veux-tu garder ce travail ? ». J'ai dit oui. >>>
IA de l'ONI : Cet appel est terminé.
Jacob Walker : Eh bien, comme vous pouvez le voir, je me suis en quelque sorte stationné de manière permanente sur cette plage.
<<< C'était ma prochaine interview. Jacob Walker, ancien de la Navy. Il vit sur une plage communautaire non loin de Castellaneta. La première chose que j'ai remarqué à propos de Walker quand il a répondu à mon appel, c'était qu'il ne portait pas de chemise, ce qui nous a tous les deux fait rire. Il m'a expliqué qu'après vingt-huit ans de services, en ce qui le concernait, ce n'était plus maintenant que repos et détente, toute la journée. Je ne pouvais pas contredire cette philosophie. Il a enfilé un t-shirt et je l'ai questionné à propos du Major. >>>
Walker : Ah oui, John, bien sûr. Je me rappelle de lui.
<<< La carrière de Walker avait commencé trois décennies plus tôt au sein de l'école des forces de reconnaissance navales, à Black Sea. Le peu qu'il savait du camp d’entraînement allait se transformer en quelque chose qu'il ne pourrait jamais oublier. Walker était aux côtés du jeune homme qui deviendrait le Major. L'intensité de cette époque de l'a pas quitté. >>>
Walker : Je veux dire, ils nous poussaient vraiment jusqu'à nos limites, mais John, et bien, il allait encore plus loin, sans même essayer. Si on se loupait, on ne savait pas trop de qui on devait avoir le plus peur, entre le commandant ou John.
<<< J'ai d'abord pensé que Walker n'était pas impressionné. >>>
Walker : Oh, non, vous savez, je me rappelle … je pense que c'était la première semaine, il y avait pas mal de discussions. On était dehors, près de la tente du mess, moi et quelques autres crétins rentre dedans, le torse bombé et parlant de devenir des tueurs de sang-froid, marchant sur les cadavres et tout ça. On ne voulait pas être dans le commandement plus tard. Et, bien sûr, j'avais 19 ans et je braillais comme pas possible donc bon, je me rendais bien compte que j'avais pas mal de concurrence. Pendant ce temps, il y avait ce mec silencieux venu de nulle part, se tenant à l'écart, regardant l'horizon… John. Ouais. Lui. Au début, j'ai pensé qu'il devait avoir vingt ou vingt et un ans, il était plutôt costaud. Il s'est avéré qu'il n'en avait que seize. Enfin quoi, ce gamin n'était même pas dans les standards !
<<< Peu de temps après, Walker raconte tout ce machisme qui en découlait, et aussi qu'un véritable chef a commencé à émerger en John. >>>
Walker : …les exercices d'entraînements, quiconque finissait dernier trinquait sévère. Je veux dire, le dernier après 31 km ? Les autres rentraient en Pélican, toi en marchant. Et puis il y avait cet espèce de terrain mortel aussi… Reach est… enfin, était une planète plutôt rude. Mais John, il… il prenait le commandement à chaque fois. Pas mal de risques et de responsabilités. Il n'avait pas à le faire, mais putain, il le faisait. Et après, à la moitié du chemin, il commençait à rester en arrière, vous savez, pour aider les traînards. Vous êtes blessé, peu importe, il sera là et il vous aidera !
<<< Et ce à chaque fois. Walker dit que John s'assurait toujours d'arriver en dernier pour recevoir la punition. >>>
Walker : Il avait sa façon de faire les choses ; il nous a tous donné envie de suivre son exemple. Persévérance, entraide ; comment dire, nous étions supposés le faire, mais personne ne le voulait vraiment, enfin jusqu'à maintenant. Enfin bref, on l'a fait. Mais prendre le blâme pour le groupe, ça c'était le truc de John. Je l'ai défié une fois, pour l'honneur. Je n'ai jamais refait cette erreur.
<<< Walker entre dans la cinquantaine maintenant, mais il semblait avoir l'énergie d'un homme bien plus jeune. C'est comme si la volonté qu'ils avaient eu, lui et les autres recrues, et qui avait, en quelque sorte, été transmise par John plusieurs années auparavant, continuait toujours d'inspirer Walker. C'était remarquable ; il connaissait John, il avait vécu avec lui pendant plusieurs mois, et pour lui, John semblait apparaître comme un personnage mythique. >>>
Walker : Ce qu'il était capable de faire, tout prendre sur lui et se jeter dans la gueule du loup, sans équipement. Sérieux mec, il n'était pas humain.
Petrovsky : Cet enfant était un monstre, comme tous les autres.
<<< Anthony Petrovsky, un retraité des troupes de choc aéroportées orbitales que j'ai trouvé grâce à Meshach Miradi. Oui, ce Meshach Miradi ; le même qui me harcelait de messages pendant des mois. Et oui, j'étais plutôt à court de pistes. Restons-en là. Mais Petrovsky n'était clairement pas une source approuvée par la liste de Sully, donc je suis sorti du réseau pour le contacter par Chatternet. Et le voilà, racontant sa rencontre avec John. >>>
Petrovsky : Cet enfant était une bête de foire.
Benjamin (soupirant) : Vous pouvez être plus précis ?
Petrovsky : Hé, je serais bien content de pouvoir. Vous savez, un jour moi et quelques autres gars on luttait dans la salle de gym, et il est arrivé…
Benjamin : Mmhm.
Petrovsky : …C'était un jeune garçon, je veux dire, si on peut appeler ça un jeune garçon. Il était plutôt costaud, vous voyez, mais son visage avait plus l'air d'avoir douze, ou peut être treize ans.
<<< Douze ou treize ans ? Après avoir été enrôlé, John n'avait pas put finir le camp d'entraînement avant l'âge de dix-sept ans au moins. Petrovsky devait se tromper à propos de son âge, mais je le laissais continuer. >>>
Petrovsky : Quoi qu'il en soit, je pense qu'il jouait les durs. Quand un des gars lui a, euh, demandé son nom, il lui a donné, comment dire : il y a mis les formes, vous voyez ? Et là, les gars commencent à l'insulter, de ce que j'en sais, et ensuite le patron ordonne au gosse et à quatre gars de monter sur le ring. Ça devait…
Benjamin : A-Attendez Anthony, attendez, vous êtes en train de me dire que l'officier a ordonné à quatre soldats de combattre un lycéen ?
Petrovsky : Non, un gamin de douze ou treize ans, comme je vous l'ai dit.
Benjamin : Oui, si vous voulez, dans tous les cas, un maître a ordonné à quatre ODST de se battre contre un enfant ?
Petrovsky : Oui mec, [parlant à lui même] tu as tout faux, ok, parce que ces quatre ODST… étaient comment des agneaux à l'abattoir.
Benjamin : Quoi, John les a écrasé ?
Petrovsky : Non, Non, non, non. C'était bien pire que ça.
<<< Comme il le dit, les ODST on fait ce qu'on leur a ordonné. Ils ont encerclé John, et l'un d'entre eux a commencé à s'avancer. Ce qui s’est passé ensuite, d'après Petrovsky, défie l'entendement. >>>
Petrovsky : Le son que produisaient les poings de ce gosse… c’était horrible. Ce n’était pas comme, des coups de poings, mais plutôt genre, des explosions. OK ? J’étais de l’autre côté du gymnase, mais je les ai entendus. C’était affreux. Comme si l’on cassait du bois sur un tambour. On entendait que ça : [reproduisant le bruit] BA-da-da-BA-da-da-BA-da-da-BA-da-da-BA.
<<< Un des ODST encaissa un coup de plein fouet qui arrêta instantanément son cœur, le tuant sur le coup. Un autre reçu également un seul coup de John, un coup de poing qui lui enfonça le crâne. Deux victimes, un ODST au pelvis brisé, et un avec la colonne vertébrale en miette, il n’a plus jamais marché. Personne n’est intervenu dans ce combat. Ce fut fini en moins de 5 secondes. >>>
Benjamin (in call): Attendez, il les a… tués ?
Petrovsky (in call): C’est ça, c’était impossible.
Benjamin : Qu’est-ce que vous entendez par impossible ? Comme…
Petrovsky: Comme, comme… il était pas humain, pigé ? Comme s’il était génétiquement augmenté.
Benjamin: Donc vous êtes en train de me dire que quelqu’un… avait augmenté John, que quelqu’un avait génétiquement augmenté un enfant ?
Petrovsky: [reprenant son souffle] Ok. Bien.
Benjamin: Non ?
Petrovsky: Vous croyez que je mens.
Benjamin (en même temps) : Je crois que vous pensez sincèrement l'avoir vu, mais…
Petrovsky (en même temps) : Bon. Non, bien sûr, ok, c’est… une dernière chose, Ben, je me fiche que vous me croyiez ou non, ça ne change rien pour moi. J’y étais et vous vous étiez autre part. Donc vous allez écrire votre petit article sur cette mascotte de l’armée et je vais m’asseoir là et boire une bière. Alors, bonne chance.
<<< Petrovsky me laissa un goût amer dans la bouche. Ce n’est pas une nouveauté que les Spartans ont subi quelques augmentations et améliorations, mais ce sont des adultes pleinement développés. Est-ce qu’un jeune de 17 ans, probablement encore en pleine croissance, pouvait même survivre à ce genre de procédure ? Cela semblait horriblement risqué, et si ce que m’avait dit Petrovsky était vrai et que John n’avait que 13 ans ? Eh bien, c’était une sacrée accusation, aux implications éthiques à faire vomir. J’étais en train de songer au jour suivant quand le nom d’Ellie Bloom apparut dans ma liste d’appels. Je lui avait fait écouter une version « brute » de mon premier épisode et elle avait des remarques à me faire. Je ne voulais pas prendre le risque que quelqu’un nous écoute alors j’ai laissé passer l’appel, puis l’ai recontacté sur le Chatternet. >>>
Ellie : Bon, deux choses.
Benjamin : OK.
Ellie: Deux choses importantes.
Benjamin: OK. Ouais.
Ellie: Cet entraîneur de boxe ?
Benjamin: Deon Govender, ouais ?
Ellie: Il ment.
Benjamin: W- ah, OK, comment ça… il ment ?
Ellie: Il n’y avait pas de boxe au lycée.
Benjamin: Comment pouvez-vous en être sûre ?
Ellie: Parce qu’il n’y avait aucun cours de boxe sur toute la planète.
<<< Elle me dit qu’ils l’avaient interdit définitivement par décret il y a longtemps, après qu’un gosse eut été blessé. Par la suite, il y eut longtemps une controverse concernant l'illégalité de la boxe pour les enfants, mais pas pour le gravball où les enfants recevaient aussi des commotions. Néanmoins, vers la fin du siècle, elle me raconta que plus personne ne boxait vraiment sur Eridanus II. Elle m’a même défié, me disant d’aller vérifier, de demander à n’importe qui de la colonie, ils me diraient la même chose. >>>
Ellie : Et bien évidemment qu’il n’y avait pas de ligue enfants au lycée ! C’était comme avoir une boutique de flingues dans un magasin de jouets. C’est tout simplement faux. Et l’autre truc, ces enlèvements par des rebelles à Elysium ? C’est aussi faux.
Benjamin : Attendez. Je sais que ce n’est pas vrai. Vous vous trompez, OK ? On sait de sources sûres que l’Insurrection était présente à Elysium.
Ellie (in call): Ouais en effet, mais politiquement, ils s’efforçaient d’influencer la politique locale. C’était tendu, il y avait occasionnellement de éclats de violence, mais personne n’a été « enlevé ». Nous avons eu de la chance. C’était paisible. C’est pourquoi Elysium attirait les réfugiés. Donc l’entraîneur de boxe ? Un menteur.
<<< Je devais vérifier ses dires, mais j’avais le sentiment profond qu’elle disait encore la vérité. Mais qu’est-ce que ça signifiait ? Si elle avait raison et que rien de tout ça n’était arrivé, l’histoire toute entière était fausse, et plus terrifiant encore, cela impliquerait que quelqu’un l’avait fabriqué de toute pièce. Je devais demander des explications à mes précédentes sources, et il me les fallait maintenant. J’ai essayé de joindre Deon, l’entraîneur de boxe, pas de réponse. Gabriella Dvorak, le lieutenant qui avait libéré John, sur le terrain, injoignable. Alors j’ai essayé l’ancien détenu et survivant Thomas Wu. Il répondit. >>>
Thomas : [sonnerie] Bonjour.
Benjamin : Salut. Thomas ?
Thomas: Qui est-ce ?
Benjamin: Ouais, je suis désolé d’appeler si tard, est-ce qu’il est tard là-bas ? Il fallait que je vous demande quelque chose rapidement.
Thomas: Ok.
<<< Je n’avais aucune idée de ce que j’allais demander. >>>
Benjamin : OK, OK, êtes-vous… absolument certain que Elysium a subi le même sort que votre ville ?
Thomas : Hm, ouais. Je vous l’ai dit.
Benjamin: Je sais, mais Thomas, j’ai discuté avec des gens qui étaient à Elysium, et ils m’ont dit que ce n’était pas vrai. Je sais que vous avez traversé beaucoup d’épreuves, mais je veux seulement savoir la vérité.
Thomas : … OK.
Benjamin : Êtes-vous absolument certain que Elysium était sous le contrôle violent des Insurgés ?
Thomas : [soupir] Écoutez, ce que j’vous ai dit plus tôt, c’est ce dont j’me souviens. Je ne peux pas faire mieux.
Benjamin: Non, je suis désolé, ah, je suis désolé, mais je n’y crois pas. Vous vous en souvenez parfaitement. Vous avez énuméré le nom de chaque ville sécurisée de la région et n’avez hésité qu’une seule fois.
<<< J’ai inventé ça de toute pièce. Je jouais le tout pour le tout. >>>
Benjamin : Vous avez hésité quand vous alliez dire « Elysium City » pas vrai ?
Thomas : Enfin, écoutez, je n’en suis pas sûr…
Benjamin : Mais Elysium n’était pas aux mains des Insurgés, n’est-ce pas ?
Thomas : … Hey, vous êtes en train de les défendre ?
Benjamin : Non. Je ne les défends pas du…
Thomas : Vous savez, après ce qu’ils ont fait, comment pouvez-vous les défendre ? Ils nous ont enfermés pendant des semaines. Ils ont laissé ces gens mourir. Et ils ont fait la même chose dans toutes les colonies extérieures. Je veux dire, qu’est-ce que ça change que ça soit à Elysium ou autre part ? Après tout ce qu’ils ont fait, ce…
Benjamin : Thomas, Thomas… Thomas, écoutez je suis désolé de vous dire ça, c’est juste que…
Thomas : Je veux juste qu’on laisse ma famille tranquille, c’est tout ce que je veux…
Benjamin : Attendez. Je, euh, je ne comprends pas. [hésitant] Comment mentir à propos des Insurgés à Elysium peut permettre à votre famille d'être tranquille ?
<<< À ce moment-là, Thomas parut soudainement complètement lucide, et son ton changea totalement. >>>
Thomas : Je ne devrais pas vous parler.
Benjamin : Attendez, Thomas, attendez…
Thomas: Je ne peux pas. Laissez-nous tranquille. [il raccroche]
<<< Je devint moi-même brusquement lucide, suivi d’une seule pensée : toute cette conversation avait eu lieu sur Waypoint. N’importe qui aurait pu écouter. >>>
Benjamin: Retrouvez-moi pour le prochain épisode de la Traque de la vérité.
Une photo publiée sur le Tumblr Hunt the Truth représente une carte postale envoyée par Jacob Walker, l'une des personnes interviewées par Benjamin Giraud.
Semaine 5
Épisode 04 "CROSSING THE BLACK"
Le souffle de mécontentement qui s'étend au sein de l'armée et l'exaspération croissante des colonies extérieures sont préoccupants, mais une réunion mandatée par l'ONI pourrait engendrer une tournure inattendue.
Thomas Wu : Je ne devrais pas être en train de vous parler.
Benjamin : Attendez, Thomas, attendez–
Thomas: Non. Laissez-nous tranquilles. [Raccroche]
Benjamin : Oh… Non… Nononononononon, pas possible, pas possible! Je viens pas de…
<<< Si vous cherchez un peu de discrétion en ligne, Chatternet est un bon choix. Pas parfait, mais définitivement plus compliqué à écouter pour le gouvernement. Waypoint, par contre, est complètement ouvert. On dit que l'ONI dispose de logiciels sur le réseau capable d'écouter n'importe quelle conversation à l'échelle galactique. Et dès que vous dites certaines choses, la conversation est repérée. >>>
Benjamin : Putain, mais qu'est-ce que j'ai foutu ?!
<<< Ce que je viens de faire : continuer sans autorisations une interview avec un survivant des camps de guerre, l'accuser d'avoir menti, réussi à lui faire avouer son mensonge, et soulevé la possibilité que mon employeur, la plus puissante agence militaire de l'histoire, est coupable de corruption ou de coercition. Et le tout sur Waypoint. Je me sentais sur le point de vomir. >>>
Benjamin : Attends, attends, attends, attends, attends, attends…
<<< Je me faisais peut-être des idées. J'ai repassé la conversation. [La première phrase de Wu est repassée en fond] Si ils repéraient les conversations, pourquoi auraient-ils repéré celle-là ? La phrase semblait suspecte, mais beaucoup moins hors de son contexte. Ça dépendait du ton de la voix. Je restais assis, étourdit par l'émotion, réfléchissant à la complexité possible de l'algorithme. J'essayais de me faire plus malin qu'une légion de machines. Mais bon sang, Ben, c'était trop tard ! Ces mots avaient été prononcés. Ces données analysées. J'avais été repéré ou ignoré. Je n'avais aucune idée de ce qui allais se passer. Je suis Benjamin Giraud, et bienvenue dans la Traque de la Vérité. >>>
Mshak : Benjamin !
<<< Je n'avais jamais été aussi heureux d'entendre Mshak Miradi. Je lui ait fait vérifier la confidentialité de notre conversation trois fois. >>>
Mshak : Calmos, on est au niveau de sécurité « chapeau en alu », ha ha ha ! Sérieusement, on est complètement sûrs.
<<< Mshak avait sûrement compris que j'étais désespéré pour que je le contacte après un mois de théories ignorées. >>>
Benjamin : Qu'est-ce qui se passe, là-bas ?
Mshak : Content que tu ait demandé : des schémas se dessinent, il y a plein de bavardages dans les bars militaires, des soldats bourrés et mécontents, qui se plaignent tout haut, des graffitis locaux appuient leurs plaintes. Ils en ont plein le casque.
<<< Voilà comment Mshak parle. J'ai pensé un temps qu'il y avait réellement un groupe de personnes qui utilisait ce terme, mais il s'est avéré que ce n'était que Mshak. >>>
Mshak : Mon pronostic : ça gronde dans les rangs. Armée, ODST, Marines, tous unis, des gros bras avec des poings levés.
<<< Quand les soldats deviennent amers, ils ne font plus attention à ce qu'ils disent. Plus ils sont frustrés, plus leurs langues sont déliées. C'est ce qui est en train de se passer. >>>
Mshak : Et le meilleur, c'est que ça devient de plus en plus simple de les repérer dans la Purée-de-poix.
<<< Ah, la Purée-de-poix. Cet énorme amas de données siphonné depuis les réseaux non sécurisés, l'outil de base de tout théoricien du complot. C'est légal car le nombre astronomique de données le rend inutilisable. Mais Mshak à ça pour lui d'avoir été capable de tirer d'en tirer des informations utiles. C'est assez incroyable. J'ai demandé la raison de la grogne au sein des rangs. >>>
Mshak : MJ Un-Un-Sceptre.
<<< Ça veut dire « le Major » en Mshak. >>>
Mshak : Il fait sa petite tambouille dans son coin, loin des regards. On pourrait croire que les troufions n'en auraient rien à cirer, mais en fait non. Les trombones sonnent la note sombre et les rangs grognent, l'armée n'est qu'une grosse masse ronchonnante.
<<< Certains mettraient en doute les motivations et l'allégeance du Major. Certains ont même utilisé le mot « Traître ». >>>
Benjamin : Sérieusement ? D'accord, il désobéit peut-être aux ordres, mais de là à l'accuser de trahison ? Le type qui a sauvé l'humanité plusieurs fois ? C'est–
Mshak : Au final, voilà la question à se poser : MJ est quasiment le président de l'armée, on l'a chargé de protéger la galaxie, on boulot qui requiert une mobilité absolue. Mais ça fait beaucoup de pouvoir pour un seul homme. D'où la dichotomie, Benjamin : le pouvoir et les responsabilités.
<<< Mshack devenait philisophique… et n'avait pas tort. Dès qu'il s'agissait de notre sécurité, les questions de pouvoir et de responsabilités finissaient souvent dans l'ombre. Les civils sont tenus à l'écart de ces secrets. Qui est où, que font-ils, et d'après Mshak, cette ignorance pourrait se retourner contre nous, une fois encore. >>>
Mshak : Il y a quelque chose qui se prépare loin dans l'espace, Benjamin. Ça pourrait être des événements dissociés, mais ça peut aussi être quelque chose de très mauvais.
<<< Mshak disait beaucoup de choses, mais il ne parlait jamais sans savoir. Je lui ait demandé ce dont il parlait. >>>
Mshak : Des fluctuations magnétiques, des perturbations du sous-espace, des corruptions épidémiques de données, tout ça, c'est réel, discret mais ça a de réelles conséquences. Des ondes à l'échelle de systèmes planétaires ! Je ne suis pas sûr, mais pour être honnête–
Benjamin : Attends Mshak, ne quitte pas.
<<< Alors que Mshak dépeignait cette horrible réalité, l'interrompre était la dernière chose que je voulais, mais je devais faire face à une réalité tout aussi terrifiante et immédiate. Un événement était apparu sur mon calendrier, envoyé par Sully, sans message. >>>
Giraud : Oh non…
<<< Mon estomac se transforma en une boule de plomb. J'avais un vol à prendre pour les quartiers de l'ONI à Boston dans trois heures, ils m'appelaient là-bas. Ça n'était jamais arrivé. J'ai dis au revoir à Mshack, et il était maintenant certain que ma conversation avec Thomas Wu avait été écoutée. Le temps d'arriver sur Terre, j'étais une incarnation du stress.
J'avais passé chaque heure de vol à repasser les événements dans ma tête : les histoires conflictuelles, les possibilités de ce qui se pouvait se passer à Boston, je ressemblais et me sentais comme un mort. La seule "chose" que j'attendais était Petra Janecek. Je l'avais contactée avant de partir pour qu'on se rencontre avant que j'arrive au campus de l'ONI, et heureusement, elle a dit oui.
Petra et moi travaillons dans le même milieu : nous aidons le gouvernement à polir son image. Je l'avais vu pour la dernière il y a six ans, à la Nouvelle Mombasa, ce jour-là. Nous y étions tous les deux, nous avons tous les deux vu le Major. Après, quand je me suis retiré plus loin dans la galaxie, Petra est restée et s'est fait un nom. J'espérais qu'elle me tendrait une main amicale. Alors je me suis passé de l'eau sur le visage pour me remettre d'aplomb et l'ai rejoint dans un pub proche. >>>
Petra Janecek : Pour un type qui revient d'un pèlerinage de six ans dans l'espace profond, tu es à l'heure, impressionnant.
<<< Elle n'a pas changé. Elle savait que j'avais décroché le job concernant le Major, et elle n'aimais pas ça. Elle attendait toujours son face-à-face avec lui. Je me suis retenu de rire, mais elle a continué sa petite crise de jalousie. >>>
Petra : Alors, pourquoi tu est içi ? Non, attends, laisse-moi deviner le titre de ton article : « le passé de l'héroïsme ».
Giraud : Un truc du genre...
Petra : Je m'y attendais. À quoi ça ressemble un travail pour Sully maintenant, suivre une liste de sources approuvées par l'ONI ?
Giraud : En effet.
Petra : Mais tu pourrais tout aussi bien le faire depuis ton cailloux perdu dans l'espace profond. Alors que fais-tu là ?
<<< Vous l'avez deviné : Petra en est vite venu aux faits. >>>
Giraud : Sully m'a fait venir.
Petra : Sully ? T'as fait venir ?
Giraud : Oui, c'est de ça dont je voulais te parler.
<<< Je lui ait parlé de ma discussion avec Thomas Wu, comment elle se heurtait à d'autres sources alors qu'il était sensé être une des sources principales de Sully. Mais ça ne l'a pas intrigué, elle a même semblé trouver ça mignon. >>>
Petra : Wow, wow, Ben Giraud, déjà revenu dans la course ?
Giraud : Non, non, c'est que j'ai fait ça sur Waypoint.
<<< C'est là que j'ai eu son attention. >>>
Giraud : Je crois que j'ai été repéré.
Petra : Tu crois…
Giraud : J'ai été appelé par Sully quelques heures après.
<<< Son expression et son ton n'avaient pas changé, mais son regard était en feu. >>>
Petra : Ben…
Giraud : J'ai foiré, Petra.
Petra : Comment ça–
Giraud : L'histoire s'écroulait, il y avait des incohérences entre les sources, et–
Petra : Des incohérences ? Avec des sources de l'ONI ?
Giraud : Non, avec les miennes.
Petra : Tu as été trouvé des sources dans les colonies extérieures ?
Giraud : Oui, oui, j'avais des vieux amis, Sully ne devait pas se douter que j'avais ce genre de ressources–
Petra : Je ne crois pas non plus. Ben, tu était un chien-chien du gouvernement, puis tu disparais au fin fond de l'espace, où tu es sensé être coupé de tout. C'est pour ça que tu as été choisi. Sully te done un bel os, tu es sensé être reconnaissant, remuer la queue et aller chercher. Alors pourquoi est-ce que tu es allé pisser sur le tapis ? Tu as oublié comment ce monde tournait ?
Giraud : Non, non, je sais pas, mais ça va mal, Petra–
Petra : Ben…
Giraud : Et ce n'est pas de l'histoire ancienne, il se passe des choses dans les colonies extérieures, des choses terribles, je parlais à un de ces gars la semaine dernière–
Petra : Mshak Miradi, je sais.
Giraud : Quoi ? Comment tu sais ça ?
Petra : J'ai été une véritable journaliste ces six dernières années. Bref, je vois ce que tu veux dire–
Giraud : On pourrait révéler tout ça, Petra !
Petra : Bon, OK, cow-boy–
Giraud : Sérieusement, c'est énorme ! Je ne sais même pas par où commencer pour raccorder les éléments de l'histoire que je suis sensé écrire ! Mes sources disent que le Major est mort à six ans, des sources falsifiées, des enfants génétiquement augmentés–
Petra : Oui, c'est complètement fou un tel tarif pour un voyage sur la côte !
<<< Petra a subitement commencé à parler, fort, de la plage en enfonçant ses ongles dans la peau de mon avant-bras. J'étais confus alors qu'elle racontait n'importe quoi en regardant son terminal de données. J'étais complètement perdu. >>>
Petra : Tu devrait y retourner et renégocier leur prix…
<<< Alors j'ai compris, et je me suis figé. Ils écoutaient. J'ai remarqué des caméras fixées sur nous, ils étaient partout ici. Il y avait une surveillance audio constante, maintenant ? Était-ce même possible ? Elle regarda son terminal encore une fois. >>>
Petra : Ben ?
Giraud : On nous observe ?
Petra : On nous observait pour les dernières 45 secondes, ils ont toujours des yeux partout alors prend un air moins dramatique. Parle de ce que tu veux, mais fait comme si tu parlais du temps, et si je me met à parler du temps, tu me suis, d'accord ?
<<< Apparemment, le système ne commençait à écouter que si il détectait certains signaux visuels : expressions faciales, langage corporel, tout ce qui semble intense, comme mon dernier emportement. La vidéo vous repère et isole momentanément votre conversation. Le charabia de Petra venait de me sauver. >>>
Petra : [souffle] Bon, écoute, je te crois quand tu dis que la véritable histoire est horrible. Mais ce que tu veux faire, c'est de l'amateur alors que tu peux faire du professionnel.
Giraud : Mais j'ai–
Petra : Sérieusement, qu'est-ce que tu vas faire, Ben ? Sauter sur le scoop ? Tu es resté hors de la boucle trop longtemps pour faire ça.
Giraud : Pas tout seul, mais avec ton aide, et celle d'autres personnes–
Petra : Vraiment, j'aime l'idée de foutre tout ça par terre, mais pas aujourd'hui et, je vais être brutale : surtout pas avec toi.
<<< C'était brutal. J'étais énervé. Mais je savais qu'elle avait raison. >>>
Petra : Ben. Prend le fric, fais le job.
Giraud : Bon sang, merde, je suis sensé y aller…
Petra : Dis à Sully que tu avais quelques degrés dans le sang, que tu t'en est pris à lui sans raison, joue au con. Tu n'es même pas sûr d'avoir été repéré, cette rencontre pourrait être une totale coïncidence.
Giraud : Ils m'ont fait venir à ce moment, c'est tellement bizarre…
Petra : Ça ira, le pire qui peut–
Giraud : Ils n'avaient jamais appelé…
Petra : Éécoute. Hey, Ben. Le pire qui peut arriver, c'est qu'ils annulent tout et te mettent à la porte. Ce sera tout. Je les vois mal… Non, ce sera tout. Sois un bon chien, reste en vie. L'addition est pour moi.
Giraud : Merci Petra…
Petra : Et avant d'y aller, je te conseille de donner tout ce que tu as à quelqu'un de confiance. Juste au cas où…
<<< C'était l'unique touche d'attention que je pouvais attendre d'elle. J'ai immédiatement commencer à préparer mes fichiers pour les envoyer à Ray alors que je tournais l'avenue Torreña vers l'ONI. Le campus était parfaitement implanté dans la ville : une cour, des immeubles noirs, des chênes, de l'herbe, un trottoir, … C'était un campus.
Seul le trottoir était différent. Deux fois plus large que les autres dans la même rue. Et la moitié intérieure était fait de pierre noire. Une large bordure d'environ un mètre autour du complexe. Je me suis avancé droit vers cette bande d'obsidienne, mais quelque chose était bizarre dans la cour devant moi. Il manquait quelque chose. J'ai regardé dans les deux directions sur le trottoir. Il n'y avait aucune barrière et aucun garde.
Plein de passants, qui ne prêtaient pas attention au complexe, à l'exception d'une chose : aucun, pas un seul des travailleurs à la peau blanche, acheteurs, parents et enfants, ne marchait près de la moitié noire du trottoir. Sur un trottoir de quelques mètres, ils marchaient tous sur une seule file.
Je me suis tourné vers le campus et ait écouté. Aucun oiseau. Voilà ce qui manquait. Aucun oiseau dans les arbres. En fait, il n'y avait aucun son dans l'air. Rien ne bougeait. Je restais à la limite de l'obsidienne. Je n'avais pas le choix. Je transférais les fichiers vers le disque dur de Ray, prenait une longue inspiration, et traversait la ligne noire.
Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la Traque de la Vérité. >>>
« Mshak m'a envoyé cette photo représentant quelques affiches de recrutement de l’UNSC et mettant en vedette le Major, tous taggées d'injures. La relation entre Spartans et ODST a toujours été un peu délicate, mais il semble s'agir de toute autre chose.»
Semaine 6
Une visite au plus profond du Quartier Général d'une branche de l'ONI se solde par des résultats inattendus. Une voix du passé revient. Et un incident sur un vol allume une flamme qui ne peut être éteinte.
Benjamin : Bonjour, je dois voir Michael Sullivan.
Réceptionniste : Vous avez rendez-vous ?
Benjamin : Euh, oui, je suis Benjamin Giraud. À 13 heures.
<<< Devoir passer par l'accueil de l'ONI est une étrange formalité. Me demander mon nom et qui je viens voir n'est qu'une simulation de conversation, un de leurs efforts pour mettre un visage humain sur leur travail. En réalité, la surveillance permettait de savoir où je me trouvais à tout moment depuis mon transit.
Depuis mon arrivée au terminal de Boston, cette réceptionniste avait sûrement été informée en temps réel de mon heure arrivée, déviations de mon trajet optimal, passages aux toilettes et vitesse moyenne, d'une façon ou d'une autre. Bref, ils m'attendaient déjà. >>>
Réceptionniste : Je vais les informer de votre arrivée, Ben.
Benjamin : D'accord, merci.
<<< Tout le complexe était élégant et sombre, des lignes nettes à perte de vue, les matériaux de la plus haute qualité, … Mais le plus impressionnant était la quantité d'espace et le silence. La salle d'attente était dépouillée : deux chaises chaises minimalistes en fibres de carbone éloignées de quelques mètres, que je remarquais étrangement basses. Je me suis assis sur l'une d'elles. Elle était en effet très basse. C'était étrange. Je m'attendais aux vingt minutes d'attente habituelles et cette position n'allait pas arranger mon anxiété. Mais alors que je commençais à travailler, la porte derrière moi s'ouvrit. >>>
Réceptionniste : Ben ? Monsieur Sullivan va vous recevoir.
Benjamin : Maintenant ?
Réceptionniste : Oui.
<<< Je me levais maladroitement de la chaise et traversait la pièce. Mon cœur cognait dans ma poitrine. >>>
Benjamin : Euh, merci.
<<< Elle n'a pas répondu. >>>
Benjamin : [Souffle lent]
<<< Je m'engageais dans un couloir étroit et vide, des portes fermées alignées sur les murs. Je m'apprêtais à la me retourner pour demander où aller quand la porte se ferma derrière moi. Les lumières changèrent, éclairant une porte au bout du couloir. >>>
Benjamin : [Souffle lent] OK, OK, …
<<< Je marchais le long du couloir en passant devant ce qui devaient être des bureaux. Mais tout était insonorisé et je ne pouvais pas savoir si des personnes y travaillaient. Au bout du couloir, la porte de Sullivan s'ouvrit à la dernière seconde. En entrant, Sullivan n'a pas levé les yeux. Il était dernière son bureau, travaillant sur son terminal. >>>
Benjamin : Hey…
Sullivan : Ben, content que tu sois là.
<<< Je restais debout pendant quelques instants. Je réalisais qu'il s'agissait sûrement de la pièce d'où il me parlait à chaque fois. Elle était aménagée aussi simplement que le reste du complexe, mais quelques signes de personnalité se trouvaient derrière lui : des bibelots et une vieille horloge analogique. Sullivan n'avait toujours pas levé les yeux. >>>
Benjamin : Je dois, euh… Je…
Sullivan : Mets-toi à l'aise.
Benjamin : D'accord.
<<< Il continuait de taper sur son terminal. Je m'asseyais sur une chaises, comme les précédentes, mes genoux au niveau de mes oreilles. Je me sentais étrangement éloigné de son bureau. J'ai tenté d'engager une conversation. >>>
Benjamin : Euh, je ne pensais pas que tu aimais les antiquités, Sullivan. Où tu as trouvé l'horloge ?
Sullivan : Je l'ai toujours eue.
Benjamin : D'accord, d'accord… Alors…
Sullivan : Comment vas l'histoire, Ben ?
Benjamin : Bien, bien.
Sullivan : Tu as tout ce qu'il te faut ?
Benjamin : Oui, oui.
Sullivan : Aucune question ?
Benjamin : Ah, non… Euh, oui, oui ! Je veux dire, aucune question.
Sullivan : Parfait !
<<< J'essayais toujours de comprendre ce qui se passait quand Sullivan arrêta de toucher à son terminal. Il leva les yeux vers moi pour la première fois avec une certaine lueur dans le regard. >>>
Sullivan : Quelqu'un veut te parler, Ben.
Benjamin : Je suis Benjamin Giraud, et voici la Traque de la Vérité.
<<< Sullivan marchait vite et je devais m'adapter à son rythme. Tout le complexe était connecté par un réseau souterrain qui le rendait bien plus grand qu'il ne le paraissait de l'extérieur. À mesure que nous nous enfoncions dans ce labyrinthe, notre environnement devenait moins bureaucratique et plus militaire. Et plus militaire il était, plus nerveux j'étais. >>>
Sullivan : Tu sais qu'ils ne laissent pas entrer beaucoup de civils dans cette section. C'est un jour spécial, Ben !
<<< La remarque de Sullivan sonnait creuse, mais les gens que nous croisions dans les couloirs portaient maintenant l'uniforme, ils ne parlaient pas, les yeux rivés sur les terminaux comme Sullivan, les manipulant tout en marchant. L'efficacité froide qui émanait de cette ambiance était palpable. >>>
Sullivan : On y est.
<<< Sullivan me fit entrer dans une grande et sombre salle de conférence et les portes se fermèrent derrière nous. Au centre se trouvait une grande table de conférence fixe entourée de chaises. Au-delà des lumières éclairant la table, tout était dans l'ombre. >>>
Sullivan : Assieds-toi.
<<< Je coopérais et m'asseyais dans une des chaises, qui semblait se dérober sous moi. Je scrutait la pénombre et remarquais qu'un des murs était fait de verre noir, sûrement pour l'observation. >>>
Sullivan : Tu veux de l'eau ?
Benjamin : Euh, non. Je… Ça ira, merci. Qui est-ce qui–
Sullivan : Besoin de vérifier ton micro, ou autre chose ?
Benjamin : Euh… Mon micro ? Est-ce qu'on–
Sullivan : Je veux être sûr que tu enregistres tout bien.
Benjamin : Quoi ? Attends, je–
Sullivan : Calmes-toi, Ben. Ça va être génial !
Benjamin : Sully, je veux juste dire que–
Sullivan : Ben ! Il va bientôt entrer.
Benjamin : Sully, sully je veux dire que je voulais–
Sullivan : Voici l'adjudant-chef Franklin Mendez !
Mendez : Bonjour, Ben. Comment allez-vous ?
<<< Je me levais. L'homme qui venait d'entrer croulait sous les décorations : Gold Stars, Silver Stars, Bronze Stars, Purple Hearts, la Légion d'honneur ! Il semblait endurci par des décennies de combat. >>>
Benjamin : Bonjour, monsieur.
Mendez : Vous voulez que je vous parle du Major ?
Benjamin : Euh, je– Je…
Sullivan : Mendez est l'homme qui avait entraîné le Major, Ben. Je t'avais dit qu'on te chouchouterai ! Tu auras tout ce dont tu aura besoin pour cette histoire.
<<< C'était une interview. Je ne m'y attendais pas du tout. Je ne sais pas vraiment à quoi je m'attendais, mais sûrement pas à un face-à-face de cette envergure. Toute mon anxiété venait de s'évaporer. >>>
Benjamin : Oui, oui, bien sûr ! Donc, vous êtes vraiment la personne qui en connaît le plus sur les Spartans ?!
Mendez : En effet.
<<< Ma conversation avec Thomas n'avait pas été repérée ! Petra avait raison ! Sullivan n'avait absolument rien dit ! Je n'y croyais pas. Mon soulagement se transforma en émerveillement. J'allais avoir la perspective de l'homme qui avait personnellement entraîné le Major ! >>>
Mendez : Oui, le Major avait la mauvaise habitude de sauter du Pélican avant qu'il n'ait atterri. Son armure absorbait évidemment le choc, elle était faite pour ça. Et elle aidait lorsqu'il s'agissait de sauter directement sur l'ennemi.
<<< Personne avant moi n'avait jamais entendu ce genre de détails concernant le Major. Mendez m'expliqua qu'après le camp d'entraînement, la combinaison unique de capacités et de volonté du Major lui valut rapidement une réputation. >>>
Mendez : Ce gosse m'a vraiment impressionné. Sa perspicacité, sa vivacité d'esprit, ses capacités physiques, son jugement tactique, … Même jeune, John avait tout ce qu'il fallait. Selon moi, il était prêt pour l'augmentation, et lui ne pouvait attendre.
<<< Une fois les augmentations terminées, Mendez m'expliqua que tout le monde ne pouvait croire le résultat qu'elles avaient eu sur le Major. >>>
Mendez : Les médecins ont dit que ses systèmes se sont adaptés parfaitement avec les technologies implantées. Son temps de récupération fut incroyablement court, mais le plus impressionnant fut la vitesse d'acclimatation de son cerveau aux augmentations. Après ce genre de procédures, c'est comme si vous deviez repartir de zéro.
Toute votre neurologie doit se reconstruire, et pendant que les autres réapprenaient à marcher, John courait, sautait, et combattait. Je n'avais jamais vu ça.
<<< C'était la naissance du Major. Il avait progressé rapidement, prouvé maintes fois sa valeur sur le terrain et complètement redéfini les attentes qu'on pouvait avoir d'un Spartan. Durant toute sa carrière, Mendez avait vu et analysé ce dont un Spartan était capable sur le terrain, notamment de s'occuper seul d'une dizaine de Covenants.
Il me raconta la vitesse, la puissance et la précision qu'ils développaient au fil des années, et la détermination inébranlable du Major. Mais d'après Mendez, c'est autre chose qui fit du Major la légende militaire d'aujourd'hui. >>>
Mendez : Je n'avais jamais vu un homme, augmenté ou non, prendre des décision d'une telle importance aussi vite. Le Major pouvait mesurer instantanément les implications d'un choix avec un grand nombre de variables et trouver une solution créative. Il a fait face à des défis éthiques, tactiques, des situations terribles qui auraient pétrifié la plupart des hommes et les auraient hanté pendant des années.
Mais il faisait ses choix, sur le moment, et c'était toujours les bons. C'était incroyable. Et puis, il pouvait aussi sauter comme un surhomme vers un aéronef ennemi en plein vol, faire sortir son pilote à travers le cockpit, prendre les commandes et l'utiliser contre ses propriétaires ! C'est le genre d'exploit dont il était capable.
<<< Le Major avait complètement modifié la définition du terme « servir ». D'après Mendez, c'était cette capacité de prise de décision qui différenciait le Major des autres soldats. Ce qui faisait de lui un meneur. Ce qui faisait de lui un héros. >>>
Benjamin : Wow…
Mendez : Je suis content que vous écriviez cette histoire, Ben. Il est temps que les Spartans accèdent à la reconnaissance qu'ils méritent. Les gens doivent savoir les sacrifices que le Major et tous les Spartans ont fait pour notre sécurité.
Benjamin : Vous avez parlé de la personnalité du Major, son intelligence, sa loyauté, mais selon vous, avoir autant de responsabilités, est-ce dur pour lui ? Devoir protéger toute la galaxie, ça semble être un fardeau incroyable.
Mendez : Vous n'avez pas à l'imaginer, une chance pour vous. C'est un véritable fardeau, mais le Major a les épaules solides. Il peut prendre ses décision et faire son travail, et il accomplit ces tâches volontiers et de tout son être. C'est inspirant.
Benjamin : Oui, c'est incroyable, mais pensez-vous qu'un seul homme devrait posséder autant de pouvoir ?
Mendez : Là, vous voyez ? C'est cette tournure de phrase qui pourrait vous valoir des ennuis. On dirait que vous pensez que je ne pourrais pas répondre avec certitude, ce qui vous rend condescendant. Et rend cette conversation peu plaisante. Vous ne voulez pas ça, n'est-ce pas ?
Benjamin : Non, non, je–
Mendez : Vous voulez reformuler votre question ?
Benjamin : Bien sûr, bien sûr, désolé. Je–
<<< À ce moment, la lumière de la salle changea et Sullivan revint à son terminal. >>>
Sullivan : Ah, nous devons libérer la salle. Désolé pour le dérangement, messieurs, mais nous devons changer d'endroit.
Benjamin : Ah, je, attendez. Ce que j'aurais dû dire, c'est que, si nous prenons ce genre de décisions–
Sullivan : Attends Ben, je crois que nous pouvons aller à Jesper 9. On y va maintenant, si vous voulez bien.
Mendez : Très bien.
Benjamin : Oui, oui, d'accord.
Sullivan : Ce n'est pas loin.
Mendez : Attendez, messieurs. Il semblerait que je sois appelé ailleurs.
Benjamin : Pas de souci, je peux attendre.
Mendez : Je suis sûr que Sullivan pourra nous planifier une autre rencontre vers 15 heures 30.
Benjamin : Bien sûr, merci.
Mendez : Vous feriez mieux de remercier mes Spartans pour ce qu'ils ont fait. La seule raison pour laquelle vous respirez l'air nécessaire pour poser cette question est qu'ils ont fait plus de sacrifices que vous ne pourrez jamais l'imaginer.
<<< Mendez s'éloigna dans le couloir, disparaissant dans une foule d'hommes en noir entrant dans la salle de conférence. Sullivan marchait, concentré sur son terminal. Je le rattrapais. >>>
Benjamin : Sullivan ! Où est-ce que je devrais aller à 15 heures 30, tu as pu trouver ?
Sullivan : Voyons voir… Zut, attends.
Benjamin : Quoi, quoi ?
Sullivan : On vient de recevoir une demande de rapport.
Benjamin : Hein, me concernant ?!
Sullivan : Oui, il faudrait que tu ais envoyé tes premiers travaux pour édition jeudi à 0900 heures.
Benjamin : Mais attends, je n'ai rien sur moi, tout est chez moi !
Sullivan : Tu pourras prendre le transport de 17 heures 30. Ça te laissera 24 heures pour leur envoyer tout ça à ton retour.
Benjamin : Mais je n'ai pas terminé de monter les premiers épisodes !
Sullivan : C'est de l'éditorial, Ben ! Ça sera leur problème !
Benjamin : Mais Mendez ?
Sullivan : C'était génial !
Benjamin : Mais je n'ai pas fini–
Sullivan : Absolument génial ! L'interview du siècle ! J'adore ! Si tout le reste est du même acabit, ce sera diffusé sur tous les réseaux !
Benjamin : Je n'ai pas terminé, je peux juste l'attendre ? Sullivan ! Je peux rester et terminer l'interview de Mendez, j'ai du temps !
<<< Sullivan s'arrêta. Il se retourna et vint s'arrêter devant moi. Pour la première fois aujourd'hui, peut-être la toute première fois, en fait, j'eus l'impression que j'avais l'intégralité de son attention. >>>
Sullivan : Ben. Tu n'as pas le temps. Tu as une deadline et un transport à prendre à 17 heures 30. D'accord ?
<<< À ce moment, j'ai compris que ma conversation avec Thomas Wu sur Waypoint avait peut-être été entendue, finalement. Sullivan redevint lui-même et s'éloigna. >>>
Sullivan : Vraiment, mec ! C'est génial, et n'oublie pas : une fois l'histoire diffusée, ils seront tous à tes pieds ! Profites-en, tu le mérites !
<<< Voilà la traduction depuis l'ONI : je venais de me faire virer. >>>
IA : Votre passe expirera dans 9 minutes.
<<< Et l'IA venait de me faire comprendre que je n'étais plus le bienvenu. Je m'apprêtais à faire le long voyage retour. 24 heures de voyage en seconde classe semblent longues lorsque vous venez de perdre votre travail. Une fois assis, je voulais seulement dormir. Mais alors que nous décollions, quelque chose me frappa. Ou plutôt quelqu'un. >>>
Benjamin : Quelqu'un se plaint auprès d'une hôtesse dans la cabine d'à côté. On dirait que c'est son premier voyage hors du système solaire.
<<< Ce genre de voyage vers les colonies extérieures depuis la Terre comportaient tous au moins un type du genre. Un VIP quelconque de la Terre qui se sent obligé de se plaindre des conditions du voyage en sous-espace. >>>
Benjamin : Cette voix me rappelle quelqu'un… Ça m'a pris un peu de temps, mais je crois reconnaître… Je crois que c'est Jacob Walker !
<<< Jacob Walker ! Le militaire retraité auquel j'avais parlé quelques semaines plus tôt, un type joyeux passant sa retraite sur la plage et ayant fait ses classes avec John. Ça n'avait aucun sens ! Il habitait maintenant sur Saturne ! C'était la dernière personne que je m'attendait à trouver dans un vol quittant la Terre. >>>
Benjamin : On est en train de décoller, mais je dois en avoir le cœur net.
<<< J'ai décroché ma ceinture et ait remonté le couloir, et en inspectant la cabine, je le vit. Assis, en train d'importuner une hôtesse. Mais il portait un costard-cravate et ses cheveux étaient bien peignés. Il n'avait absolument aucune ressemblance avec le vacancier détendu vu durant l'interview. Je m'introduisait néanmoins. >>>
Walker : Je n'essaie pas d'être difficile, mais…
Benjamin : Jacob ?
Walker : Une cabine aussi humide, c'est vraiment…
Hôtesse : Je suis désolée, monsieur, mais nous pouvons rien faire.
Benjamin : Jacob Walker ?
<<< Les couleurs fuirent le visage de l'homme. >>>
Hôtesse : Monsieur, il faut vous asseoir.
<<< Si vous pensez que je délirais et embêtait un businessman quelconque, voyez sa réaction lorsque je lui disait qui j'étais. >>>
Benjamin : Je suis Ben Giraud ! Nous avons parlé il y a quelques semaine !
Walker : Oh… Oui, bien sûr… L'histoire du camp d'entraînement… Oui, je me souviens.
<<< Voilà le Walker dont je me souvenais. >>>
Benjamin : Vous êtes là pour affaire ?
<<< Walker détourna rapidement la conversation. Il semblait vouloir désespérément fuir, mais il était coincé. >>>
Benjamin : Qu'est-ce que vous faites ici, sur Terre ?
Walker : Oh, et bien, je voyageait un peu–
Hôtesse : Monsieur ! Nous sommes en vol, veuillez vous asseoir !
Benjamin : Je croyais que vous étiez retraité !
Walker : Oui, oui, en effet. Mais, Ben, je–
Benjamin : Je croyais que vous habitiez sur la plage ?
Walker : Oui…
Hôtesse : Monsieur, dernier avertissement : allez immédiatement vous asseoir.
Benjamin : Vous allez attendre un peu ?!
Hôtesse : Non, c'est fini.
Benjamin : Non, je– Mais, lâchez-moi–
<<< C'est là qu'un membre d'équipage m'endormit. Tout devint noir et ma conversation avec Walker s'arrêta là. Je me réveillais dans le terminal sur ma planète avec un terrible mal de crâne. Une fois chez moi, une mauvaise surprise m'attendait dans ma boîte mail : un ordre de l'Inner Territories Transportation Administration. >>>
Benjamin : Procès-verbal, Benjamin Giraud, émit par l'ITTA d'après les lois civiles concernant incident en vol. Quoi ? 50 000 crédits d'amende ?
<<< Au moins, l'ONI m'avait bien payé. Je vérifiais l'heure et j'avais 23 heures pour envoyer les fichiers à Sullivan. Ça me laissait du temps pour être un bon chien et suivre les ordres. J'avais été viré, mais je ne voulais pas manquer un prochain travail, je devais juste laisser tout ça derrière moi. Cette histoire serait le problème d'un autre. Je commençais le transfet des fichiers quand je remarquais que mon terminal enregistrait toujours. Il avait tout entendu. Le fichier était lourd. Je l'écoutait du début, où on m'entendait surtout dormir, mais aussi quelques passages dont je ne me souvenais plus. Juste après que les membres de l'équipage se soient occupés de moi. >>>
Walker : Oui…
Hôtesse : Monsieur, dernier avertissement : allez immédiatement vous asseoir.
Benjamin : Vous allez attendre un peu ?!
Hôtesse : Non, c'est fini.
Benjamin : Non, je– Mais, lâchez-moi–
<<< C'était le passage avec les sédatifs. Puis il eut ceci. >>>
Agent 1 : On s'en occupe.
Hôtesse : Attendez, quoi ?
Agent 1 : Monsieur Giraud, l'ITTA requiert que vous suiviez toujours les ordres donnés par le personnel de bord.
Benjamin : Qu'est-ce que… vous m'avez fait…
Agent 1 : Prends ses pieds, je lui injecte la deuxième dose.
<<< Plus de sédatifs ? Pas étonnant que j'ai un tel mal de crâne. >>>
Agent 1 : Tout ira bien, Ben.
<<< Ben. C'est comme ça qu'ils m'appelaient. Je saute vers un autre morceau de l'enregistrement, où ils me transportent dans le terminal lors du changement. >>>
Agent 2 : Ouais, il sera dans les vapes pendant encore 12 bonnes heures. Qu'est-ce qu'il faisait dans ce vol ?
Agent 1 : Aucune idée. L'ordre de non-intersection était de la plus haute priorité. Je n'ai aucune idée de comment ça a pu arriver. Le système n'aurait jamais dû laisser leurs itinéraires.
Agent 2 : Ben… Sully en entendra parler, c'est sûr.
<<< Ils parlaient de moi et Walker, mais pourquoi ? Ils ne voulaient pas que je sache qu'il était sur Terre, mais pourquoi ? Ils m'ont chargé dans la navette, m'ont assis, attaché et fait leurs adieux. >>>
Agent 1 : Bon voyage, Ben. [rires] On y va.
<<< Ben. Comme si ils me connaissaient. Je me repassait l'enregistrement, encore et encore. J'avais passé toute ma carrière au service de ces gens, retouchant des photos, détournant des sujets, réduisant la tragédie de certaines histoires et augmentant le patriotisme d'autres.
J'avais toujours pris les histoires qu'ils me donnaient et les redonnaient aux masses ! Et j'étais toujours d'accord avec leurs raison ! Et maintenant, après toutes ces accusations, ces trous béants dans les faits, je devais tout ignorer ?! J'avais toujours joué leur jeu. Je pensais que les principes n’interféreraient jamais, et pourtant.
J'avais ma dignité. En écoutant cet enregistrement, comment ils m'avaient simplement jeté, comment ils m'appelaient Ben ! Je vérifiait l'heure. J'avais encore un peu de temps avant d'envoyer les fichiers à Sullivan. J'annulais le transfert. Je voulais prendre ce temps pour moi.
Je m'asseyais dans mon fauteuil, devant ce même micro, enregistrais une courte introduction, et envoyait le début mon histoire, la véritable histoire du Major, complète avec ses incohérences, dans toute la galaxie. >>>
Agent 1 : Bon voyage, Ben.
<<< Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la Traque de la vérité. >>>
« J'ai regardé cet écran pendant ce qu'il m'a semblé être un éternité. J'étais à un clic de boucler mon histoire et d'être le gentil chien pour lequel Sullivan m'a embauché. Ou je pouvais prendre la porte n°2 et faire éclater l'histoire. Ce simple clic allait déterminer le reste de ma vie. Je pense que vous devinez quelle solution j'ai choisi.»
« Voilà l'amende qui m'a été infligée pour "comportement hors-la-loi et refus d'obtempérer." Ce n'est pas la meilleure chose à voir au réveil après avoir été tranquilisé et assomé en vol.»
Semaine 7
"Avec des questions majeures sur le Master Chief libres d'accès sur le réseau, un raz-de-marée de réactions et de théories arrive des quatres coins de l'espace Humain. Les rumeurs disent que l'ONI a créé des mensonges très élaborés, mais pourquoi ? Que cachent-ils ? L'enquête aurait-elle mis la vie de tous en danger ?"
Civil 1 : On s'en fout de qui ment, ou plutôt de qui vous croyez qu'il ment. Le Major a sauvé le monde et vous… Vous avez fait quoi ?! Vous avez interviewé quelques fous et idiots pour monter votre petite théorie ! Laissez tomber, Giraud, vous en valez pas la peine !
Civil 2 : Vous allez vous faire crucifier…
[Messages mélangés]
<<< Ces messages arrivent sur ma boîte depuis quatre jours sans interruption. Des voix des quatre coins de la galaxie. Un échantillons de témoignages et de théories d'une incroyable variété. Plus tôt cette semaine, j'ai commencé la diffusion de mon histoire, la traque de la vérité sur le Major, posant une question aussi lourde d'implications que d'importance à tous ceux qui voulaient l'entendre.
À présent, alors que je n'ai aucune idée de comment les traiter, les réactions déferlent. J'ai un accès direct à un esprit de ruche de la taille de la galaxie, au bourdonnement assourdissant. >>>
[Messages mélangés]
Civil 3 : …Vous devez arrêter !
<<< Mais avant cela, c'était le silence. Cloîtré chez moi en préparation des épisodes, je n'ai parlé qu'à deux personnes. Petra m'a appelé pour savoir si j'étais revenu vivant de ma rencontre avec l'ONI, et j'ai contacté Ray concernant les problèmes sur mon vol. Il m'a dit qu'il creuserait sur l'identité de Walker. Je ne leur ait pas parlé de mon plan. Personne n'en savait rien.
Après avoir dépassé la deadline pour le retour des documents à mon employeur, et alors que je terminais mon histoire, je m'attendais à chaque instant à recevoir un appel de Sully. Il est survenu juste avant que je n'uploade l'histoire. J'étais confiant dans l'idée que l'ONI ne s'attendait pas à ce qui s'apprêtait à arriver jusqu'à ce dernier message de Michael Sullivan en personne. >>>
Sullivan : Ben… La deadline est passée. Ça enrage dans le coin, ils appellent ça une dead-line, tu sais. Je leur ait dit « Ben sait ce qu'est une deadline », que tu avais sûrement un problème de ton côté. Je les ai convaincu de te laisser jusqu'à demain, dernière offre. Je crois que ton histoire est à un point critique, et en fonction de ce qui va se passer…
Ta vie risque de prendre un tournant décisif. C'est excitant ! Bref… C'était juste pour vérifier une dernière fois. J'espère que tout va bien pour toi. À plus.
<<< Toutes les pensées que j'essayais d'éviter, sur comment l'ONI allait gérer ce qui allait arriver, remontèrent dans ma gorge, mais je les repoussait.
J'ai pris ces données extrêmement sensibles du gouvernement, rassemblées sur une piste audio exposant ma propre opinion plutôt que celle de la propagande, et ait tout envoyé sur le réseau public. Le bureau de Sully arrêta d'appeler. Je n'ai pas entendu une seule voix familière depuis. >>>
[Messages mélangés]
<<< Je reste là, à écouter tous ces messages, terriblement seul, terrifié, mais surtout exalté. J'avais pris la porte n°2, et l'ONI allait devoir faire avec. >>>
Civil 4 : Quoi qu'il arrive, je suis de votre côté.
<<< Je suis Benjamin Giraud, et voici la Traque de la vérité. >>>
Civil 5 : Vous osez appeler le Major un traître ?! C'est vous le traître, sale con ! Faites une faveur à cette galaxie : jetez-vous à poil par un hublot ! Les journalistes… !
<<< C'était fascinant, et souvent enrageant, d'écouter les théories de tout un chacun sur la vérité. Mais j'étais encore plus excité par l'idée d'utiliser tous ces retours pour discerner les faits dans le capharnaüm qui m'avait été donné.
De nombreux messages confirmaient ce qu'avait dit Ellie : tous les habitants des colonies extérieures s'accordaient pour dire qu'il n'y avait eu aucun enlèvement dans la ville de John, qu'il n'y avait pas de boxe sur sa planète, et que, oui, les rapports sur les planètes vitrifiés étaient pleins d'erreurs.
Rassemblés, ces messages me donnaient une vision d'ensemble : entre les témoins qu'on m'avait fourni et les rapports gouvernementaux, il était clair que l'ONI avait monté un immense mensonge. Mais pourquoi ? Pour cacher quoi ? Les messages avaient définitivement tracés la limite entre fiction et réalité, mais il ressortait surtout qu'une personne en particulier était impliquée, la seule qui avait vu John en vie entre six et treize ans. >>>
Civil 6 : Le type de la boxe ?! Un menteur !
[Messages mélangés]
Civil 7: Je ne savais même pas ce qu'était la boxe avant de quitter la planète.
<<< Ellie avait de nouveau raison ! Il n'y avait définitivement pas de boxe sur Eridanus II. Si les histoires de Deon et Gabriella étaient fausses, pourquoi un tel mensonge ?
Personne n'avait contesté les six premières années de la vie de John, la question était donc : qu'était-il arrivé à John entre ses six ans et son arrivée au camp d'entraînement à seize ans ? L'ONI voulait le cacher et je n'avais aucune idée de par où commencer. >>>
Deon : John était différent…
<<< Quelque chose me dérangeait. Si l'histoire de Deon était discréditée, cela faisait de lui non seulement un menteur, mais un terriblement bon menteur. Je réécoutait son interview. J'avais été tellement touché par ses émotions !
Plus étrange encore : alors que je savais qu'il n'avait pas fait une seule vraie déclaration, j'étais toujours enclin à croire que lui-même était convaincu de son histoire. C'était effrayant. Qui était cet homme ? Alors j'ai commencé à recevoir des messages de gens qui disaient le connaître. >>>
Civil 8 : Ce vieillard ? Il était constamment alcoolisé, un fou !
Civil 9 : Mec ! Govies ?! C'était l'entraîneur de boxe de mon cousin !
Civil 10 : Ce type était une institution dans mon voisinage…
[Messages mélangés]
Civil 11 : …Il doit avoir dans les 85 ans, maintenant. Maintenant, va te faire foutre.
<<< Deon m'avait-il raconté une certaine version de la vérité ? L'ONI avait-ils forcé un vieil homme vulnérable à raconter des mensonges ? L'avaient-ils convaincu qu'une histoire fausse de sa propre vie était réelle ? Quoi qu'il en soit, Deon avait été complètement discrédité et ma vision sur les origines du Major étaient plus floues que jamais.
Peut-être qu'en me concentrant sur les mensonges, j'arriverais à trouver la vérité. Alors, je plaçais tous mes espoirs sur Ray. Heureusement, il était déjà en route vers mon appartement. En l'attendant, j'essayais de comprendre où ce coup monté avait commencé. Et les théories ont commencé à me venir. >>>
Giraud : Ray ! C'est bon de te voir, merci d'être venu…
<<< Quand Ray arriva, j'étais fatigué. Je voulais lui parler de mes réflexions avant qu'il ne me dise ce qu'il avait trouvé sur Walker. Je voulais qu'il sache ce sur quoi je travaillais.
À présent, je réalise que je ne lui avait même pas laissé une chance de parler. Je comprends qu'après plusieurs jours à me morfondre… >>>
Giraud : Tu es vraiment le meilleur ! Assieds-toi !
<<< Ray essayait de trouver un endroit où s'asseoir, mon ménage ayant été délaissé. >>>
Giraud : Une question simple : que sait-on des origines du Major ?!
Ray : Ben…
Giraud : Voilà : seules deux sources le mentionnent en vie à Elysium entre six et seize ans, Deon et Gabriella Dvorjak.
Ray : Euh…
Giraud : Deon est discrédité, et l'histoire de Gabriella mentionne un camp d'enfermement à Elysium City qui n'a jamais existé. La seule chose sûre à propos de l'enfance de John est qu'il est mort à six ans.
<<< C'est là que j'ai déroulé ma théorie à Ray. À propos de l'identité de John, de pourquoi les informations ne concordaient pas, j'avais même fait ma propre rétro-ingénierie d'une interview de l'ONI, et j'avais analysé chaque détail. >>>
Giraud : … Et tu contrôles les journalistes, comme ça en cas d'incohérence il n'irait pas les chercher dans les colonies extérieures !
<<< Rétrospectivement, ce n'était pas une très bonne théorie. Certaines parties étaient bonnes, mais beaucoup d'autres étaient impossibles à prouver. Et en les racontant à Ray, je ne faisais qu'ajouter à la confusion.
Il fut extrêmement patient avec moi. Jusqu'à ce que j'arrive à une requête de recherche complètement déraisonnable et qu'il semble comme frappé par une tornade. >>>
Giraud : Est-ce qu'on pourrait accéder au profil génétique des dossiers médicaux du Major et à ceux des parents de John sans attirer l'attention ?
Ray : Hein ?! Ben… Je suis désolé, mais je ne peux plus t'aider.
Giraud : Quoi ? Pourquoi ?
Ray : Je suis venu pour te donner ces infos : Walker existe. Quatre rapports militaires, son formulaire d'enrôlement indique la même période que John, … Pareil pour Gabriella, leurs histoires concordent.
Giraud : Quoi, quoi, quoi ? Nonnon, impossible ! Le vol ! Tu le sais bien, il joue un rôle ! Et Gabriella a été invalidée par des tonnes de gens qui vivaient à Elysium à ce moment–
Ray : Même si c'est vrai, quelqu'un a dû couvrir ces traces. Je n'ai pas pu discréditer leurs identités.
Giraud : OK, d'accord, mais Deon ? Les messages à son propos ! L'ONI a manipulé un pauvre citoyen et je– Attends… C'était quoi ?
<<< Il y avait du bruit de l'autre côté de ma porte. Les couleurs fuirent le visage de Ray, mon cœur se mit à cogner dans ma poitrine. >>>
Giraud : Je crois qu'il y a quelqu'un…
<<< Ray était paralysé, je ne savais pas quoi faire entre éteindre les lumières et passer par la fenêtre de la chambre, mais il était trop tard. >>>
Petra : Espèce de salaud !
Giraud : Wow, wow, wow, attends ! Attends, Petra !
[Bruits de combat]
Petra : Tu pensais que je ne verrais rien ?! Tu m'as grillée… !
Giraud : Hein ?!
Petra: … Alors que je t'aidais ! Salopard !
Giraud : Hein… ? Oh ! Petra, Petra, désolé ! Je n'avais pas pensé que–
Petra : Tu n'y as même pas pensé ?!
Giraud : Non, non, je te le jure !
Petra : Tu as– Assis !
Giraud : OK…
Petra : Tu as pointé ton compad sur moi et tu n'y as même pas pensé ? Tu sais aussi bien que tout le monde que tu peux utiliser les mots de quelqu'un contre lui, et c'est pour ça que ton compad est semblable à un flingue. Hé, j'en ai un, moi, de flingue ! Juste sous mon gilet ! Et si je le sortais et que je le pointais sur toi ?!
Giraud : Non, s'il te plaît…
Petra : Tu voudrais que je réfléchisse à ce que je fais avec ?
Giraud : Oui, mais, Petra–
Petra : Et si je ne le fais pas, Ben ? Hein ? Peut-être que je n'ai pas envie ? Peut-être que je vais le ranger… Ou balancer les enregistrements dans toute la galaxie !
Giraud : Désolé, d'accord ?!
Petra : Et laisse-moi deviner, tu enregistres en ce moment, pas vrai ?
Giraud : Oui.
Petra : Mais quel– !
Giraud : Wow, wow !
Ray : Ben, vraiment ?
Giraud : Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?
Ray : Ne pas nous enregistrer, supprimer ce que tu as ?
Giraud : Oui, mais j'en ai besoin pour l'histoire !
Petra : Je devrais vraiment le tuer.
Giraud : N'en fais pas tout un plat, Petra.
Petra : Voilà le marché, Ben : je vais m'en aller et rentrer chez moi. Mon pistolet restera sage, mais si je te revois, je te plombe sans hésiter.
Giraud : Petra, je suis désolé. Je n'aurais jamais dû faire ça, c'était idiot de ma part. Tu as raison, je ne devrais pas vous enregistrer sans votre accord, je n'aurais jamais dû vous le cacher, je sais !
Petra : Non, Ben, tu n'as pas l'air de savoir. Tu n'as l'air de comprendre à quel point tu nous met en danger. Je te l'ai déjà dit : tu es hors du coup.
Giraud : Je sais que je ne suis plus au point pour l'aspect technique, mais Ray s'en occupe…
Ray : Oh non.
Giraud : … Et Mshack s'occupe de sécuriser mes liaisons, tout est sous contrôle.
Petra : Ben… Mshack est sûrement en train de nous écouter sur son compad en ce moment même.
Giraud : Mais non…
Petra : Pff… Mshack ? Tu es là ?
Mshack : Salut les gars !
Petra : Tu vois.
Giraud : J'y crois pas ! Mshack, depuis quand tu nous écoutes ?!
Mshack : Oh, tu sais, je me suis infiltré il y a quelques semaines, quand j'ai sécurisé la ligne. J'ai juste laissé la porte déverrouillée…
Giraud : Bon… Au moins nous sommes tous là…
Petra : Tous là ? Qu'est-ce que tu crois, Ben, qu'on est en excursion ?
Giraud : Non, je–
Petra : C'est la réalité, Ben ! Et tu donnes des coups de pied dans la fourmilière. Je m'en vais.
Ray : Ouais, moi aussi…
Giraud : Mais attendez ! Qu'est-ce que vous avez à voir avec Mshack ?
Mshack : Oh, pas grand-chose. Détourner de nœuds de surveillance illégaux, détruire des robots de surveillance, ce genre de choses. Je t'ai aussi arrangé le coup avec Walker.
Giraud : Quoi ?!
Petra : Attends, tu t'es infiltré dans les systèmes de l'ONI pour modifier un protocole de voyage ?
Mshack : Yup.
Giraud : C'est incroyable !
Petra : Vraiment ? C'est le genre de chose qui pourrait te valoir un débarquement de l'armée dans ton appart', pourquoi avoir fait ça ?
Mshack : Ça m'a été demandé la semaine dernière par quelqu'un d'autre. Je ne peux pas en dire plus, mais le coup de Walker, c'était pour voir la réaction de l'ONI et te montrer que tu avais le choix.
Giraud : Un choix ?
Mshack : Je suis un pro avec une réputation à maintenir, je ne pose pas beaucoup de questions sur mes contrats.
Petra : Qui t'as contacté ?
Mshack : J'en avais entendu parler avant : Pharaoh.
Petra : Pharaoh ?
Ray : Qui est Pharaoh ?
Petra : Bon j'en ai ma claque, je vais me tenir le plus loin possible de vous, à plus.
Giraud : Petra !
Ray : Qui est Pharaoh ?
Petra : Tu ne comprends rien. C'était déjà un sacré bordel et maintenant– Bon, chaque personne dans cette pièce a sa chance de s'en aller et de ne plus jamais entendre parler de cette affaire, même toi, Ben. Arrêtes les frais.
Giraud : Pourquoi ? Pharaoh peut nous aider à mieux comprendre ce qu'ils ont fait à Deon. On ne sait pas–
Ray : Ben. Je m'en vais. Je ne veux pas être mêlé à tout ça, mais je dois te dire que j'ai aussi cherché des infos sur Deon.
Petra : Qui ?
Giraud : Un des types que j'ai interviewé. Mais tout ce qu'il a dit était un mensonge. Pourtant toutes mes sources me disent que c'est une personne réelle.
Ray : Était.
Giraud : Quoi ?
Ray : Deon est mort il y a sept ans.
Petra : Comment ça ?
Ray : Je n'ai aucune idée d'avec qui tu parlais pour cette interview. Mais la personne à laquelle tu pensais parler est morte.
<<< Ça a été un choc terrible. Deon était une vraie personne pour moi, je l'avais eu devant moi. C'était impossible. J'étais paralysé. J'ai à peine remarqué le départ de Ray. >>>
Ray : Fais ce que tu veux avec mes enregistrement…
Giraud : Merci, Ray… Ils l'ont monté… Avec qui ai-je parlé… ?
Petra : Je ne sais pas.
Giraud : Qu'est-ce que je dois faire ?!
Mshack : Trouver plus de preuves.
Petra : Non. Ben…
Giraud : Ça va. Petra, tu devrais y aller, tu as raison, tu peux laisser tomber tout ça, je comprends, je supprimerais les enregistrements. Je promets que–
Petra : Gardes-les.
<<< Et Petra partit. Je comprenais. Ce n'était pas son problème, ni celui de Ray, et ça n'aurait jamais dû l'être. >>>
Mshack : Bon… On fait quoi ?
Giraud : Je dois parler à Pharaoh, je peux le contacter ?
Mshack : T'en fais pas pour ça. Elle te contactera bientôt.
<<< Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la Traque de la vérité. >>>
"Après être resté terré chez moi pendant des semaines, il était temps que je reçoive de la visite. Ce n'était pas le genre de visite auquel je m'attendais."
"Depuis la mise en ligne de mon histoire il y a quelques semaines, ma boîte de réception a été noyée sous un afflux de messages. Je les ai archivés alors qu'ils arrivaient, mais j'ai laissé celui de Michael Sullivan en tête de liste tel un flagrant et terrifiant rappel des menaces à peine dissimulées de l'ONI.
Vous pouvez écouter quelques messages ici."
Semaine 8
"En fouillant les décombres, Ray effectue une découverte intéressante. Petrosky revient pour raconter la terrifiante vérité sur les origines du programme Spartan. Et FERO se montre enfin, aidant à concocter un plan pour exposer les plus horribles secrets de l'ONI."
Mshak Miradi : Allô ?
Benjamin Giraud : Allez, Mshak…
Mshak : Si vous avez cru que c’était Mshak, j’vous ai eu ! C’était Mshak !
Répondeur : Message reçu il y a : 71 heures.
Ben : Oh mon dieu… Comment a t-il pu croire que c’était marrant ? C'est ça que tu choisis de laisser sur ton répondeur ? Ce n’est même pas drôle ! Mshak, tu n’es même pas drôle ! Ce n’est pas drôle !
Mshak : Bonne chance !
<<< Cela fait trois jours depuis la révélation à propos de Deon. Le gentil entraîneur de boxe que j'avais interviewé et dont le témoignage était faux, il s’avère qu’il était mort depuis 7 ans. À qui ai-je parlé ? Je n’en ai aucune idée. Quoi que cela puisse cacher, ce devait être quelque chose de bien plus sinistre. Ray et Petra ont fait le choix logique : ils ont coupés tout contact. Mshak était le seul qui n’avait pas jeté l'éponge. Il m’a mis sur une bonne piste, apparemment je suis sur le point d'être contacté par FERO, un mystérieux insurgé connaissant bien les tactiques de l’ONI et sont historique secrète. C’était la bonne nouvelle. La mauvaise : aucune nouvelle depuis. FERO ne se montrait pas, Mshak était injoignable, et dans les dernières 72 heures je n'ai fait qu’écouter ces deux ridicules messages préenregistrés, encore et encore. >>>
Ben : Qui va tomber dans le panneau ?! Je suis la seule et unique personne dans l’univers à vouloir te contacter !
Mshak : Bonne chance !
<<< Mon équipe était réduite à cet individu. Étrangement, l'idée que Mshak me surveillait constamment me réconfortait. J’aimais l’idée qu’au moins une personne était là. Ne serait-ce pour me confirmer que je suis en vie. >>>
Mshak : Salut, ça va ? On appelle pour me dire bonjour ? Alors que tu parles à un message enregistré ?! Perdu, idiot !
Répondeur : Appel échoué.
Ben : Mshak, est-ce que tu es là ? Est-ce que tu m'écoutes ?
<<< Et à présent, il était parti. Je commençais à craindre que quelque chose lui soit arrivé. >>>
Ben : Mshak est-ce que tu m'écoutes ? Réponds-moi !
Mshak [paniqué] : Ben, c’est toi ? Je suis content de t’avoir.
Ben : Oh Dieu merci ! Où étais-tu passé ?
Mshak : Pour pouvoir t'annoncer que je me paie ta tête depuis 3 jours !
Ben : Putain, Mshak !
Mshak : Bonne chance !
Répondeur : Appel échoué.
Ben : Si je lui met la main dessus un jour, je le tue !
<<< Je suis Benjamin Giraud et voici la traque de la Vérité. >>>
Ray Kerzig : Hey Ben, c’est Ray. Heu, écoute, tu as le temps de boire un verre ?
<<< OK, j’étais très heureux d’avoir des nouvelles de Ray, surtout qu'avec avec Mshak MIA je commençais à perdre la tête. Tout ce qui aurait pu leur arriver, à eux ou Petra, aurait été de ma faute. Cet appel était donc un réel soulagement. Mais Ray n’avait jamais vraiment été le genre de type à inviter quelqu’un boire un verre, quelque chose avait dû le faire sortir de sa tanière. Je le rencontrais donc dans un bar miteux près de chez lui. >>>
Ben : Alors, je suis ici avec Ray et… beaucoup de gens bruyants et ivres.
Ray : Vois-les comme une couverture qui nous permet de parler en secret.
Ben : Exactement ,exactement, et Ray sait que j’enregistre cette conversation.
Ray : Ouais, j’essaie de ne pas y penser honnêtement, mais ça me va.
Ben : Donc…que voulais-tu me dire ?
Ray : Eh bien, mon ami pilleur est finalement revenu vers moi, ils faisait quelques recherches sur les états de service de Walker.
<<< Je ne m’y attendais pas. Je pensais que Ray voulait rester en dehors des magouilles du gouvernement autant que possible, mais il voulait en parler et j’étais tout ouïe. >>>
Ben : Et ?
Ray : Tous les détails correspondent aux témoignages.
Ben : L’ONI détiens tous les dossiers militaires, alors…
Ray : Eh bien, presque tous.
<<< Selon Ray, chaque soldat enrôlé doit signer une attestation de service volontaire. Ainsi, si plus tard un membre de la famille en deuil avançait qu’il n'était pas volontaire, l'ONI avait la preuve du contraire. Mais le bureau créé pour contrôler ce type de fichier, est une vaste plaisanterie. Sur les quelques deux cent mille réclamations de service involontaire reçues au fil des années, toutes ont connu la même issue : les familles perdent et l'ONI gagne, à chaque fois. Le processus est si automatisé selon Ray que quand son gars a retiré le dossier, il s’agissait de la première demande reçue par le système d’un être humain, en 50 ans. Et Ray rayonnait, je savais qu'il s'apprêtait à faire sa révélation. >>>
Ray : 108 jours après que le service d’un soldat se soit terminé, le système est supposé reclasser le dossier de « service actif » à « retraité ».
Ben : Non…
Ray : Si…
Ben : Le dossier de Walker n’était pas classé comme retraité…
Ray : Ni actif…
Ben : Non…
Ray : Jacob Walker est le seul soldat de la base de données militaire qui n’est enregistré ni actif, ni retraité.
Ben : Ils n’ont rien remarqué ? Comment ont-ils pu passer à côté de ça ? Personne ne vérifie ?
Ray : Non… Personne sauf moi !
<<< Ray avait trouvé une faille dans les manipulations bureaucratiques de l'ONI et ce n'était pas terminé, car la suite de la conversation m'a complètement soufflé. Mon vieil ami analyste Ray Kerzig avait utilisé mon enregistrement du témoignage de Walker comme schéma pour scanner le slush à la recherche d'une voix similaire. C'était du travail de pirate ! >>>
Ben : Quoi ?! Ray… Tu es génial ! Qui est en face de moi ?!
Ray : Et tu vas adorer ce que j'ai trouvé, Ben.
Jacob Walker : Prépare-toi à reprendre la route, Ganymède ! C'est l'occasion ou jamais d'être le premier de la planète à recevoir ton propre 'Hog ! Plus de trois tonnes de–
<<< C'était Jacob, il y a 19 ans, en train de vendre un véhicule utilitaire pour une enseigne quelconque ! >>>
Ben : Non… C'est une pub ?
Ray : Ouaip.
Walker : Le nouveau 'Hog 56…
Ray : C'est un acteur.
Walker : Rendez-vous dès maintenant chez votre revendeur participant. C'est la Belle et la Bête.
[Ben et Ray éclatent de rire]
<<< Je ne pouvais pas y croire. J'écoutais la voix d'un soldat considéré par l'ONI comme une source sûre faire une pub pour un revendeur de 'Hog sur Ganymède ! Walker était une pure invention de l'ONI, et Ray avait pris le salaud la main dans le sac. >>>
Ben : C'est incroyable !
<<< À ce moment, assis avec Ray et un verre, toute la frustration et l'anxiété qui m'habitaient ces dernières semaines s'évaporèrent. Nous commandâmes une autre tournée, Ray rigolait, nous ne parlions même plus de l'histoire, et pendant quelques instants je me sentais… normal. Ça n'a malheureusement pas duré. Les implications se formaient dans mon esprit et les inquiétudes revinrent à la charge. Si l'histoire du camp d'entraînement de Walker n'était pas réelle, alors le flou autour de l'origine du Major s'étendait au-delà de son faux enrôlement à seize ans. Jusqu'où tout cela allait-il ? Où commençait la vérité ? Tout ce que je savais en sortant de ce bar, c'était à qui je devais parler : la personne dont le témoignage avait contredit celui de Walker et que j'avais tout simplement ignoré. J'espérais juste que Anthony Petrosky me répondrait. >>>
Anthony Petrosky : Hoho, alors maintenant vous voulez entendre mon histoire.
Ben : Euh, oui. Je… Je vous dois des excuses. Je ne savais pas quoi croire à ce moment, je… J'aurais vraiment dû vous offrir le bénéfice du doute–
Petrosky : OK, ne rendez pas les choses trop bizarres.
<<< C'était dérangeant, mais après quelques minutes Petrosky commença à parler plus naturellement. >>>
Petrosky : J'ai écouté votre histoire.
Ben : Vraiment ? Vous en pensez quoi ?
Petrosky : Et bien… L'ONI ment. [rires] C'est dégoûtant, ils déforment tout ce qu'ils veulent comme ils le veulent. C'est toujours le même problème. Ils suffit de faire une histoire avec une colonie extérieure vitrifiée ou des insurrectionnistes et c'est bon à vendre. C'est ridicule. Les gens des colonies extérieures, les auditeurs, vous avez toute leur attention.
<<< Je savais exactement quelles questions poser à Petrosky, mais je ne voulais pas les poser. Honnêtement, j'avais évité cette question pendant toute ma carrière. Les origines du programme Spartan étaient couvertes d'une brume noire et épaisse. Les civils l'ignoraient mais les soldats en avait toujours parlé à vois basse dans les rangs. Les quelques détails que j'avais pu rassembler durant mes années au front m'avaient convaincu de ne jamais retourner cette pierre pour voir ce qui était caché dessous. C'était difficile de l'admettre. Je l'avais toujours évité, mais je ne pouvais plus le faire. Anthony allait tout me dire. Je devais juste rassembler le courage nécessaire pour demander, et voici ce qu'il me dit. >>>
Petrosky : Écoutez, tout ça ne sont que des rumeurs, mais tout le monde en parle. Que l'ONI kidnappe des enfants et les remplacent par des faux pour couvrir leurs traces, des clones, condamnés à tomber malade et mourir. Les familles pensaient qu'elles enterraient leur enfant. Ils sont encore gamins quand ils deviennent la propriété de l'état, entraînés pendant des années par l'ONI pour devenir des Spartans. Et quand ils sont à peine adolescents, on les augmente biologiquement, une manière de dire qu'ils… qu'ils les charcutent pour les reconstruire avec de nouvelles technologies. N'importe quoi qui puisse donner un avantage tactique au gouvernement. Putain, leur taux de survie était de, quelque chose comme… bref, ceux qui y survivaient, l'ONI les lâchaient, pshh, les envoyaient à l'autre bout de la galaxie pour éliminer ce qui gênait. Tout ça est top secret, « les Spartans sont super-secrets, alors chut, ferme-la, soldat ». Puis les Covenants débarquent. La Terre est au premier rang et d'un coup, tout le monde leur fait des ronds de jambe et s'agenouillent sur leur passage, parce qu'ils sont l'élite de l'humanité. Mais ils ne sont pas humain. Personne ne sait réellement ce qu'ils y a sous leurs masques mais ce ne sont pas des héros, c'est sûr. Ce ne sont pas des gens, je ne sais pas ce qu'ils sont. Mais ils ne sont pas nous.
<<< C'était l'histoire que je ne voulais jamais entendre. Je ne pouvais rien prouver. Je ne pouvais pas publier des rumeurs, mais cette histoire était la seul explication cohérente que j'avais entendu depuis le début de toute cette histoire et elle donnait raison à l'ONI de vouloir l'enterrer. Parce que cette vérité était cauchemardesque. La vérité était traître, planifiée et menée dans l'ombre en toute impunité. Quand vous laissez ce genre de pouvoirs agir dans l'ombre assez longtemps, quelque chose de sombre en prend possession. Sans limites et surveillance, notre nature nous pousse au vice au nom de l'efficacité. À nous débarrasser petit à petit de notre humanité en justifiant chaque pas jusqu'à ce qu'elle ait disparu. En racontant cette histoire, Tony venait de faire voler en éclat une omerta. Je lui ai demandé pourquoi. >>>
Petrosky : Une omerta ? Celle de l'ONI ? Ouais, je m'en fiche. Je n'en veux pas au petit John, le Major, ou comment vous décidez de l'appeler. Il fait ce pour quoi on l'a programmé. Mais l'ONI, l'ONI est le vrai croque-mitaine. Un sous-officier sadique voulait tester ses nouveaux jouets et il les huiles avec le sang de mes camarades ?! Ils peuvent aller se faire foutre.
Ben : Vous n'avez pas peur de représailles ?
Petrosky : Et qu'est-ce qu'ils vont faire. Qu'est-ce qu'ils pourraient faire pour me pourrir la vie encore pire. Impossible de faire pire. C'est trop tard. Je comprends, Ben, vous n’avez pas vu ma maison, là où je vis. Je vous dis juste un truc : vous préféreriez un refuge pour sans-abris. Je bouffe des protéines en boîte, putain. Je suis à un retard de paiement de me retrouver à la rue, constamment. J'ai un bras en titane. Privilèges de vétéran ? C'est de la merde, sur cette planète. Voilà comment ils me remercient pour avoir accepté qu'ils m'envoient à l'abattoir pendant 15 ans. Et vous pensez que je dois leur obéir et fermer ma gueule ? Je ne leur dois rien, pas après ce que j'ai vécu.
Ben : Je… Je vous remercie. Je dois vous laisser.
<<< Je pourrais paraître insensible, mais alors que Petrosky me parlait de ses difficultés, mon esprit était ailleurs. Son histoire m'avait troublé. J'ai dis que je ne me sentais pas bien, que je devais raccrocher. Il comprit. Je devais prendre du recul pour analyser l'ensemble de ce qu'avait fait l'ONI, mais mon esprit s'y refusait. Il se fixait sur une seule chose : les clones des enfants enlevés. Dans la masse d'informations que m'avait transmis Petrosky, je m'imaginais la vie tragique de ces clones. Ils était humains, créés en laboratoire, altérés pour que leurs corps grandissent plus vite, leurs os étirés, des nourrissons gonflés pour paraître avoir six ans. Quelqu'un leur a appris à marcher, à parler. Avaient-ils seulement eu un seul contact physique ? Un seul regard les yeux dans les yeux ? Un nom ? Quand l'ONI les avait envoyé remplacer un autre enfant, en les laissant dans un endroit inconnu et sombre, le lit devait encore être chaud. Au matin, la famille entrerait dans la chambre, des étrangers auxquels ils seraientt incapable d'expliquer quoi que ce soit. Personne ne serait là pour les réconforter. Ils seraient perdus, puis commenceraient à mourir. Se brisant, s'affaiblissant petit à petit entourés d'étrangers déboussolés et en pleurs incapables de les aider, de docteurs essayant frénétiquement de stopper ce qui rongeait vivant ces petites personnes terrifiées. C'était une cause perdue dont chacun devrait porter la douleur, car personne ne savait que ces enfants avaient vécu dans le chaos jusqu'à ce qu'ils meurent dans la souffrance, parce qu'ils avaient été conçus ainsi par quelqu'un. Le cauchemar de ces clones n'était pas un effet secondaire du plan de l'ONI, le cauchemar était le plan. >>>
FERO : Tu as entendu toute l'histoire ?
<<< Il faisait nuit lorsque je fus réveillé par cette voix. Je vivais seul et quelqu'un m'appelait dans les ombres. Ben, par ici. J'étais pétrifié. Puis je réalisais qu'elle émanait du réseau, mon système de communication avait été piraté. J'ai commencé à enregistrer. FERO était là. Et elle s'était mise à l'aise. >>>
FERO : Tu as écouté, cette fois ?
Ben : Oui.
<<< Je pensais que si cette histoire était divulguée, un feu d'enfer naîtrait. >>>
FERO : Impossible. L'ONI contrôle 99 % des moyens de communication, ce feu prendrait trop de temps à se propager. Nous n'avons pas ce temps. Quelque chose approche.
Ben : Quoi ? Qu'est-ce qui approche ?
FERO : Les anomalies dans l'espace profond que ton ami Mshak surveille. Nous ignorons encore de ce dont il s'agit, mais ça devient plus fort. Les choses s'agitent au-delà des limites de l'espace contrôlé, et nous devons agir plus vite qu'elles.
Ben : Comment ?
FERO : Il y a des oreilles attentives au sein de l'UEG. Des gens tenus à l'écart des secrets, des gens puissants, qui pourraient renverser la situation si ils venaient à entendre ton histoire.
Ben : De qui parlez-vous ? Des politiciens ? Qui l'ONI tient-elle à l'écart ?
FERO : Il y a des sénateurs puissant qui ne savent rien de ce qui se passe. Tu dois tout leur révéler. Dis-leur la vérité, en face de l'ONI, dans la même pièce pour qu'ils ne puissent pas manipuler l'information et que les sénateurs puissent tout mettre au clair.
Ben : Mais qu'est-ce que je peux faire ? Arranger une réunion entre l'ONI et le sénat ? Si on pouvait faire ça, l'ONI ne m'inviterait jamais à cette réunion, nous n'aurons jamais l'opportunité de faire ça !
FERO : Nous créerons l'opportunité.
Ben : Comment ?!
FERO : Par la panique. Nous donnons au public une vérité brutale. Une information tellement révoltante que l'ONI sera incapable de la contrôler
Ben : Quoi ? La vérité sur le programme Spartan–
FERO : Non. Pour attirer l'attention des sénateurs, le public a besoin d'une information récente et explosive. Le public doit créer une vague touchant aussi bien les colonies extérieures que la Terre, si c'est trop complexe ils manipuleront les faitset nous n'avons pas le temps pour un feu lent, le public a besoin d'un message simple : que nous sommes tous en danger de mort. Et c'est ce que nous lui donneront.
<<< FERO était une force de la nature. Quelque chose d'immense s'apprêtait à arriver, qui allait mener l'ONI et les principaux politiciens à se rencontrer dans la même pièce pour que je puisse leur révéler la vérité. >>>
FERO : L'ONI sait que tu es une menace, mais je me chargerais d'ouvrir les portes. Et quand tu y seras… Saute-leur à la gorge.
<<< Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la traque de la Vérité. >>>
"Je n'en croyais pas mes oreilles. Des sublimes Warthogs sur Ganymede aux fausses histoires sur le Master Chief, Walker nous a tous embobinés."
"J'ai sursauté lorsque la voix s'est manifestée, piquant ma curiosité depuis l'autre pièce. Elle était enfin là."
Semaine 9
"FERO lâche une bombe qui touche la totalité de l'espace contrôlé par les Humains, remettant en cause l'allégeance du Master Chief. Le Master Chief aurait fait ceci ? Ou y a-t'il des éléments plus abominables encore en jeu ?"
Transcription réalisée par CroixBruterambo, un grand merci à lui !
Petra : Ben, qu'est-ce que tu as fait ?! Tu te rend compte du bordel que t'as mis ?! Je ne peux même pas–
Petra [parle à quelqu’un en fond] : Tu fais quoi ?! Je sais ce que c’est, pourquoi tu me montres ça ?! Donne-moi le rapport !
Petra : Ben, je te recontacte, je dois virer un idiot. Et pour une bonne raison !
<<< C’était la première fois que j’entendais Petra depuis un moment. >>>
Petra : Ben, sors ton cul du lit et appelle-moi. Maintenant !
<<< À en juger par le message qu’elle m’avait laissé pendant la nuit, quelque chose d’important était en train de se passer. Je l’ai rappelée directement. >>>
Petra : Eh bien Ben, mes félicitations. Tu nous a tous plongé jusqu’au cou dans les flammes. Tu voudrais bien nous expliquer pourquoi ?
Ben : Euh…
<<< Je n’avais aucune idée de ce qui ce passait. Et Petra le remarqua. >>>
Petra : Oh, ce n’est pas toi qui as fait ça.
Ben : Qu-quoi ? De quoi sommes-nous–
Petra : Je n’ai pas le temps pour ça, regarde ton fil d’actualités et rappelle moi.
<<< Je fis ce qu’elle disait. Et le fil me frappa d'une immense vague d’informations, d'une ampleur jamais vue. Chaque journaliste, chaque moyen de communication, chaque réseau social, en fait presque toute personne en vie parlait de la même chose : la fuite. La fuite ! Elle avait frappé le réseau pendant la nuit et concernait le Major. Je ne comprenais pas.
Les civils avaient toujours été tenus à l'écart des activités des Spartans. Et maintenant c’était en une de chaque journal ? Je survolais l’histoire frénétiquement. Je voyais les mêmes références ressortir à chaque fois : complicité avec l’ennemi, pertes civiles, enlèvement d’un héros. L’assassinat d’une icône. >>>
Ben : Oh mon dieu, non… Quoi ?! C’est le Major qui a fait ça ? Il se passe quoi ?!
<<< Ces informations étaient des faits rapportés par des journalistes. L’opinion publique était beaucoup plus effrayante. Tels des missiles partant dans tous les recoins habités de l’espace. Cette fuite, quoi qu'elle dise, avait commencé à diviser les gens. Les deux camps tentaient de prendre le dessus en échangeant des hypothèses. J’avais besoin de voire la source originelle.
Cela ne me prit pas longtemps. Tout le monde avait le même fichier : un rapport d’incident effacé concernant une ambassade aux limites de l'espace habité, visionné environ un milliard et demi de fois. Ce que ce rapport disait était parfaitement clair : il y a 10 jours de cela, dans les colonies extérieures, le Major était subitement apparu, au beau milieu d’une ville densément peuplée, dans une ambassade régionale.
À l’intérieur se déroulaient des pourparlers très attendus entre délégués humains et aliens, la dernière ligne droite vers un accord historique. Le Major entra en force et tua instantanément le garde du corps de l’ambassadeur des colonies extérieures Richard Sekibo, engageant un échange de tir qui provoqua la mort de 19 personnes.
Il enleva l’ambassadeur et se fraya dans le sang un chemin à travers le personnel de sécurité, les abattants tous un par un alors qu’il escortait la délégation alien en sécurité ? Une fois à bord de leur moyen d’extraction, ils s’échappèrent de la planète, laissant derrière eux des années de travail diplomatique en ruines.
Le lendemain, les représentants légaux locaux perçurent un signal de détresse dans un champ à proximité. À cet endroit, ils trouvèrent l'architecte des pourparlers, le noble activiste pacifiste Richard Sekibo, vu pour la dernière fois aux mains du Major, mort, allongé dans l’herbe.
Je suis Benjamin Giraud, et voici la traque de la Vérité.>>>
Ben : Petra ! Qu'est-ce qui se passe ?
Petra : Je ne sais pas, mais je suis en train d’analyser les faits depuis 7 heures et ça ne sent pas bon. Les complotistes l'appellent déjà : « le Spartan déchu ».
Ben : Attends, tu penses que tout ça s'est vraiment passé ?
Petra : Dis-le moi, maintenant : c’était FERO ? Tu as fait ça ?
Ben : Non, je ne sais pas, je ne pense pas que…
<<< Je lui disais que je ne savais pas, ce qui était techniquement vrai, mais c’était l'évidence même. Bien sûr que c’était FERO. Mais pourquoi ? Cela n’avait aucun sens. Pourquoi traîner le Major dans la boue comme ça ? Après tout ce qu’il avait fait pour nous ? Après tout ce que l’ONI lui avait fait ? Au fil des années, il avait affronté de terribles situations.
Il était impossible de dénombrer le nombre de vies en jeu. L'ONI nous avait tous gardé dans le noir. Mais peu importe que le Major ait toujours fait les bons choix ou non, ce n’était pas le problème. Il n’aurait jamais dû supporter toutes ces responsabilités. Il supporterait maintenant toutes les fautes.
Ce n’était pas juste. Alors que Petra essayait de rentrer en contact avec certaines huiles pour savoir ce qu’ils disaient de Major sur Terre, je commençais à me sentir vraiment dégouté. Puis Petra disparut avec Waypoint, mon terminal, tout… >>>
Technicien : Votre réseau rencontre actuellement un problème. Un diagnostic sur site immédiat est requis. Voulez-vous que je fixe une date ?
Ben : Oui !
Technicien : Le premier rendez-vous possible est disponible dans 12 jours à 15 heures. Voulez-vous que je fixe cette date ?
Ben : Mon dieu, c’est une blague ?
Technicien : Je suis désolé, mais je n’ai pas compris votre dernière réponse. Voulez-vous que je fixe cette–
Ben : Oui !
Technicien : Rendez-vous fixé. Tous les services vont être désactivés. Bonne journée.
Ben : Non ! Ne faites pas ça !
<<< Ils me coupaient les communications pour 12 jours. Ce n’était pas un problème de réseau. L’ONI essayait de me mettre hors course. Et bien sûr, ils le faisaient discrètement. Les piratage de sécurité de Mshak m’avaient permis d’avoir une longueur d’avance la plupart du temps, mais je n’avais plus le temps pour ça. Il fallait que je sache si les choses allaient s’accélérer.
Je devais trouver Mshak et pour ça, il fallait que je trouve un endroit sûr avec une connexion valide et sécurisée. J’emballais donc quelques affaires et je partais. Je prenais des chemins détournés, évitais la surveillance. J’avais de toutes façons besoin de changer de lieu de travail pour une destination inconnue, par précaution.
Le dernier coup de l’ONI m’obligeait juste à le faire plus rapidement. Alors que j’arrivais, mon contact m'installa et une fois en ligne, un message m’attendait. >>>
Mshak : Bendobox. J’adore ce que t’a fait avec l’histoire, mec ! Narration au poil. Mais dans la dernière partie, il y avait un je ne sais quoi… Un truc… Ah oui, moi ! Ha ! Bon, appelle-moi.
<<< Après avoir disparu pour 8 jours, Mshak Moradi m'appelait pour dire bonjour. C’est la personne la plus frustrante que j’aie jamais rencontrée. >>>
Mshak : Benmajin !
Ben : Mshak, je te croyais mort, mec ! Vu que je ne pouvais pas t’a–
Mshak : Euh, t’avais faux.
Ben : Mshak, tu foutais quoi ?
Mshak : Ben écoute, je suis désolé, vraiment désolé, mais il fallait que je passe dans l’ombre. Il fallait que je disparaisse.
Ben : OK, mais pourquoi ?
<<< Je lui demandais si cela avait quelque chose à voir avec les perturbations qu’il traquait aux limites de la galaxie et il me répondit que non. >>>
Mshak : Tu sais, cet autre truc que je traquais pour toi ? Je ne suis encore sûr de rien, mais je le saurais bientôt.
Ben : OK, cool, je sais que ton milieu c'est le secret, mais tu aurais au moins pu me prévenir avant de disparaître, non ?
Mshak : Non, pas vraiment. C’est vrai, je travaille dans les secrets mais cette mission était trois niveaux en dessous du sous-sol de la deuxième cave de ma tonne de secrets. Je ne devrais même pas y penser ! Crois-moi, le fait que tu ne le sache pas était le seul moyen.
<<< Heureusement Mshak fini par arrêter les énigmes pour un moment et commença à me parler des nouveautés. Le dernier épisode portait ses fruits. Les gens écoutaient. Ils prenaient tout à cœur, et étaient énervés. L’enlèvement, les améliorations physiques. À moins qu’ils cherchent quelqu’un pour enterrer la vérité, l’ONI n’avait aucune forme d’intérêt pour les colonies extérieures.
C’était une vieille rancœur pour ces personnes. À l’époque où l’esprit survivaliste côtoyait l’indépendance, l’ONI avait donné à ces personnes toute son attention. Ils utilisèrent tous leurs moyens pour détruire l’oppression insurrectionnelle.
Personne n’y voyait rien à redire mais lorsque les Covenants étaient apparus et commençèrent à vitrifier les colonies extérieures, ces mêmes colonies se retrouvèrent à devoir se défendre elles-même. C’était ce principe d'intervention sélective qui n’avait pas plu. Mais là où mon histoire avait commencé à réveiller ces anciennes haines dans les colonies extérieures, la fuite d'hier les avaient portées à ébullition. >>>
Mshak : Alors le Major est passé en mode berzerk ? Ce goutte à goutte a un effet vraiment différent selon les endroits. Tous ces ignobles bébés pensant qu’ils méritent leur propre Spartan. Comme si il allait se diriger vers la lune, à attendre pour tuer des aliens, laissant les médias faire croire qu’il les protège. Alors dès qu'ils entendent « rebelle », c'est la panique.
<<< Mais Mshak dit que cela ne se passait pas ainsi dans les colonies extérieures. Peu importe si l’histoire était vraie ou pas, au vue de leur façon de penser, ce n’était pas le Major problème. L’ONI l’utilisait, de la même façon que l’UEG les avaient tous utilisés. Comme des éléments utiles un temps, mais toujours jetables. >>>
Mshak : Bien entendu, personne ne veux entendre parler d’une machine à tuer avec des talents fous traînant dans le voisinage. Mais dans les colonies extérieures, l’ONI est toujours le vrai monstre.
<<< Selon moi, Mshak s'était calmé. J’étais content qu’il soit de retour. Si j’allais confronter l’ONI et exposer tout cela aux sénateurs, il fallait que j’aie autant de munitions que possible et heureusement nous étions sur la même longueur d’onde. Après avoir entendu mon interview avec Petrosky, il replongea tête la première dans le slush.
Fouillant des années de données et les recherches de ses anciens prédécesseurs fous, compilant les meilleures infos sur les atrocités de l’ONI. Il me mit sous le nez une carte de chaque cas de désordre autoimmune pédiatrique de ces dernières années, chaque enfant ayant une maladie similaire à John.
Après quelques ajustements, une carte galactique de l’espace humain apparut dans une nuée de points, un pour chaque enfant malade. Il m’annonça que c’était une représentation à peu près correcte de la position de chaque clone que l’ONI avait laissé derrière elle. >>>
Ben : Waow.
Mshak : Waow, qu'il dit… Bien sûr waow ! Mais tu vas submergé par le waow en voyant ça !
<<< Il recouvrit la première carte d'une seconde présentant la distribution de la population humaine dans l’univers et me demanda ce que je remarquais. >>>
Ben : Ce n’est pas aléatoire !
Mshak : Ce n’est pas aléatoire ! Ben, tu ne seras jamais un prof de statistiques. Ceci est l’exact opposé d’aléatoire, OK ? En ce qui concerne les enlèvements pour les Spartans, l’ONI a énormément favorisé les colonies extérieures. C’est leur magasin à bonbon préféré sauf qu’à la place de bonbons, ils récoltaient des enfants soldats.
Ben : C’est plus simple pour couvrir leurs traces.
Mshak : Ouais, et tu peux facilement trouver un mensonge pour couvrir les traces vu que ces enfants avaient beaucoup moins de valeur que ceux provenant de la Terre ou de Mars. Génétiquement, ils n’ont aucune différence avec ceux des colonies intérieures mais en ce qui concerne les coûts humains, les enfants des colonies extérieures sont juste plus bon marché.
<<< Je ne suis pas sûr que les infos soient assez concluantes pour les sénateurs mais les implications ne seraient pas inoffensives. Le but premier de l’enlèvement des enfants était de faire d’eux des supers soldats pour combattre l’insurrection. C’était ça le but premier du programme Spartan. Mais lors de la sélection des enfants, l’ONI avait choisi ces mêmes colonies extérieures qui étaient visées par les répressions des insurectionnistes.
De cette façon, des années plus tard, lorsqu’ils engageraient le combat anti-insurectionniste dans les colonies extérieures, la plupart de ces Spartans étaient simplement les enfants collectés de ces mêmes communautés rentrant à la maison. Mais ces enfants ne combattaient pas pour leur pays d’origine, ils ne protégeaient pas leurs familles : ils menaient la politique de l’ONI.
Ils servaient ce même gouvernement qui avait détruit leurs familles et brisé leur enfance . Aussi loin qu’aille la philosophie du « pas de ça chez moi », c’était vraiment fort de la part de l’ONI. Assez suffisant pour engendrer une pure rage, mais Mshak travaillait sur quelque chose en plus. >>>
Mshak : J’ai scanné tous les rapports de police pour ta grande entrée en scène. Ça va faire un sacrée affaire.
Ben : OK ?
Mshak : Tu ne t’es jamais demandé ce qui aurait pu arriver si l’un des clones condamnés avait survécu ?
<<< Je n’avais pas considéré cette possibilité, mais c’était effrayant. >>>
Ben : Que lui est-il arrivé ?
Mshak : Les clones rencontre la personne qu'ils devaient remplacer, deux soldats se retrouvent face à une parfaite copie d'eux-même. Imagine toi la scène : tu es discrètement enlevé de ton lit d’enfance, foutu dans une vie totalement différente et des années plus tard, tu tombes sur une copie conforme de toi ? Quelqu’un qui a continué à vivre ta vie. Il est plus toi que toi. Deux fichiers que j’ai trouvé, deux soldats, les deux se sont suicidés.
<<< Une histoire pareille devrait être dure à écouter, mais devait aussi être dure à ignorer. >>>
Ben : C’est horrible ! Il faut que tu m’obtiennes ça.
<<< J’espérais simplement que FERO soit capable de me joindre. >>>
Mshak : Ne t’inquiète pas. Elle te trouvera. Peut-être même plus rapidement qu’on le croit. Ses secrets à elle plongent sous la croûte terrestre. Tiens-mois au jus. Au moment où vous pénètrerez le pays des dragons et ferez exploser le sérum de vérité, je serais là pour voir les fissures apparaître.
Ben : Merci Mshak.
<<< J’avais du mal à dormir dans mon nouvel environnement de travail. La fois suivante où j’entendis une voix m’appeler des ténèbres, FERO semblait humaine. >>>
FERO : Tu apprécies le spectacle ?
Ben : Non, en ce moment pas du tout. Après tout ce que l’ONI a fait, tout le monde prends le Major pour–
FERO: L’infection va au cœur, Ben. Mais lorsque tu pénètres au cœur, tu peux toujours contrôler ce qui en sort.
Ben : Mais c’est vous qui répandez cela. C’est vous qui avez choisi de diffamer le Major–
FERO: Je ne diffame personne, tout ce que j’ai fuité était réel.
Ben : Mais on ne connaît même pas toute l’histoire, ni ses implications !
FERO : La seule implication est le fait qu’un Spartan vieillissant soit en train de sortir des sentiers battus et ça semble vrai. C’est ton histoire qui a mis en place les bases pour ça. Lorsque tu casse mentalement des enfants pour en faire des soldats, tu prends le risque de laisser des dommages psychologiques profondément ancrés. Les huiles en sont responsables. Je ne sais pas ce qui a motivé le Major pour attaquer cette ambassade et je sais encore moins ce qu’il fait en ce moment mais il est n'est plus en laisse. Il met en avant leur responsabilité. J’ai uniquement exposé le berceau de cette responsabilité en supprimant chaque couche de secret mise en place par l'ONI !
<<< Je ne savais pas quoi dire, je ne trouvais pas ça juste. >>>
FERO : Ben , le Major est le sauveur de l’humanité, je le sais. Les patriotes le savent mais c'est la partie la plus douloureuse. Le Major se fait descendre en flammes, mais tout sera justifié. C’est de cette façon que nous atteignons le cœur du problème. En sacrifiant le Major sur une courte période, nous avons ouvert un énorme trou et une fois que le sang aura coulé, l’ONI aura les nerfs à vif.
Ben : C’est juste dur d’entendre les gens raconter des conneries et devenir cinglés. La plupart des habitants des colonies intérieures s’en prennent au Major.
FERO: Ils sont terrifiés.
Ben : Et la colère dans les colonies extérieures commence à devenir de pire en pire. Vous voyez.
FERO : Le sang de leur héros leur éclabousse le visage. C’est exactement ce dont nous avons besoin. Voici le chaos que j’avais annoncé.
Ben : Je suppose que je ne pensais pas que cela tournerais de cette façon.
FERO : Le chaos a un prix élevé, Ben. Mais les pions continuent de bouger. Nous avons enfin notre opportunité.
<<< FERO m’annonça que, ce matin, la réunion avait enfin été fixée. Les huiles étaient déjà en route vers la Terre et dans quelques jours, l’ONI sera en trait d’argumenter en face des sénateurs de l’UEG en session close. FERO allait pirater leur réseau et me donner une connexion sécurisée directe pour que je puisse exposer les horribles secrets de l’ONI à une poignée des plus anciens sénateurs.
Il fallait que je me prépare rapidement. J’avais peur de ne pas avoir assez de temps pour tout rassembler et faire en en sorte que les données de Mshak soient assez convaincantes. Mais FERO m’avait donné une idée qui pouvait décupler la persuasion. Elle écouta alors que je passais l’appel. >>>
Ben : Anthony ?
Anthony : Hé mec, comment ça va ?
<<< Ma demande fut directe. >>>
Ben : Tu veux m’aider à détruire l’ONI ?
<<< Il ne répondit pas. Je commençais à me sentir nerveux, puis il parla. >>>
Anthony : Putain, bien sûr que je veux. Qu'est-ce que je peux faire ?
<<< Petrosky était dans le coup. Je lui ai donné ses ordres de mission et ai raccroché. >>>
FERO : Je suis tellement contente que…
<<< FERO semblait heureuse. Tout semblait enfin se mettre en place. >>>
Ben : Alors c’est ça votre vraie voix ?
FERO : En grande partie oui. Elle est juste assez modifiée pour la rendre intraçable.
Ben : Pourquoi vous avez changé la tonalité alors ? Pourquoi avez-vous enlevé votre voix effrayante ?
FERO : Nous nous apprêtons à faire queque chose d'encore plus effrayant, je pensais que ça serait mieux que tu penses connaitre la personne combattant à tes cotés.
Ben : J’apprécie le geste.
<<< Je n’arrivais toujours pas à croire que nous allions réellement faire ça mais j’étais prêt et chargé à bloc. >>>
FERO : Ben… Je voulais te prévenir avant , il y a encore une chose qui va fuiter.
Ben : Attendez, quoi ? De quoi parlez vous ?
FERO : C’est la cerise sur le gâteau. Juste pour garder maintenir l'effervescence.
Ben : OK, et ça fuitera quand ?
FERO : Maintenant.
<<< J’ai actualisé mon fil d’actualités. Cela prit un moment, puis apparut d’un seul coup. Une vidéo de sécurité de l’ambassade régionale des colonies extérieures. >>>
[Bruits de combats et de tirs d’armes]
Ben : FERO ? C’est réel ça ?
<<< FERO était déjà partie, mais la fuite était en ligne. En ce moment même, des millions de personnes dans l’univers entier étaient en train de regarder la même chose. Le Major Spartan 117 était sans raison apparente en train de lancer un assaut brutal sur les pourparlers de Biko.
Rejoignez moi pour le prochain épisode de la Traque de la vérité. >>>
"Cette image m'a hanté depuis que j'ai vu pour la première fois la vidéo de l'attaque sur Biko. J'ai l'impression que le Master Chief me regarde. Le rapport d'incident fut mauvais, mais ceci le rendait encore pire."
"J'avais l'impression que toute l'Humanité était en deuil. Les mémoriaux étaient partout. Mais c'était celui sur Biko, là où ils avaient retrouvé le corps de Richard Sekibo, que je ne pouvais pas me sortir de la tête."
Semaine 10
"De nouveaux rapports arrivent à propos d'un Spartan kidnappé, mais il n'y a pas de temps pour vérifier les faits. FERO est absente, et la réunion du Sénat est sur le point de débuter."
Anthony Petrosky : Test, test. Un, deux, trois. Vous m'entendez bien ?
Benjamin Giraud : Oui, essayez juste de ne pas bouger pour garder un bon son.
Petrosky : D'accord, bien reçu.
<<< L'échéance approchait. Dans quelques heures, FERO allait s'infiltrer dans la réunion entre l'UEG et l'ONI et j'allais exposer tous leurs secrets aux meneurs du sénat. Faire enregistrer son témoignage à Petrosky en avance me donnerait une variable instable de moins à gérer une fois sur place. Mais j'attendais encore la partie de Mshak. Je n'avais pas entendu FERO de toute la journée et j'essayais de tout mettre en place rapidement. J'étais épuisé. >>>
Ben : Allez, allez…
<<< Étant donné qu'il était sur le point d'accuser l'ONI d'atroces violations des droits de l'homme, Petrosky semblait particulièrement calme. Il voulait qu'on discute du Major. >>>
Petrosky : Trahison, hein. Vous pensez que c'est vrai ?
Ben : J'imagine. Les gens le pense. Vous pouvez rester assis comme ça ?
Petrosky : Le Major. Ça va foutre un sacré bordel aux RP de l'ONI. Vous savez, les militaires caquettent comme des gamins à une soirée pyjama.
<<< Il y a trois jours, FERO avait fait fuiter un rapport d'incident supprimé à propos d'une ambassade dans les colonies extérieures qui avait plongé la population dans l'incrédulité ou le désarroi. Moins de quarante-huit heures plus tard, FERO largua la véritable bombe : une vidéo de sécurité de l'ambassade, prouvant les informations du rapport.
Le Major avait transformé les pourparlers en stand de tir et tué dix-neuf personnes. Le choc de cette seconde fuite avait provoqué une scandale et polarisé la population selon leur origine géographique : les patriotes de la Terre contre les survivalistes des colonies extérieures. Le même régionalisme caustique qui avait malheureusement défini le contexte politique actuel.
Et ces idéologies revenaient à la charge, déguisées en opinions, rouvrant de vieilles blessures. Pendant ce temps, le Major, le sujet de toute mon enquête, était la personne la plus recherchée dans la galaxie. Et je n'avais pas encore eu le temps de creuser dans cette direction. >>>
Petrosky : Vous pensez qu'il la fait, alors ?
Ben : De quoi ?
Petrosky : Vous pensez que le Major a provoqué une fusillade dans l'ambassa de Biko ?
Ben : Euh…
Petrosky : Peut-être qu'il a perdu la tête, au fina. Qu'il pense qu'on est toujours en guerrilla contre les insurrectionnistes. Je sais pas. Mais la vache, qu'il bosse pour les Covenants ? Sacré retournement de situation.
Ben : Vraiment, je ne sais pas. Désolé. Il faut qu'on fasse vite.
Petrosky : OK, bien reçu.
<<< Le temps filait et je devais tenir Petrosky concentré. Il commença sa déclaration ? Je lui demandait de se présenter et de tout dire sur le programme SPARTAN. Il était alors complètement concentré. >>>
Ben : Donc… Dites qui vous êtes et lancez-vous.
Petrosky : Oh. Hum. Je suis le caporal-chef Anthony Petrosky, retraité de la 105e division ODST. Je témoigne ici de mon plein gré sans pression d'aucun parti et souhaite faire la déclaration suivante. En avril de 2525, en servant dans un détachement sur l'UNSC Atlas, j'ai été témoin direct d'un incident impliquant un homme de douze à treize ans s'identifiant comme John-117.
Il possédait de nombreuses cicatrices sur le torse, semblables à des cicatrices post-chirurgicales précédemment vues sur des Spartans. Sur ordre d'un premier maître de l'ONI, John tua deux ODST et blessa grièvement deux autres, une attaque excédant grandement les capacités naturelles d'un être humain.
<<< Il était absolument clair. Aucune hésitation ni bafouillement. Ses pensées étaient claires comme le cristal et énoncées comme si il avait attendu ce moment toute sa vie.. Après une carrière militaire rude qui avait pris son bras gauche, Anthony Petrosky aurait dû être récompensé par la dignité et l'opportunité. Pourtant, il était un des nombreux vétérans laissés sur le carreau par le gouvernement.
C'était son instant et il n'avait jamais paru si vivant. Alors qu'il énonçait ce témoignage condamnant les augmentations biologiques de l'ONI sur des enfants, je savais que FERO avait raison. Les mots de Petrosky donneraient de l'humanité à l'histoire et persuaderaient les sénateurs les plus bornés. Petrosky me donnait exactement ce dont j'avais besoin. >>>
Petrosky : Je témoigne avec la certitude absolue que la vitesse, la puissance et la coordination de cette personne étaient catégoriquement impossibles à reproduire sans une batterie d'augmentations militaires. Plus tard, les Services de renseignement de la Navy, par le biais de nos supérieures directs, nous communiqua l'ordre de tenir cet incident sous silence.
C'est par la coercition et la pression que nous fûmes tenus au silence, condamnés à ne jamais parler publiquement de ce fait sous peine d'être appelé devant la cour martiale… C'était comment. C'était bon ?
Ben : Oui ! C… C'était parfait. Je… Je ne peux pas vous remercier assez.
Petrosky : Ouais. Allez, faites-leur vivre l'enfer.
<<< Je n'avais plus qu'à attendre l'appel de Mshak. FERO serait capable de contourner les systèmes de sécurité les plus sophistiqués de l'histoire humaine, et je pourrais m'infiltrer dans une réunion entre les personnes les plus puissantes de notre époque. J'avais besoin d'un miracle et j'en avais besoin dans les 90 minutes à venir. Je suis Benjamin Giraud, et voici la traque de la Vérité. >>>
Ben : Mais à quoi je pensais, merde !
<<< J'essayais de contacter Mshak sans succès, tentant de ne pas penser à quoi ressemblerait mon plan sans lui. J'essayais de corroborer mes accusations contre l'ONI en confiant à Mshak Moradi la transformation de théories du complot en documents capables de convaincre un sénateur. Mais je n'avais pas le temps pour modifier le plan.
J'avais besoin impérativement de ces documents. Mon appels échouaient toujours, il se passait quelque chose. Le réseau était en capilotade. Je n'avais pas le temps pour ça. Je commençais à paniquer quand un message des colonies extérieures arriva. >>>
Ben : Ces documents ont intérêt à avoir du sens, Mshak.
<<< Mais ce n'étaient pas des documents, ni Mshak. C'était un message de Katrina, l'amie de John que j'avais rencontré via Ellie Bloom, la femme qui m'avait parlé de la mort de John. Je ne lui avait pas parlé depuis des semaines. >>>
Katrina : Salut Ben. Je ne vois pas qui d'autre appeler, j'espérais que vous pourriez m'en dire plus sur ce qui se dit dans les colonies extérieures cette semaine ?
<<< Je n'avais aucune idée de ce que pensaient les auditeurs. Depuis que j'étais devenu incognito, je n'avais pas eu de réponse. Comme un idiot, je n'avais pas sécurisé ce canal et j'avais peur d'y retourner. L'ONI pourrait trouver ma planque.
J'avais eu écho qu'après le dernier épisode, les révélations concernant l'enlèvement des enfants dans les colonies extérieures par l'ONI avaient provoqué une forte réaction là-bas. Mais la manière dont Katrina me demandait des nouvelles laissaient penser que la réaction était bien plus forte que tout ce que je pouvais imaginer. >>>
Katrina : Ah… Les gens deviennent fous. Ils n'utilisent plus que ChatterNet comme si ils étaient revenus 50 ans dans le passé. C'est la Nouvelle alliance coloniale. Ils sont partout, dont des démonstrations dans la rue. Des centaines de personnes se déconnectent et parlent de chacun pour soi, comme se préparer pour l'embargo à venir, des boycotts se mettent en place, les bureaux de l'UEG ferment… Je suis perdue.
C'était paisible ici, et maintenant j'ai envie de quitter la planète, au cas où ça exploserait. Je suis déjà un peu effrayée. Je suis peut-être parano, mais j'ai l'impression que je suis une cible depuis que je vous ai aidé. Pareil pour Ellie. Tous ces contre-pouvoirs qui naissent et ces interruptions de service. La dernière fois que je vous ai parlé, tout mon système s'est rempli de fichiers corrompus et le voisinage entier a perdu le courant.
Si quelqu'un essaie de vous trouver, j'ai peur de ce qui pourrait arriver si les choses deviennent chaotiques. Je ne me sens pas en sécurité, pour tout dire, donc si vous savez quelque chose ou avez une idée pour qu'on puisse se protéger, enfin, ils coupent déjà souvent le–
<<< Le message de Katrina était coupé. Je n'avais aucune idée de ce qui se passait. Je n'avais aucune idée de ce qu'allait faire le gouvernement central. Je ne savais pas comment aider cette femme ou Ellie ou leurs familles ou n'importe qui d'autre. Nous étions plongés dans le noir.
Tout ce que je pouvais faire, c'était présenter la vérité entière aux sénateurs et espérer qu'ils seraient assez convaincus pour nous aider, et le temps pour réaliser cela manquait. Heureusement, Mshak émergea finalement de son souterrain. >>>
Mshak : C'est envoyé.
Ben : Ah, parfait ! Je l'ai, merci, merci. Je… J'espère que c'est convainquant.
Mshak : Tu as un schéma montrant que le schéma de répartition des morts infantiles par maladies autoimmunes n'est pas naturel au début du programme SPARTAN, particulièrement dans les colonies extérieures.
Ben : Ouais, je vois ça. C'est génial, c'est du solide.
Mshak : J'ai aussi chopé et clarifié les infos du scan des connées de la police. C'est un des enfants enlevés par l'ONI retournant chez lui et rencontrant son clone.
Ben : Un des suicides ?
Mshak : Ouaip. Un officier était sur les lieux d'une violation de domicile. Un couple d'âge moyen avec leur enfant en chaise roulante. L'officier reste auprès des victimes, fait le point sur la situation, préviens ses potes. Pas de combat, aucun vol, les victimes ne savent même pas à quoi le coupable ressemble. Il est entré dans la maison, dans la chambre du gosse, qui hurle, le coupable fuit… Blablabla.
Tout semble aller bien. Et pendant qu'il fait son rapport au central, l'officier entend du bruit, les rapports parlent d'un coup de feu proche. Des renforts arrivent, passent la zone au crible, et dix minutes plus tard le même officier rapporte la découverte d'un corps dans un champ proche. Un gamin, mort, suicide par arme à feu.
<<< Voici la scène où le rapport de l'officier au central tourne court. >>>
Central de New Houston : Sept-Charlie-Dix-Neuf, qu'est-ce qui se passe ?
7C19 : C'est le même gamin. Celui de la violation de domicile à Stanton. C'est… C'est, il… Ce 10-56*[Dans le Code 10 utilisé par certaines forces de police aux États-Unis, ce code correspond au suicide d'un piéton], on dirait son frère jumeau. Je ne ais pas ce qui se passe.
Central de New Houston : Sept-Charlie-Dix-Neuf, un légiste est en route.
<<< Les données médicales transmises par Mshak avec l'audio donnaient un accent encore plus dégoûtant à l'histoire. Le fils était en chaise roulante à cause des mois de procédures médicales qui lui avaient laissé des dommages nerveux permanents depuis l'âge de six ans, où il était traité pour désordres autoimmunes et cognitifs graves.
Ces procédures qui l'avaient laissé paralysé étaient presque identiques à celles des rapports médicaux de John. Avant que les survivants n'aient été effacés des listes, ce garçon avait été un des points sur le graphique des clones présumés de Mshak. J'étais bouche bée. >>>
Mshak : Ouais, c'était moche. Que tu l'utilise ou pas, tu sais maintenant.
<<< Je n'avais pas le temps de bien saisir ce nouvel élément. Alors j'ai fait le choix difficile de ne pas l'utiliser. Mais entendre une autre histoire d'horreur de l'ONI me rendait encore plus déterminer à révéler la vérité. J'avais juste besoin que FERO se montre dans les prochaines minutes avec un moyen miraculeux de m'ouvrir les portes. >>>
Ben : Merci, Mshak. Alors tout va se jouer bientôt–
Mshak : Soit pas nerveux. Tu seras génial. Tous mes canaux sont ouverts et prêts. Quoi qu'il se passe, les murmures vont commencer. Et si les sénateurs jouent contre l'ONI, c'est le genre de chose dont on entends forcément parler. Te bile pas, on saura bientôt si ça a marché.
Ben : Merci. OK, je vais juste–
Mshak : Au fait, rapidement ! Je sais que t'es occupé avec ta croisade pour l'honneur mais dès que tu peux, faut que tu te mette au jus sur ce qui se passe dans les colonies extérieures ! Le dernier épisode a mis le feu au barbecue. Les lignes de failles sont aussi instables qu'une plaque tectonique japonaise. Faut que je te parle de–
FERO : Ben te rappellera.
<<< S'introduire et clouer le bec à Mshak, une autre arrivée en fanfare de FERO. Et celle-ci n'était pas trop tôt. >>>
Ben : FERO, qu'est-ce qui se passe ? Je suis prêt, vous aussi ?
FERO : Je suis déjà infiltrée et voilà comment ça se passera : tu devras avoir les fichier prêts pour l'envoi, je sécuriserais la connexion et te donnerais une ligne directe à la salle de réunion. Tu présentera le témoignage de Petrosky, téléversera les fichiers et fera ton spectacle. Mais vite, ils feront tout leur possible pour t'interrompre.
Ils pourraient même remonter jusqu'à ta localisation. Si ils envoient trop d'interférences, je devrais passer sur un canal à un seul sens, donc nous n'aurons plus d'image, mais ils verront et entendrons tout ce que tu dis du moment que la connexion est ouverte. Prêt à plonger ?
<<< Je le devais. >>>
Ben : Oui.
FERO : Bien. Je te connecte. La gorge, Ben.
<<< Ça y est. Ce qui restait de mon intégrité journalistique allaient bientôt disparaître. J'avais une opinion biaisée et j'allais l'utiliser contre les plus grands politicien de notre gouvernement. Ce n'était pas seulement un exposé sur les méfaits de l'ONI, mais un appel aux armes. J'espérais seulement que les sénateurs écouteraient.
Il n'y avait pas de son mais j'avais soudain une vue complète de la chambre du congrès accueillant la rencontre. J'avais du mal à croire ce qui se passait et mon regard balaya la salle. Les douze sénateurs représentant le comité des forces armées auprès du sénat étaient là et trois des six directeurs de l'ONI étaient alignés face à eux. Mon cœurs cognait contre mes côtes, puis j'aperçus quelqu'un d'autre. >>>
Ben : C'est Sully ?!
FERO : Ben, direct dans 3, 2, 1…
<<< Je vis mon visage apparaître sur l'écran principal de la salle. Les discussions s'arrêtèrent net et toutes les têtes se tournèrent pour me fixer. Je fus paralysé un instant, puis commençais. >>>
Ben : Éminents représentants du Gouvernement terrestre uni et du Service de renseignement de la Navy, je suis Benjamin Giraud, j'étais un journaliste recruté par le commandant Michael Sullivan pour réaliser d'un profil du major John-117 et mon contrat fut rompu après que j'ai exposé une vaste manipulation de l'ONI concernant ses véritables origines.
<<< Alors que je parlais, j'essayais de fixer la caméra et d'ignorer la vidéo. L'image de mon propre visage parlant dans une salle pleine de gens extrêmement puissants était particulièrement distrayant. Je pouvais voir du coin de l'œil que ça marchait. Ils écoutaient. Puis le signal vira au noir. >>>
FERO : Continue à parler, Ben. J'ai dû couper le signal retour mais tu es toujours en direct.
<<< J'essayais de me concentrer. >>>
Ben : L'ONI a tout mis en œuvre pour vous tenir, ainsi que le public, à l'écart d'informations critiques concernant le programme SPARTAN, leur manque de contrôle institutionnel sur le Major dans les colonies extérieures, et les modifications génétiques d'enfants enlevés voués à devenir des soldats comme le Major. Je vais diffuser le témoignage de l'ODST Anthony Petrisky concernant le programme SPARTAN.
<<< Alors que le témoignage de Petrosky était diffusé, je commençais à doute être en direct quand je reçus un message de Sully. Il disait : Tu es hors de contrôle, Ben. Dernière chance d'arrêter. Je répondais : Je ne peux plus soutenir les crimes que toi et l'ONI avez commis. Plus jamais. C'EST FINI. Un bref instant, puis il répondit : Tu es fini. Mes tripes se tassèrent, mais je devais tenir bon. >>>
FERO : Il faut que tu termines vite, Ben. Leur réponse est violente, je ne vais pas pouvoir maintenir le canal ouvert très longtemps.
<<< Alors que Petrosky finissait, je corrigeait en urgence ma conclusion pour retirer tout superflu. Il était temps de tirer ma dernière cartouche. >>>
Ben : Sénateurs, pour le programme SPARTAN, l'ONI a enlevé des enfants et illégalement conçu des clones imparfaits pour les remplacer. Ils ont fait d'enfants une propriété militaire en leur faisant subir d'horribles programmes d'entraînement durant leur croissance. Voilà l'origine des Spartans. La moitié de ces enfants n'ont pas survécu.
Je vous envoie des fichiers corroborant ces informations sur ces graves violations des droits de l'homme. Je vous demande de les observer avec sérieux. L'ONI a fait tout son possible pour cacher cette histoire, notamment des faux témoignages élaborés.
FERO : C'est bon, Ben.
Ben : J'ai également fourni la preuve de ces faux témoignages–
FERO : Allez…
Ben : –et des preuves audio des menaces que j'ai reçu ces dernières semaines pour avoir enquêté dessus.–
FERO : On va perdre le signal !
Ben : –Je met en danger ma sécurité personnelle–
FERO : Allez, allez, allez !
Ben : –et j'espère que vous analyserez et les faits et amènerez les directeurs de l'ONI–
FERO : Encore un peu !
Ben : –et tous les autres responsables devant un tribunal. Merci de votre attention.
<<< Le signal fut coupé, au tout dernier instant. Je– J'étais sous le choc. J'essayais d'appréhender ce qui venait de se passer. >>>
FERO : Parfait. Maintenant, regardons le feu se propager. La révolution a commencé, Ben. Et tu étais l'étincelle. À partir de cet instant, tu es sous notre protection.
Ben : FERO ? [soupir]
<<< Elle était partie. Ma tête tournait. Je me sentais comme dans un rêve. Qu'avais-je fait ? Je regarderais encore le message de Sully, sa réponse à mon C'EST FINI, et j'eus la chair de poule. Tu es fini. C'était tout, et c'était tout ce qu'il avait besoin de dire. J'étais sur le point de m'évanouir. Je devais continuer, voir si cette mission kamikaze avait eu un effet. La première onde apparut presque immédiatement. Un message de ma banque. >>>
Liseuse : Nous sommes au regret de vous informer que votre compte chez Battered Trust a été désactivé. Si vous avez la moindre question, veuillez vous adresser à votre représentant.
<<< J'ai appelé immédiatement mon représentant. Elle me dit que je faisais l'objet d'une enquête pour possession illicite de données gouvernementales sensibles, les fichiers audio de mon article. J'étais sous le coup d'une amende astronomique pour les avoir conservés et toutes mes ressources m'avaient été coupées. Je n'y croyais pas. Je vérifiais tous mes comptes : tous bloqués ou vidés.
Au final, retirer ce que je pouvais aurait dû être mon premier réflexe avant de m'en prendre à la plus puissante agence gouvernementale de l'histoire. C'était trop tard, l'ONI avait abattu son marteau et j'étais financièrement vaincu. Je contemplais cette réalisation quand deux autres messages arrivèrent. Le premier était court, et de Mshak. >>>
Mshak : Euh, Ben, les choses s'agitent ici, je ne sais pas si tu recevra ça mais avant qu'on soit coupé je voulais te dire– en fait il faut en parler en personne, c'est urgent, j'ai trouvé quelque chose mais faut pas en parler sur les comms, je viens te voir directement le jour d'après demain. Ne parle à personne, n'essaie pas de me contacter. Je serais bientôt là, on pourra s'asseoir et discuter de tout–
<<< Je ne pouvais pas attendre que Mshak vienne, alors contrairement à son ordre et à tout bon jugement, je tentais de le contacter. Mais quelque chose clochait. Comme tout le monde dans la région, mes appels vers les colonies extérieures échouaient souvent.
Je regardais mon canal ChatterNet : il était plein de commentaires de gens paniquant comme moi parce qu'ils ne pouvaient plus contacter les colonies extérieures. Les rapports sur les problèmes du réseau eux-même ne passaient plus, c'était illogique. Le deuxième message finit de charger. C'était Katrina. >>>
Katrina [en pleurs] : Ben, c'est– Je ne peux pas… Je ne comprends pas, tout est parti, on est… Mes parents, Ellie, personne dans le système… ChatterNet et il y a plein… Pitié, si tu peux, si tu peux dire à quelqu'u ce qui se passe… Il nous faut de l'aide, de la nourriture–
<<< Puis le silence. C'était tout. Je ne pouvais plus rien faire. Personne dans les colonies intérieures non plus. Les colonies extérieures avaient été coupées du reste de l'espace contrôlé. Après des années d'atrocités commises en secret par l'ONI, perchés sur leur trône, c'était comme si des fantômes se mettaient à bouger, modifiant le terrain dans un but inconnu, dans le secret des ombres qu'ils avaient eux-même créées.
Je réécoutais le message de Mshak. J'avais besoin de lui pour comprendre ce qui se passait, je ne pouvais pas rester assis ici à attendre, mort de peur. Je devais être patient. Je devais attendre quarante-huit heures. Mais il ne vint pas. Ce message est le dernier que je reçus de Mshak Moradi.
Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la traque de la Vérité. >>>
"Devenir incognito m'a totalement isolé. Fermeture des écoles, paranoïa… les groupes de milliers de coloniaux, réclamant la tête de l'ONI."
"Le rapport n'était pas aussi troublant que l'idée qu'il puisse y en avoir plus. Combien d'accidents – combien de morts – avaient été supprimés pour protéger le projet SPARTAN ?"
Semaine 11
"Le récent sénateur Andrew Del Rio ne perd pas de temps à entraîner Biko dans une campagne anti-Chief, mais les nouvelles des colonies extérieures racontent une histoire bien différente. Avec la vérité sur le programme SPARTAN en jeu, jusqu'où ira l'ONI pour la dissimuler ?"
<<< Écouter… et attendre. C'est tout ce que vous avez à faire quand vous vous cachez dans l'ombre. Quand vous avez lancé tout ce que vous pouviez contre le monstre, c'est la seule chose que vous pouvez faire. >>>
Benjamin Giraud : Un, deux, trois, …
<<< Depuis notre infiltration dans la séance du sénat, je ne pouvais qu'écouter et attendre en espérant que mon témoignage était parvenu aux bonnes oreilles. Effrayé que l'ONI n'arrive et nous trouve, tapis dans l'ombre. Je savais où commençait et se terminait la vérité, mais c'était malgré tout l'ignorance qui me tenait éveillé. Car même si nous avions porté un coup fatal, nous ne pouvions qu'observer et attendre que le cadavre remonte à la surface. Et elle était pour le moment calme. Tout ce que je savais, c'était que Mshak n'était pas réapparu. Je ne l'avais pas entendu depuis des jours, et mes doutes s'épaississaient chaque nuit hantée du même scénario se terminant dans de grands sacs noirs et silencieux. Qu'avais-je fait ? FERO et Petrosky pouvaient s'en sortir, mais si l'ONI s'en était pris à Mshak… ce serait ma faute. Et ils viendrait ensuite pour moi. >>>
[Un bruit sourd]
Giraud : [halète]
<<< J'étais terré ici depuis des jours. La pénombre était pleine de cauchemars, alors je n'y dormais plus. Je travaillais la nuit, et je me faisais discret. Seul mon contact savait que j'étais ici et c'était très bien ainsi. L'endroit était fait de béton et recoins sombres. J'avais mémorisé les bruits de l'immeuble : la brise dans l'escalier, les cliquetis de la climatisation, les grattements des rats dans les murs. Au moindre bruit inhabituel, j'éteignais mes appareils, me cachais sous la fenêtre et restais en alerte jusqu'à ce que tout soit normal. Je comptais alors jusqu'à cent avant de sortir. Je n'avais pas dévié une seule fois de ce protocole… jusqu'à cette nuit. Avec la tempête martelant le toit et hurlant dans les conduits d'aération, j'étais sourd. N'importe qui pouvait se faire discret. Le béton résonnait et chaque coin sombre semblait prendre vie pour fondre sur moi. J'essayais de me reprendre. Si quelqu'un approchait, il déclencherait mon alarme et j'aurais cinq secondes pour me cacher. Mais chaque cognement était un pas, chaque écho était une voix et mon instinct me hurlait que quelqu'un était dans le bâtiment. Je n'attendis pas d'entendre l'alarme. Je soulevais quelques panneaux détachés du sol, sous lesquels se trouvait un espace exigu dans lequel je me contorsionnait avant de m'enfermer. Ni la tempête ni quiconque ne pouvait plus me trouver. Attendre dans le noir était le plus dur. Passer la nuit sous le sol m'offrit le meilleur sommeil depuis des semaines.
Je suis Benjamin Giraud, et voici la Traque de la Vérité. >>>
Présentateur : Du haut des marches de la place du congrès, le nouveau sénateur Andrew Del Rio a aujourd'hui fait une déclaration officielle concernant le massacre du mois dernier dans l'ambassade de Biko…
<<< Ça ne veut rien dire de bon pour la démocratie quand une catastrophe touche une majorité de votants et que d'un seul coup, tous les politiciens de l'UEG le passent sous silence, que ça soit le budget militaire ou les dépenses de l'état. Sauf Del Rio. Lui se focalisait sur un seul sujet. >>>
Présentateur : …À propos du Spartan déchu.
Del Rio : Le Major a pris d'assaut les pourparlers d'activistes et tué plusieurs personnes. Je le dis clairement : les Spartans-II sont fondamentalement défectueux et dangereusement dépassés. Ils sont à la fois une honte et un danger avec leur technologie obsolète et leur neurologie délabrée. Et pourtant ils continuent d'engloutir nos taxes. Nous voilà face aux vrais coûts, à présent : ce programme n'est pas construit sur une gloire passée, mais sur des principes dépassés ! Des reliques d'armes trop puissantes pour être contrôlées par des esprit corrodés. Vous ne verrez jamais une vidéo d'un Spartan-IV attaquer des civils ou tuer des héros. Je peux personnellement vous assurer de la valeur de chaque Spartan-IV en tant que soldat, mais surtout en tant qu'humain. Après les événements tragiques de Biko, je doute que quiconque aujourd'hui puisse soutenir les Spartans-II. Souvenez-vous de cela : si nous n'agissons pas pour mettre les Spartans-II à la retraite, il y aura d'autres Biko, il y aura d'autres massacres. Personne ne veut le dire, et pourtant quelqu'un doit le faire ! Pour ces dix-neufs familles qui ne verrons jamais les leurs revenir chez eux à cause de ce faux Spartan ! Cette épave, ce simulacre de soldat qui a abandonné son poste, déshonoré son uniforme et massacré les mêmes personnes qu'il avait juré de protéger ! Il est grand temps de détruire cette statue et mettre à pied le Major !
<<< Il faut accorder une qualité à Andrew Del Rio : il ne lâche jamais prise. Je déteste ce type, mais les documents et la vidéo fuités ne mentent pas : le Major a abattu le garde du corps de Sekibo, a enlevé l'ambassadeur et s'est enfui avec la délégation alien dans une tempête de coups de feu avant de larguer le corps de Sekibo le jour suivant. C'étaient des faits, qu'importe que ce politicien soit corrompu, je ne ne pouvais pas aller contre l'évidence : le Major devait faire face à la justice et nous avions droit à la vérité. Je croyais toujours en lui, que sa légende resterait immaculée et qu'il devait y avoir une raison derrière cette histoire. Je ne sais pas si c'est la lumière du jour qui m'avait donné plus de confiance ou si Del Rio m'avait distrait, mais je n'avais pas entendu l'intrus avant qu'il ne déclenche l'alarme. >>>
[Bruit de casseroles]
Ben : Oh non…
Ray : Qu'est-ce que ?!
Ben : Hein ? Ray ?! C'est toi ?!
Ray : Ben oui… C'est pour quoi, le piège ?
Ben : Qu'est-ce que tu fais là, tu ne devait pas être là avant demain ! J'ai frôlé la crise cardiaque !
Ray : Calmes-toi et viens m'aider à retirer ce… fil dentaire ? Sérieusement, ma fille ferait mieux que ça comme alarme avec un kit de camping.
<<< Le déclencheur n'était pas en fil dentaire mais en fil de pêche attaché à une casserole suspendue… Efficace, quand même. >>>
Ray : Tu as mauvaise mine.
Ben : Wow, merci Ray…
<<< Ma vie d'exil était loin du palais royal : matelas, toilettes, évier, quelques vêtements et draps. En dehors de mes recherches, mon quotidien était constitué de nourriture en boîte, de maintien en forme et de vérifications de sécurité. Ça rappelait la ligne de front. >>>
Ray : L'endroit aussi a mauvaise mine.
Ben : Tu m'aides beaucoup, merci ! Attends… Quel chemin tu as pris pour venir ici, tu as évité le–
Ray : Respire, j'ai pris toutes les précautions nécessaires. La surveillance peu éthique du gouvernement ne sait même pas que je suis sorti de chez moi.
<<< Ray n'avait malheureusement aucune info sur Mshak ou le congrès. >>>
Ben : Alors quoi ? Tu viens juste me tenir au courant de la mode ?!
Ray : Plutôt la vérité sur Biko.
<<< Il semblerait qu'après un tutoriel de Mshak sur le slush, Ray se soit mis à écouter. Il y a quelques jours, il avait repéré une fréquence inhabituelle à la destination peu commune. Les Sangheilis, l'espèce alien des pourparlers, avaient envoyé une transmission officielle sur les serveurs de l'UEG sur Terre le lendemain de la fuite. L'UEG l'avait alors enterré profond. >>>
Ray : Le chef de clan Sangheili dit qu'ils n'ont rien à voir avec le massacre, et que le Démon non plus.
Sangheili : …Ni le Démon…
<<< Les Sangheilis appellent le Major « le Démon », sûrement parce qu'il a tué des centaines de leurs soldats au fil des années, ils ne devaient donc pas avoir une haute opinion de lui. Les Sangheilis ne plaisantent pas avec la vérité, mais après la fermeture d'une ambassade, un appel à la bonne justice n'est pas quelque chose auquel on s'attend. >>>
Sangheili : …Pourquoi garder le silence alors que votre peuple demande une réparation injustifiée…
Ray : À l'écouter, on dirait presque que Biko cherche à prendre sa revanche…
Ben : Non, ça fait des jours que je surveille Biko, rien à signaler là-bas.
Ray : Exactement. J'ai fait quelques vérifications. Ce canal que tu surveilles est une vieille boucle. Les communications avec les colonies extérieures ont été grandement perturbées, mais Biko est devenue totalement silencieuse. Personne à l'extérieur ne sait ce qui s'y passe. Et en vrai, c'est moche.
<<< Ray était entré en contact avec Ravi, un informateur se rendant sur les lieux de sinistres pour recueillir des informations en temps réel pour les revendre au plus offrant. Il traînait sur Biko depuis les funérailles de Sekibo, et sur le coup, Ray en avait pour son argent. >>>
Ray : Des manifestations, des émeutes, la loi martiale, depuis le meurtre de Sekibo. Et aucune figure politique locale n'en a parlé.
<<< Pas en public du moins. D'après les contacts de Ravi à l'ambassade locale, Sekibo cherchait à réhabiliter les Sangheilis auprès de l'opinion publique, mais la magistrate Laura Adams avait réduit le parti et les médias au silence. Personne n'en parlait. >>>
Ben : Comment a-t-elle pu avoir une telle autorité ?!
Ray : Elle ne l'avait pas ! Adams est un pion, c'est la Terre qui a demandé d'imposer le silence sur cette affaire.
Ben : L'UEG… Pourquoi voudrait-elle étouffer l'affaire ? Pour protéger le Major ?
Ray : Nan. Pour se protéger eux-même.
<<< Après avoir découvert une énorme faille de sécurité une semaine avant les pourparlers, l'ambassadeur Sekibo avait demandé du soutien à l'UEG. Un soutien dont il avait cruellement besoin. Le sénat l'a rejeté automatiquement. Le parti de Sekibo n'avait pas le choix : ils devaient passer outre les risques et maintenir les pourparlers. Pour le meilleur et pour le pire. >>>
Ray : Quand l'ordre de faire le silence est arrivé, les médias ont tout coupé, et quand Ravi a demandé qui avait fait le coup, tout ce qu'on lui a répondu c'est : pas les Sangheilis. Mais avec la fuite de FERO, le Major est devenu le coupable désigné et les gens sont descendus dans la rue. Les gars de Sekibo ont aussi mis la main à la pâte en lançant une enquête discrète sur le massacre. Les seuls suspects sont un groupe appelé Sapiens Sunrise.
<<< Les Sapiens Sunrise pensaient que l'intégration entre espèces était nocive à la civilisation. Que les humains étaient purs et les aliens mauvais, ce genre de choses. Le genre de groupes qui se retrouvent dans une cave pour partager des gâteaux autour d'un discours haineux, mais ils avaient aussi des penchants terroristes. Certains avaient un casier judiciaire ou un passif dans l'armée. Sapiens Sunrise ne se limitait pas aux gâteaux. Et les pourparlers de Sekibo étaient l'exact inverse de leurs idées. >>>
Ray : Je te le donne en mille : ce sont les coupables.
Ben : Mais c'est une enquête non officielle…
Ray : Ils comptaient assassiner l'ambassadeur Sekibo, accuser les aliens et tirer un trait sur les pourparlers. Je ne sais pas si les Sapiens avaient accès à de bonnes infos ou si ils sont juste tarés, mais en tout cas ils étaient assez remontés pour faire le coup.
<<< D'après les notes de l'enquête, Sapiens Sunrise menaçait l'ambassade depuis des mois, d'où la demande de protection à l'UEG. Une fois l'enquête débutée, quatre des civils tués furent rapidement liés à Sapiens Sunrise. De même que quatre autres gardes et même le garde du corps de Sekibo, un homme ayant servi dans l'armée, et la première cible du Major lors de son intervention. Neufs Sapiens étaient dans l'ambassade ce jour-là. >>>
Ray : Et le Major les a tous allumés.
Ben : Incroyable…
Ray : Et le Major n'a pas tué un seul innocent.
Ben : Attends, ce n'est pas sur la vidéo ?
Ray : Il semblerait qu'il y en ait une deuxième
Ben : Tu l'as ?
Ray : Non, mais elle existe. Les rapports légistes aussi.
Ben : Quoi ? On peut les récupérer ?
Ray : Non…
Ben : Et les communications de l'UEG ? On pourrait prouver leur négligence.
Ray : Ravi n'a pas pu mettre la main dessus. L'ordre de couper les communications est tombé subitement, Ben.
Ben : Alors on ne peut rien faire ?! Ils ont juste laissé tomber l'enquête ?!
Ray : Ravi pense que l'UEG a graissé la patte des diplomates…
Ben : Mais on pourrait disculper le Major, les Sangheilis et jeter les Sapiens au trou !
Ray : On est déjà chanceux d'avoir mis la main sur ça. Et puis le diplomate a affirmé que justice serait bientôt rendue.
Ben : Justice ?! Ils diront juste que les Sapiens l'ont fait avec l'aide du Major ! Et ils vont encore s'en sortir, c'est quoi leur problème ?!
Ray : Ce sont les méchants.
<<< Le parti de Sekibo tentait de créer un monde meilleur dans une partie de l'univers où le manichéisme n'a jamais cours. Ils avaient demandé de l'aide et l'UEG n'avait même pas lu leur demande, alors le Major était entré en action. Son vaisseau est entré en atmosphère tellement vite que les I.A. de contrôle du trafic aérien l'on enregistré comme un météore, et au vu de la surprise dans l'ambassade, il n'a donné aucun avertissement. Le Major a chargé seul dans une situation désespérée et en une fraction de seconde, il avait interrompu une tentative d'assassinat, évitant peut-être une guerre. Il neutralisa des combattants entraînés cachés parmi les civils et il n'avait pas une goutte de sang innocent sur les mains. Puis il a escorté Sekibo et tous les Sangheilis, sauf trois, en sécurité. La seule chose que le Major n'avait pas pu faire était de garder le cœur de Sekibo battant. Mais sans la vidéo ou les rapports légistes, sans documentation de la négligence de l'UEG, je ne pouvais rien faire. Je pouvais juste contempler mon impuissance. >>>
Ben : Ray… Merci, tu n'étais pas obligé de faire tout ça.
Ray : En fait, je n'avais pas le choix. J'ai besoin d'une faveur.
Ben : Bien sûr.
Ray : Mes parents sont là-bas. Ravi ne pouvait rien faire et personne ne sort, mais si tu peux parler à Petra, voir ce qui se dit sur Terre…
Ben : Oui, bien sûr.
<<< Ray comptait sur moi pour l'aider. Mais j'avais été incapable d'aider Mshak ou Katrina. Je ne pouvais rien faire. J'ai tout de même appelé Petra. J'espérais qu'elle ne pourrait rien non plus. Quand Petra a répondu, j'ai commencé à bafouiller avant qu'elle ne me coupe. >>>
Petra : Ben, Ben, écoute. Je suis contente sur tu ais appelé, j'ai une piste pour toi.
Ben : Quoi ?
Petra : Ça fait quelques jours et je n'arrivais pas à décider si je devais t'en parler ou non. Ça vient d'une source de confiance et…
Ben : Petra, c'est bon, je peux–
Petra : Je n'en veux pas. Je ne veux pas non plus être responsable de te l'avoir donné, mais je sais que tu en auras besoin.
<<< J'ai ouvert le paquet. Il contenait des coordonnées, à la bordure des colonies extérieures, ainsi qu'une fenêtre de temps de soixante-douze heures commençant bientôt. J'ai vérifié les coordonnées : c'était sur Bliss. >>>
Petra : Je n'ai aucune idée de ce que tu trouveras là-bas. Un serveur, peut-être.
Ben : Un serveur ? Sur une planète vitrifiée ?
Petra : J'en sais rien. Je sais juste que c'est anormal et qu'ils n'en savent rien, et dans les prochaines soixante-douze heures, la sécurité sera relâchée. Tu dois entrer et sortir dans cette fenêtre de temps, compris ?
Ben : Euh, oui.
Petra : Ben, c'est une occasion unique. On a risqué des vies pour obtenir ces infos. Je dois savoir si tu vas–
Ben : Attends, j'apprécie vraiment, vraiment. Je vais le faire, d'accord ? Merci.
Petra : D'accord. Voilà ton vol. Un cargo clandestin qui part cette nuit. Emporte de l'argent, tout ce que tu as. Tu en auras besoin, ils ne sont pas du genre à plaisanter sur les prix.
<<< Pour une raison que je n'explique pas, je me sentais tout à fait capable de le faire. Il était temps d'agir. >>>
Ben : Petra, une dernière question–
Petra : Tu peux garder l'enregistrement.
Ben : Comment tu as su ?
Petra : Tu as une sale habitude, Ben. Bonne chance.
Ben : OK, merci Petra.
<<< Si je devais partir pour les limites de l'espace humain dans un cargo clandestin, je devais emporter un bagage minimal et récupérer tout l'argent qui me restait dans ce monde. Et pour ça, je devais rentrer chez moi. Sortir dans la rue était un vrai plaisir, et avoir enfin un but précis me libérait. Je m'apprêtais à un passage rapide mais en arrivant devant mon immeuble, je remarquais quelque chose d'étrange : une note des services publics agrafée sur la porte d'entrée. L'endroit avait été condamné. « Non propice à l'habitation » ? Ma clé était toujours valide, alors j'entrais. L'immeuble était silencieux et il n'y avait pas de courant. Toutes les portes dans le hall étaient ouvertes. >>>
Ben : Mais qu'est-ce que… Il y a quelqu'un ?
<<< En avançant dans le couloir, je jetais un œil dans l'appartement d'un voisin. >>>
Ben : Bonjour ?
<<< Tout dans l'appartement, murs, meubles, fenêtres, était couvert de plastique transparent qui crissait sous mes pas. L'étage au-dessus était similaire : silencieux, portes ouvertes, du plastique partout. En tournant à l'angle, j'apercevais ma porte, portant toujours la marque de l'irruption de Petra… et close. C'était la seule porte fermée. Je l'ouvrais d'une poussée, et mon tripes se volatilisèrent : tout avait disparu. L'appartement entier avait été éventré. Tout jusqu'aux plus petits détails. Les appareils, les meubles, le sol, les boutons d'interrupteurs, la plomberie, tout s'était volatilisé. Une brise entra par l'ouverture qui avait un jour accueilli ma fenêtre. Je me rendais compte que durant ma disparition, le monstre était venu, dans ma maison. Et tout ce que je possédais n'existais plus.
Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la traque de la vérité. >>>
"La propagande de Sapiens Sunrise était assez commune dans les colonies extérieures, mais je n'ai jamais imaginé que le groupe soit plus que de bons orateurs. Apparemment, l'ONI a fait la même erreur."
"Je dois bien le leur accorder – pour un groupe terroriste, ils ont un bon département marketing."
Semaine 12
"La fenêtre donnée par Petra est très courte. Avec seulement 72h pour semer l'ONI et aller aux confins de l'espace, il faudra un miracle – ou une intervention opportune – pour garder l'histoire sur les rails."
<<< Le temps qui me restait pour prendre le vaisseau vers Bliss et suivre la piste de Petra s'amenuisait. Je ne me dirigeais même pas vers les banlieues. Je n'allais pas faire tomber l'ONI. J'allais rester là, assis entre les joints de plancher de mon ancienne chambre, les fragments de verre de silice éraflant mes vêtements et ma peau. Je ne le remarquais même plus. Il n'y avait même plus de plancher dans la pièce où je dormais. >>>
Benjamin Giraud : [Renifle]
<<< La nuit semblait couler sur mes épaules et malgré mes efforts pour m'engoncer dans mon sweat à capuche, il faisait de plus en plus froid. Je n'aurais jamais dû venir. Ils avaient évacué mes voisins, pris tous mes biens, trouvé mes caches de liquide et n'avaient laissé que le squelette de mon appartement. Il n'y avait plus aucun indice que j'avais existé dans cet endroit. L'ONI pouvait faire disparaître tout ce qu'ils avaient envie. >>>
Ben (murmure) : Traque la vérité…
<<< Je restais assis là, silencieux, quand je reçu un appel. >>>
Ben (murmure) : Allô, qui c'est ?
FERO : Ben, il faut que tu sortes de là immédiatement, ils t'ont trouvé.
Ben : FERO ? Mais comment–
FERO : Je t'avais dit que tu étais protégé, maintenant pars !
Ben : Protégé ? Je ne sais même pas qui vous êtes, comment je pourrais avoir confiance en vous ? Je ne vais nulle part.
FERO : Ben, tu t’inquiéteras de ça plus tard, tu dois partir vite !
<<< C'était trop tard. >>>
[Bruits de pas]
FERO : Ben, écoute moi. Ben ? [Combiné raccroché]
<<< J'entendais des voix provenant de là où se trouvait ma fenêtre. Je devais me cacher, ne pas faire de bruit. Si ils utilisaient des capteurs biométriques, je devais ralentir mon rythme cardiaque. Mais j'étais terrifié. Je me suis immobilisé. L'ONI était là, et l'instinct pris le relais. Je quittais mon appartement pour rejoindre le couloir. Une porte, n'importe laquelle. J'en choisissais une. Le plastique. Il était trop bruyant. Je revenais sur mes pas et passait une porte plus loin dans le hall. Je devais être plus discret. J'avançais le plus vite possible, éviter de marcher sur les plis du plastique, naviguant à travers les silhouettes de meubles recouverts, en essayant de rester silencieux. Je me collais près de la fenêtre de la chambre et écoutais. Ma porte s'ouvrait. Ils étaient chez moi. Est-ce que j'avais laissé des traces ? J'essayais de me détendre, de respirer, et d'attendre. >>>
Agent de l'ONI : Il est ici.
<<< Ils allaient fouiller tout l'immeuble jusqu'à me trouver et me planter un couteau dans le dos. Je fermais les yeux en essayant de disparaître. Les bruits disparaissaient, c'était ma chance, je pouvais atteindre les escaliers mais je devais faire vite. Je me lançais mais à peine entré dans le salon, je les entendais et me cachais derrière un canapé. Ils étaient juste au-dehors. J'attendais. Tout était calme. Puis ils frappèrent. >>>
[Bruits de combat]
<<< Les agents me frappèrent et s'apprêtaient à me mettre à terre quand soudain. >>>
[Deux coups de feu]
<<< Les agents tombèrent à terre, morts. Qu'est-ce qui s 'était passé ?! J'essayais d'y voir plus clair quand j'entendis un des agents, toujours vivant. >>>
[Gargouillements d'une bouche remplie de sang, puis ultime coup de feu]
<<< Puis plus rien. Le tireur émergea des ombres, prit le terminal d'un des agents et se dirigea vers moi. >>>
FERO : Tu me fais confiance, maintenant ?
Ben : Ou– Oui, oui ! Mais qu'est-ce que–
FERO : D'autres agents seront là dans deux minutes, alors soit tu attends de mourir, soit tu bouges ton cul et tu sautes par cette fenêtre tout de suite !
<<< Je me suis exécuté. >>>
Ben : D'accord, d'accord !
<<< Je venais de rencontrer FERO. Je suis Benjamin Giraud, et voici la traque de la Vérité. >>>
Ben : OK, ok…
<<< FERO ouvrit la voie vers l'escalier de secours. J'essayais de ne pas regarder en bas en sautant de plusieurs mètres et courut rapidement à couvert de l'autre côté de la rue. >>>
Ben : FERO ! Où est-ce qu'on va ?
FERO : Arrête… de parler.
<<< Je suivais ses ordres en essayant de ne pas réfléchir. Elle bougeait vite en restant dans les ombres. J'essayais de suivre ses pas, mais c'était difficile. J'étais à bout de souffle quand elle descendit dans un canal de drainage et s'arrêta. Je digérais toujours ce qui venait de se passer. >>>
Ben : Ces agents, c'était des agents–
FERO : Pas le temps de parler. Je suis venue uniquement pour que tu restes libre alors écoute : si ce n'était pas déjà le cas, tu es sur leur liste noire, maintenant. Tu dois quitter cette planète, des agents doivent déjà fouiller les environs et ils ne s'arrêteront pas avant de t'avoir neutralisé.
Ben : Merde, merde…
FERO : Écoute : nous te protégerons. Nous sommes en pleine mobilisation dans les colonies extérieures. Des pions puissants sont en mouvements, mais tout le monde est dans le noir pour le moment. Tu dois te débrouiller seul pendant quelques jours et nous avons de quoi te rendre discret.
<<< Elle montra le terminal. >>>
FERO : C'est intraçable. Utilise-le, il te donnera aussi accès à un compte sécurisé. Ça suffira largement pour le moment.
Ben : Sérieusement ?
<<< Depuis que l'ONI m'avait privé de mon compte bancaire, je n'avais pas pu acheter quoi que ce soit. Et FERO venait de m'offrir une sortie de secours hors de la ruine. Elle avait sauvé ma vie, et maintenant… >>>
Ben : C'est– c'est– Merci !
FERO : Tu peux accéder à nos caches. Sans réseau nos protocoles sont morts, mais dès que ce sera fini tu seras prévenu et je m'assurerai que tu sois bien reçu.
Ben : Attendez, vous ne serez pas là ?
FERO : Notre plan est dangereux, je dois disparaître. Définitivement, sûrement.
Ben : Quoi ? Pourquoi ?
FERO : Pas le temps. La fin du délai approche et le Major est toujours considéré comme un traître. Ton histoire a révélé l'ONI au grand jour, ils sont blessés. Ils saignent encore mais si les sénateurs n'ont pas agi, l'ONI pourra récupérer, il faut agir tant qu'ils sont vulnérables. C'est pour ça qu'ils ont coupé toutes les communications. C'est une mission dangereuse, mais nous n'avons pas le choix.
Ben : Mais vous–
FERO : Ne t'inquiètes pas Ben, je n'ai pas peur de la mort. Tout ça est tellement plus important que moi. Je sais qu'il y aura quelqu'un pour continuer le combat. Des gens comme toi.
<<< L'ONI sortait l'artillerie lourde contre moi. FERO m'avait sauvé la vie et elle s'apprêtait à s'engager seule dans une mission suicide. Je ne pouvais pas disparaître. >>>
Ben : Attendez, nous avons peut-être le choix.
<<< Je demandais à FERO de repousser ses plans de quelques jours, le temps que je suive la piste de Petra. Je savais que ce que je trouverais là-bas serait important. C'était la moindre des choses que je puisse faire pour empêcher un autre de mes amis d'être tué par ma faute.
Je remerciais FERO encore une fois et lui souhaitait bonne chance, puis nous nous sommes séparé. Je restais dans les ombres et allait vite pour rejoindre la navette vers Bliss. Je m'arrêtais juste à un magasin de surplus militaire en chemin. Puis je prenais mon billet pour l'espace.
À mon arrivée, je me dirigeai directement vers l'office des transports. Dans la navette, le capitaine s'était montré bien plus intéressé par mes pots-de-vin que par mon histoire. J'espérais que l'employé de l'office serait aussi pragmatique. >>>
Employé : Monsieur Jarred, on ne voit pas souvent des entrepreneurs comme vous se rendre au fin fond de l'espace pour se balader sur les plaines vitrifiées. J'ai quelques visites à vous proposer.
Ben : Merci, mais j'ai déjà tout prévu.
<<< Une fois mon transport négocié, je comprenais mieux ce qui était compris comme une compensation acceptable dans le milieu. Tout le monde possédait un terminal doré. L'employé me fit presque vider le compte en banque donné par FERO pour le permis. 75 000 crédits plus tard, j'avais les accès, un plan et de l'équipement. Mais il parut inquiet lorsque je refusais une escorte. >>>
Employé : Monsieur, c'est à quatre kilomètres. Et au-delà de la périphérie, le terrain est difficile, du verre brut. Certaines formations peuvent transpercer un homme.
<<< J'écourtai son hésitation. >>>
Ben : Vous prenez encore les crédits ?
<<< Alors que je m'apprêtais à partir, il me donna quelques conseils. Gratuits. >>>
Employé : Le vent est fort là-bas, et le climat est instable. On a dû fermer les réseaux de navettes ces dernières semaines. Si vous entendez cette alarme, cherchez un abri, ou vous y laisserez votre peau. Littéralement.
Ben : Merci.
<<< À l'extérieur de la ville, l'horizon était couvert de carrières. Mais dès la périphérie passée, les opérations minières s'arrêtaient brusquement. Et je vis pour la première fois la partie vitrifiée de la planète. Une mer de formes et de textures indistinctes, chaotique et impressionnante, des collines de verre noir à perte de vue.
Des squelettes d'immeubles fondus éparpillés. Le terrain était rude et j'avançais aussi vite qu'en rampant dans des champs de protubérances de verre. Le climat aussi était difficile. J'étais constamment assoiffé malgré mon hydratation régulière.
Je sentais que ma peau était sur le point de se fissurer sous mon épais équipement. Après m'être étouffé dans un nuage de poussière, je ne quittais plus le respirateur. Occasionnellement, des plantes désertiques sortaient de fissures, bleues ou rouge clair.
Mais à part les corbeaux qui semblaient omniprésents, j'étais le seul humain en vie. Une fine cendre flottait dans l'air, trente-deux ans plus tard, étouffant la plupart des formes de vie et dessinant dans le ciel au-dessus de moi des formes changeant avec les vents erratiques.
J'avais bien avancé quand un nuage de cendre descendit sur moi. Je devais m'arrêter, aveuglé. Faire un pas dans ces conditions, c'était prendre le risque d'une chute. Je consultait ma carte : j'avais parcouru trois kilomètres et demi. Je considérais prendre le risque d'avancer malgré le brouillard quand il se leva brusquement, et je fus un instant captivé par la beauté du paysage.
Puis un long et puissant son rauque me tira de ma torpeur, l'alarme de tempête. Je rangeait ma carte et avançait. Des poches d'air froid et chaud se succédaient, soulevant des débris de sable. Mais je ne voyait rien. Derrière moi tout était calme, et au sommet des pics devant, tout était clair.
Où était la tempête ? Je regardais de nouveau la carte : plus que quelques dizaines de mètres. Devant moi, j'aperçus les ruines d'un complexe, proches. Puis je réalisais soudain qu'il n'y avait pas de montagne devant moi. Un immense mur noir avançait sur l'horizon, se jetant sur moi. Je me mis à sprinter.
La tempête approchait, noire comme la nuit et immense. Je vérifiais ma position. La structure avait été engloutie et les sections qui dépassaient rasées. Il n'y avait aucun abri et la tempête arrivait. Je regardait autour de moi désespérément en essayant de protéger mon visage. Il y avait une section effondrée plus loin.
Des débris étaient portés par le vent, de petits bouts de verre qui accrochaient à mes vêtements et, portés par les courants d'air, coupaient la peau de mes membres. Le son de la tempête était assourdissant. Je devais entrer. Je frappait le sol du complexe où il semblait fragile, alors que le vent soufflait de plus en plus fort et que ma peau était en feu.
Un coup plus tard, le sol s'effondrait et je tombais dans la structure. Je reprenais mon souffle avant de retirer le respirateur. Ma peau était éraflée et un morceau plus gros que les autres était fiché dans mon pouce. La blessure saignait mais n'était pas profonde, j'utilisais mon kit de soin pour le panser avant de commencer mon exploration. J'allumais ma lampe-torche et la dirigeait sur un des murs. >>>
Ben : Service de renseignement de la Navy, communications spatiales…
<<< C'était un ancien complexe de relais subspatial de l'ONI. Un des milliers disséminés dans le sous-espace pour réduire la latence avec les relais de la Terre. L'ONI n'aurait jamais laissé quelque chose d'utile dans cet endroit. >>>
Ben : Okay, les indications de Petra.
<<< Je devais chercher des indications montrant une zone de sécurité. Je descendais des marches jusqu'à ce qui semblait être le dernier étage, et d'après l'écho, la pièce était immense. J'avançais dans des rangées d'étagères recouvertes de tissus. Quoi qu'ait subi Bliss, ça n'avait rien dérangé ici. Sous les tissus se trouvaient des armes. Fusil, explosifs, du matériel non réglementaire. >>>
Ben : Des flingues ?!
<<< J'avais fait tout ce chemin pour une cache d'armes ? Puis je l'aperçut du coin de l'œil. À l'autre bout de la pièce, derrière une porte de verre. Une petite lumière clignotante. >>>
Ben : Non… Impossible… Le relais ?
<<< Un relais actif ? Il pouvait contenir tout et n'importe quoi. Au vu des dégâts faits en surface, ils avaient sûrement pensé qu'ils s'étaient propagés jusqu'ici. L'ONI était sûrement totalement absente ici. C'était la raison de ma présence. Je connectais mon terminal. Le serveur lié au relais était en stand-by, mais fonctionnel. >>>
Ben : Ça se connecte !
<<< Quelque chose s'activa plus bas et des lumières d'urgence s'activèrent dans la pièce. Je commençais à faire des recherches. Biko. Les fichiers étaient récents. Je me souvenais encore du nom du fichier fuité par FERO. La vidéo s'affichait. Mais il y en avait un autre que personne n'avait vu. Je le transférais et l'ouvrait.
La vidéo rassemblait le point de vue de toutes les caméras présentes ce jour-là. La vidéo d'origine montrait seulement le Major tirer dans un couloir avec des cris de civils. Mais le reste du couloir n'était pas visible Je voyais maintenant deux personnes avec des lance-roquettes, d'autres avec des grenades, et le Major ne leur avait pas laissé la moindre chance.
Je le voyais éliminer méticuleusement chaque terroriste, ouvrant le feu douze fois et ne touchant à chaque fois que des assassins. Je voyais quatre gardes et le garde rapproché de Sekibo ouvrir le feu sur lui. Et les rapports légistes confirmaient ces événements. L'indic' de Ray avait raison.
Le Major avait tué les méchants qui voulaient tuer des innocents. Je trouvais également la demande de protection de Sekibo et le refus instantané de l'UEG. J'avais tout ce qu'il me fallait pour disculper le Major, et encore plus pour inculper l'ONI. Une idée me traversa l'esprit. Je savais exactement quoi chercher ensuite. >>>
Ben : Benjamin… Giraud.
<<< Un frisson me parcourut alors que les résultats s'affichaient. Des profils psychologiques. Des conversations entre Sully et ses employeurs, des listes de mes points de pression et de mes relations. Je me sentais nauséeux. J'enregistrais les fichiers mais ne pouvait me résoudre à les lire. Je faisait défiler les listes des témoins.
Les véritables états de service de Gabriella Dvørak : en 2524, elle était sur Dwarka et n'avait jamais mis les pieds sur la planète où elle avait supposément libéré le jeune John. Le survivant Thomas Wu, qui avait mentit sur l'existence de camps sur la planète de John, avait été soigneusement choisi.
On lui avait promis l'ouverture de plus de mémoriaux et de campagnes de sensibilisation sur les souffrances endurées par les prisonniers des insurgés. Je trouvais également les acteurs. >>>
Ben : Vous voilà, sales enfoirés.
<<< Hall Gustavson, ou plutôt Jakob Walker y était. Sa carrière, sa personnalité, son accord pour détruire tout travail passé et prendre sa retraite après ce contrat. Puis je trouvais Deon.
Ou plutôt Simon Kenzigton, il y avait même une vidéo d'un de ses entraînements d'imitation de Deon, répondant à un fichier audio programmé par l'ONI. Alors qu'il posait des questions sur mes propres vulnérabilités émotionnelles, mes nausées se transformèrent en rage. >>>
Ben : Connard…
<<< Quand vint le moment de l'histoire que je n'avais jamais voulu entendre, l'histoire des Spartans par Anthony, je réalisais que j'étais toujours réticent à posséder des preuves à ce sujet. Je me forçais à les ouvrir. J'avais sous les yeux des ordres de missions de reconnaissance top secrets datant de 2516, classés planète par planète, toutes des colonies extérieures.
Et dans les qualifications pour le programme, une liste de critères physiologiques et psychologiques, de compatibilité génétique avec les procédures d'augmentation, et l'âge optimal : 6 ans ou moins. Je lançais une dernière recherche. >>>
Ben : John… 1-1-7.
<<< Le voilà, sur la liste, en 2517. Je suivais son nom sur la liste de documents qui s'affichaient. Des rapports de progrès tenus par des scientifiques dans des termes qu'on utiliserait pour une arme expérimentale, mais ils parlaient d'un enfant. Ils avaient fait ça à un héros. À mon héros. Et à d'autres enfants. >>>
Ben : Qu'est-ce qui se passe ?
<<< Des fichiers corrompus commençaient à envahir mon terminal. Je le déconnectais immédiatement du serveur et vérifiais les fichiers. Ils étaient intacts. >>>
Ben : Ouf…
<<< Puis tout s'éteignit. >>>
Ben : Non, non !
<<< J'étais terrifié. Avais-je dépassé la fenêtre de 72 heures de Petra ? Est-ce que l'ONI m'avait surpris ? Je regardais l'heure. J'étais dans les temps. Mais que c'était-il passé ? Sur le relais, le voyant de stand-by était toujours allumé, clignotant vivement. J'avais tout ce qu'il me fallait. Je sortait du bunker, il était temps de laisser ce désert de cendres derrière moi. Alors que j'entamais mon retour dans les terres vitrifiées, mon pas était plus assuré. Je connaissais le terrain, et je tenais l'ONI à ma merci.
Rejoignez-moi pour le prochain épisode de la traque de la Vérité. >>>
"Je n'arrivais pas à croire que la station ait survécu, et pourtant elle était là – une tombe administrative scellée sous des couches de verre."
"C'était difficile d'imaginer ces terres désolées comme étant une ville. Le verre s'étirait sur des kilomètres dans toutes les directions, pétrifié comme un océan. Même içi, où l'excavation avait laissé une trace humaine, le paysage était rude."
De Manikata au site n°1774
L'industrie de la silice et le profit de la tragédie dans les périphéries
Quand une espèce alien lance une attaque globale catastrophique sur une planète humaine, réduisant sa surface en une soupe chimique, la plupart d'entre nous perçoivent cet évènement comme une horrible tragédie. BXR Mining Corporation y voit une opportunité commerciale. En annihilant monde après monde dans les colonies extérieures en les bombardant de plasma, les Covenants ont fait les affaires de l'industrie de la silice en liquidant, littéralement, toute ressource ayant autrefois appartenu à quelqu'un d'autre.
Des villes accueillant des millions d'habitants furent réduites en une surface dense sans propriétaire. Dans le cadre de l'effort de reconstruction, les gouvernements offraient même des finances à ceux qui se débarrasseraient de ce condensé de civilisation, déjà emballé sous forme de verre siliceux. BXR et le reste du cartel étaient payés pour extraire de la matière première avant de la revendre pour une misère. Depuis, le discret marché de la silice est en pleine explosion.
Les politiciens déclarent que ces mines à ciel ouvert sont une étape importante pour la reconstruction, mais pratiquement aucune de ces ressources n'est utilisée pour reconstruire quoi que ce soit dans les colonies extérieures. Les prix du marché font que tout est exporté pour que les industries des colonies intérieures fabriquent tout et n'importe quoi avec. Les prix sont si bas que personne ne pense au dérangeant pourcentage de millions de gens fondus présents dans ces produits. BXR appelle cette silice « enrichie organiquement », comme par hasard riche en très profitable zéolithes, et j'imagine que quand vous avez des finances quasiment illimitées, vous pouvez déguiser la vente de victimes d'un génocide en ce que vous voulez et même payer une campagne de com pour soutenir que ces gens ont été purement évaporés. Une manipulation partielle et cynique d'une vérité bien pus dérangeante.
À mon arrivée sur BXR1774, je pensait déterrer la vérité sur le Major, mais j'ai trouvé bien plus : la culture étrange qui se forme dans les installations minières isolées. Bliss n'était plus une planète, c'était un site d'excavation industriel, pas légalement la propriété de BXR, mais ils contrôlaient au final tout. Dans les limites du périmètre d'opérations, c'était un monde étrangement animé : un complexe de bars, de casinos et de commissariats, des vendeurs de rue avec leurs kiosques à chaque coin de rue, vendant des produits horriblement chers. Vous n'imagineriez pas qu'un petit terminal plaqué or à 6000 crédits se vendrait dans une installation minière, et pourtant. Où que se pose mon regard, je voyais des travailleurs en vêtements de travail sales tapotant sur leurs appareils hors de prix.
Les mineurs vivaient une vie dure et étrange. La plupart solitaires, vivants dans des dortoirs, travaillant 100 heures par semaine pour un salaire juteux. Il se trouve que les gens sont bien plus durables que les machines dans les tempêtes de silice, jusqu'à un certain point, du moins. C'était apparemment comme ça qu'ils dépensaient leur argent, vivant dans un endroit bruyant, sale et déprimant où au-dessus des bruits des commerces, des machines et du vent, on entendait que les croassement des corbeaux survivants des ordures.
Au-delà, on ne voyait que des carrières à perte de vue, descendant quelques centaines de mètres dans la couche de silice, les foreuses et les camions vrombissant au fond. Depuis le bord, les travailleurs étaient aussi petits que des fourmis.
Au-delà de la périphérie s'étendait la véritable planète vitrifiée : une mer déchaînée et chaotique de verre noir et déchiré, créant des formes étranges, craquant et se fissurant sous chaque pas, dur et cassant puis soudain lisse. Le paysage était comme un cauchemar surréaliste, complètement abstrait jusqu'à ce qu'une forme familière ne se matérialise dans le chaos : les squelettes d'immeubles, des morceaux de véhicules, d'inattendus indices de la civilisation. J'imagine que tout fond différemment.
Je n'avais pas réalisé à quel point l'appropriation de l'endroit par BXR était flagrante jusqu'à ce que je rende compte que personne ne parlait du passé de cet endroit. Ceux qui s'en rappelaient étaient soit morts soit partis depuis longtemps. Certains endroit avaient été dégagés, pas brutalement comme pour une opération minière mais avec grand soin. J'en avait entendu parler, des gens revenant chez eux et déblayant le verre.
Même si ils ne pouvaient ou ne voulaient pas rester, ils prendraient du temps à essayer de reprendre ce bout de terrain qui leur avait été pris. Au beau milieu de cette étrangeté futile, des souvenirs de ce qui semblait naître et mourir partout : des mémoriaux aux victimes, gravés dans le verre, d'étranges restes de vies, vécues et perdues, nés dans le verre et figés dans le temps. Les autels apparaissaient de temps à autre, souvent abîmés par les tempêtes, mais parfois, ces sentiments avaient survécu. Je devais régulièrement me rappeler que près d'un demi million de personnes vivaient dans cette ville. C'était chez eux. C'était Manikata, mais pour les employés de BXR, c'était le site numéro 1774.
Qu'on puisse simplement oublier l'histoire ou non, c'était impossible d'être aveugle à la destruction. Elle était partout. Je me demandais ce qui se serait passé si l'attaque Covenante sur la Nouvelle Mombasa il y a six ans s'était étendue sur toute la Terre. Ou sur Mars. Et si les Covenants avaient décimé les mondes où les sénateurs de l'UEG et les pontes des médias avaient leurs maisons de vacance ? J'imagine que BXR et le reste de l'industrie feraient preuve d'un peu plus de respect envers ces débris. On ne saura jamais car nous avions tout fait pour que ça n'arrive pas.
Cette réalité devait être insupportable pour les gens qui s'étaient créé une vie dans ces régions reculées de l'espace. Alors que les patriotes de la Terre faisaient passer les protestations des coloniaux pour les pleurs d'enfants gâtés, il s'imposa à moi que ces gens avaient fait preuve d'une incroyable retenue. Ils auraient eu bien des raisons de déclencher une sanglante insurrection il y a des années. Si les habitants des colonies extérieures pouvaient marcher sur ce verre, peut-être ne seraient-ils pas si outragés par l'indépendantisme des colons de la périphérie. Le conflit civil serait terrible, mais ce ne serait que justice enfin rendue.
Si ils pouvaient voir ce que j'ai vu, ils comprendraient la douleur ressentie ici, conséquence de puissantes forces, l'ONI, BXR, les médias, opérant dans l'ombre. Pour l'argent ou le pouvoir, trop de ces gens avaient exploités ces infatigables travailleurs, des gens courageux qui défendaient leurs droits et restaient dignes en essayant de rendre leur coin d'espace un peu plus agréable. Mais l'avarice ne connaît pas de limites et sans retenue, elle dévore tout ce qui fait de nous des humains.
Alors que mon cargo s'éloignait de Bliss, laissant la périphérie derrière moi pour rejoindre le confort des colonies intérieures, j'essayais d'appréhender combien de cadavres de gens innocents étaient répartis dans les kilomètres cubes de silice transportés dans les soutes en-dessous de mon siège. Combien de ces gens qui voulaient rendre leur coin d'espace plus agréable ? Jusqu'à quel nombre de partie par million la silice « enrichie organiquement » par le sacrifice humain justifiait le profit pour BXR et nous tous ?
J'imaginais être pragmatique, une version humaine des IA dirigeant l'ONI, croyant que tout pouvait être pensé en coût contre bénéfice. Je ne pense pas penser ainsi à présent. Parce que ces morceaux de silice couvrant cette planète morte, prisonniers de l'atmosphère d'un monde détruit, faisaient horriblement mal lorsqu'ils vous fouettaient le visage. Et parce que l'isolation de mon appartement, achetée pour une bouchée de pain à une entreprise quelconque, un prix dérisoire permis par la perte de nombreuses vies dans les colonies extérieures, était remplie de ces même morceaux de verre. J'avais vu d'où ils provenaient, et cette silice enrichie organiquement brûlait toujours ma peau.
Le prix de notre liberté et de notre sécurité était lourd. L'ONI avait caché la vérité sous le tapis et avaient levé un coin pour faire bonne figure. Mais je n'avais plus peur.
Combien de personnes notre gouvernement avait tenu dans l'ombre ? Combien avaient été balayés et ignorés pour le profit ? À partir de combien était-ce trop ? Pour moi, la réponse était un.
Semaine 13
"Petra met en garde face aux dangers d'aller en public, mais les rouages du grand projet sont déjà en mouvement. Il est temps de détruire l'ONI une bonne fois pour toute."
PETROSKY: C'est qui ?
BEN: Anthony, c'est Ben Giraud. J'ai peu de temps mais je dois–
PETROSKY: Ben ? Je– Je n'ai pas reconnu le canal, vous êtes où, en prison ou–
BEN: Écoutez. Je vous ai envoyé des coordonnées. Retrouvez-moi là-bas lundi.
PETROSKY: Um…
BEN: Vous voulez toujours faire tomber l'ONI ?
PETROSKY: Ou– Oui. Je ne sais pas quoi dire. On a frappé fort et ça a merdé, Ben. Les politiciens n'en ont rien à fou–
BEN: Peut-être, mais j'ai du lourd, maintenant, et on va viser ceux qui ont le vrai pouvoir. Je comprend ce que vous voulez dire, mais je serais bientôt en vol, donc dites-moi maintenant. Vous en êtes ?
PETROSKY: J'en suis, d'accord ?
BEN: Ouais. Vous êtes le meilleur.
PETROSKY: Mais je vous le dit, le sénat n'est–
BEN: On a pas besoin du sénat, Anthony. Faites-moi confiance, quand ce sera fait, tous les connards menteurs et malhonnêtes de l'UEG seront arrêtés pour haute trahison.
Je suis Benjamin Giraud, et voici la traque de la Vérité.
Mon vol s 'apprêtait à quitter Bliss. Le transport était plein et faisait quelques vérifications de sécurité. Je m'attardais sur la piste d'embarquement le temps de passer un autre appel.
RAY: Raymond Kurzig à l'appareil.
BEN: Ray, c'est Ben ! Je–
RAY: Ben, qu'est-ce que c'est que ce canal ? Tout va bien ?
BEN: Oui, oui, je vais bien, je l'ai trouvé.
RAY: Trouvé quoi ?
BEN: Tout.
RAY: Quoi, tout ?
BEN: Je t'ai envoyé les fichiers. C'est une surprise.
RAY: D'accord, attends…
J'écoutais Ray ouvrir le fichier et voir tout ce que l'ONI voulait nous cacher.
RAY: Mon dieu… Ben, où t'as trouvé ça ?
BEN: Tu ne me croirais pas, mais c'est notre chance. Notre dernière chance de mettre un terme à tout ça.
RAY: Je sais pas quoi dire…
Ray était maintenant en possession des sauvegardes, et j'avais besoin d'une ultime faveur. Il était la seule personne en qui je pouvais avoir confiance. Je lui donnais une liste d'adresse à qui il devait envoyer les fichiers. J'ai entendu sa mâchoire tomber en voyant les liens. Le choc passé, il me confirma qu'il le ferait.
RAY: Oui, d'accord. Pas de souci.
BEN: Je pourrais jamais assez te remercier, mais on les tient, Ray. On les tient.
Et je te promet que personne ne saura que tu m'as aidé pour Biko. J'enverrai le reste de mon histoire une fois rentré, et tu seras absent de tous les enregistrements, aucune de nos conversations. Tu avais raison de vouloir laisser tomber et je ferais en sorte que tu sois épargné.
RAY: Ben. Ils ont tout pris chez moi.
BEN: Quoi ?
RAY: Ma maison. Ils lont tout pris chez moi. Même le plancher. Ils–
BEN: Ray, Ray-
RAY: Ils ont osé faire ça. Où ma femme et ma fille dorment.
BEN: Mais comment ils savent que–
RAY: Elles sont sur une autre planète, en sécurité, mais… Que je le veuille ou non, je ne peux plus reculer, maintenant. Je veux aider.
Ray était un des humains les plus altruiste que j'ai eu l'honneur de connaître. Il était sorti de sa zone de confort et avait tout sacrifié de nombreuses fois. Je ne pense pas pouvoir lui faire comprendre un jour à quel point c'était important pour moi.
Je lui ai envoyé des instructions sur des fichiers cryptés pour finalsier notre plan. Je l'ai remercié une dernière fois, nous nous sommes souhaité bonne chance et quittés là-dessus. La prochaine fois que je le verrai, nos vies seraient bouleversées et je n'aurais pas choisi quelqu'un d'autre pour être à mes côtés.
Alors que je quittais les colonies extérieures, il était difficile de penser au prix payé pour notre liberté et notre sécurité. Tant de vérités avaient été cachées, tant de personnes. L'ONI avait tenté de m'enterrer. Mais ils avaient échoué. Je n'étais plus effrayé, j'avais des choses à dire. Combien de personnes sacrifiées était trop ? Selon moins, la réponse était une.
MSHAK [MESSAGE]: Allô ? Mec, j'attendais ton appel. Faut que je te dise quelque chose d'important. Ceci est un message préenregistré ! Haha !
BEN: Mshak, haha! M-shack! Écoute, je–
[BEN LAISSE UN MESSAGE À MSHAK]
Mshack me hantait toujours. Quand je fermais les yeux, son corps était glissé dans un sac noir et je ne pouvais rien faire pour lui. Mais je devais aller de l'avant pour lui. Pour Ray. Pour FERO. Pour Petra, d'Anthony, de Katrina, d'Ellie, pour tous ceux dans les colonie extérieures, tout ceux que notre gouvernement avait maintenant dans le noir. Par choix ou non, trop de sacrifices avaient été faits, et trop de ces sacrifices étaient humains.
BEN: Je– Je voulais juste te dire merci. Je suis désolé et–
Pour la première fois de ma carrière, je sentais que je devais dire la vérité et toute la vérité, aussi moche soit-elle, des pistes étranges au noyau pourri. Je ne voulais pas que tout ça n'ait servi à rien. Voilà ce que je ferais pour tout le monde. Je leur donnerai la dignité de connaître la vérité.
J'étais surpris quand Petra Janecek m'appela. Pour quelqu'un qui m'avait souvent menacé physiquement, elle m'appelait quand même pour savoir si j'allais bien.
BEN: Tu sais, si je ne te connaissais pas mieux que ça, je me demanderais si tu ne t'inquiétais pas pour moi.
PETRA: Pfft, reprends-toi, Giraud. Je voulais juste savoir ce que tu avais, mh, trouvé.
BEN: Sérieusement, je me suis déjà excusé une centaine de fois pour… avoir été un idiot, avoir menacé ta réputation, tout ça. Mais je pense que je veux te remercier une dernière fois.
PETRA: De rien.
BEN: Pour toute ton aide. Vraiment, je ne saurais pas dire à quel point c'est important pour–
PETRA: C'est bon, c'est bon, ça suffit.
BEN: J'en fais trop ?
PETRA: Un peu, oui. Tu vas vraiment ruiner ma réputation, là. J'espère que ça ne sera pas le point final de ton histoire… Un appel pour parler franchement. Je savais que ça se terminerait mal, mais à ce point ! Bref, je voulais savoir ce qu'avait donné la piste. Qu'as-tu trouvé ?
BEN: Tu avais raison, c'était une chance unique.
PETRA: Vraiment ? Comment ça ? Pourquoi–
BEN: J'ai tout, Petra. Toutes les preuves pour tout corroborer.
PETRA: Sois plus clair, Ben. Qu'est-ce que tu as trouvé à propos de Biko ?
BEN: Toute l'histoire. Non seulement le Major est innocent, mais il a sauvé la situation. Il a fait l'impossible. J'ai tout ce qu'il faut pour le prouver. Le meilleur, c'est que je peux aussi montrer que l'UEG a été négligent et a conspiré avec la magistrate sur Biko pour le cacher. Coercition, pots-de-vin, la totale. Ces connards arrogants auraient pu empêcher ça. Ils le savent. L'ONI et l'UEG sacrifiaient le Major aux masses pour se sauver la face, pour distraire le public et le dissuader de creuser l'affaire. Mais maintenant j'ai tous ces fichiers qu'ils voulaient cacher. On les tient à bout portant.
PETRA: Non, Ben. Ils masqueront toute l'affaire. C'est juste–
BEN: Ils essaieront. Je ne sais pas quand ou comment, mais ils sont de mèche avec Biko. Ils révéleront les vrais coupables mais laisseront quand même tomber le Major. Je ne les laisserai pas faire ça. Nous blanchirons le Major et exposerons l'ONI.
PETRA: Nous ? Qui « nous » ?
BEN: Ray, moi et Petrosky.
PETRA: Les trois amigos, hein.
BEN: Tout sera terminé demain.
PETRA: Ben, tu sais que tu n'as pas à le faire comme ça.
BEN: Petra, ça ira. Ça ira. Je sais que tu t'inquiètes parce que je suis hors du coup, tu avais raison, mais cette fois–
PETRA: Je ne veux pas que tout ça se termine mal.
BEN: Je dois le faire.
PETRA: Demain, alors. Quel est le plan ? Tu as trouvé l'éditeur le plus couillu du Magellan pour publier l'affaire ?
BEN: Non. Je vise plus haut. Bien plus haut.
PETRA: Ça veux dire quoi ?
BEN: En fait, j'espérais que tu pourrais m'aider, parler de ça à ton réseau. Faire tourner l'info, personne ne voudra rater ça.
Assis dans le transport, préparant tout pour demain, je me rend compte la chance que j'ai de faire partie de tout ça. Si Ray, Anthony et moi réussissons, tout ce que l'ONI a tenu dans l'ombre depuis des générations sera exposé pour la première fois. Grâce à l'aide de nombreuses et courageuses personnes. Tous ceux qui ont tout risqué, qui m'ont laissé des messages, mes amis, je voulais vous remercier. Ce sera ma dernière transmission. Demain, vous serez témoin de la fin de cette histoire. Après ça, je disparaîtrai. Pour un moment au moins. Selon ce qui se passera, j'espère être vite de retour.
À tous ceux qui ont écouté mon histoire, qui se sont levé et fait entendre leur voix, je veux que vous sachiez qu'en possédant la vérité, vous possédez le pouvoir, et en partageant cette liberté, nous maintenons ce pouvoir. N'oubliez jamais ça. Ça a été un honneur de me trouver au centre de toutes ces opinions et ces histoires. C'était une expérience qui remet tout en perspective. Vous tous qui m'écoutez en ce moment, du fond de mon cœur, je vous remercie.
Mais par-dessus tout, je veux remercier le Major. Major, vous nous avez sauvé de bien des manières, même sans vous en rendre compte. Vous avez tout sacrifié pour nous, et quel que soit le coût de mes actions demain, je sais que nous vous devons ce sacrifice, à vous et à tous ceux qui nous protègent. Et si je réussis, tout le monde saura que vous êtes toujours le sauveur dont nous avons eu besoin.
PETRA: D'accord, mais pourquoi ? Quel est le plan ?
BEN : Nous passerons sur ECB. En période de grande écoute. Grâce à un vieil ami producteur.
PETRA: Uh…
BEN: Ça sera la plus large diffusion qu'on puisse espérer.
PETRA: Attends, attends… Tu veux dire que tu vas–
BEN: Petra… Demain, nous serons sur tous les réseaux. Nous toucherons peut-être toutes les personnes vivantes. Nous laverons le nom du Major avant qu'ils ne l'abattent. Nous couvrirons le monstre de kérosène et devant tout le monde, une bonne fois pour toute, nous le ferons brûler.
Je suis Benjamin Giraud. Et c'était la traque de la Vérité.
"Toutes les histoires ont leur méchant. Aujourd'hui, nous nous intéressont au nôtre."
[Générique ECB]
Présentateur : De retour sur ECB, nous continuerons plus tard notre couverture du jour de commémoration en interviewant d'autres prisonniers de camps de travail. Mais avant cela, nous avons une exclusivité : le journaliste Benjamin Giraud va nous parler de son histoire ayant déchaîné les colonies extérieures : La traque de la Vérité, l'histoire du Major. Ben va nous révéler de nouvelles informations, bienvenue Ben.
Ben : Merci, ravi d'être ici.
Présentateur : Une seconde, Ben, nous venons de recevoir un rapport de Biko : après une enquête secrète, la magistrate Laura Adams et des agents de l'UEG ont publié de nouveaux enregistrements de caméras et rapports d'autopsie liés au massacre de l'ambassade. Ces preuves concordent pour incriminer le groupe extrémiste Sapien Sunrise, levant toute charge sur le Major ou les Sangheilis. L'UEG a qualifié le massacre d'attaque contre la paix et promet de continuer à supporter les initiatives de diplomatie locales avec les délégations aliens. Le nouveau sénateur Andrew Del Rio est revenu sur ses précédentes déclarations, appelant le Major un héros légendaire, et déclarant que chaque statue en son honneur est monument à chérir. Depuis son bureau ce matin même, le sénateur est parti en vacances pour des raisons familiales. Ben, vous avez travaillé sur le profil du Major depuis longtemps. Pourquoi ?
Ben : Attendez, vous croyiez vraiment que le Major était coupable ?
Présentateur : Ben, mes spéculations sur le coupable–
Ben : Allons, c'est de l'ONI tout craché. Bien sûr que le Major était le héros sur Biko, mais les Sapiens n'auraient pas pu y arriver sans l'UEG, regarder les conversations d'Adams dans le dossier que j'ai envoyé, vous comprendrez.
Présentateur : Oui, nous sommes en train de les vérifier…
Ben : Pas de souci, je les ai sur moi.
Présentateur : Hum, d'accord…
Ben : Hein ? Désolé, il y a un problème. Non, ils n'ont pas… Attendez, laissez-moi réessayer !
Présentateur : En attendant, revenons sur–
Ben : Sekibo a demandé de l'aide à l'UEG avant la rencontre et ils l'ont rejeté directement, ils auraient pu lui fournir des gardes mais ils n'ont même pas lu sa requête ! Et maintenant Adams vient s'afficher en sauveuse ?!
Présentateur : Vous dites que l'ambassade de Biko a fait une demande fédérale, mais qu'il était vulnérable parce que le sénat a refusé la requête sans délibération ?
Ben : C'est n'était pas de la négligence–
Présentateur : Mais l'ambassade n'a rien dit–
Ben : Pas aux journalistes. Ni à personne d'autres, ils agissent pour sauver leur réputation ! Attendez, une question, où est Ray Kerzig ?
Présentateur : Euh…
Ben : Il vous a bien envoyé les fichiers ?
Présentateur : Nous avons reçu vos fichiers–
Ben : Mais il n'est pas là, nous étions sensé nous retrouver.
Présentateur : Continuons…
Ben : Et Petrosky ? Il a disparu aussi ?!
Présentateur : Le caporal Petrosky sera bientôt avec nous, concentrons-nous.
Ben : Oui, désolé.
Présentateur : Vous avez été engagé par l'ONI pour établir cette histoire, n'est-ce pas ?
Ben : En effet.
Présentateur : Et que s'est-il passé ?
Ben : J'ai découvert plusieurs incohérences entre les sources et ils m'ont viré.
Présentateur : Ils vous ont licencié pour avoir trouvé des incohérences ?
Ben : Allons, ne jouez pas au surpris, nous savons tous les deux que l'ONI manipulait les sources. Mais tout ça n'était rien comparé à la vérité sur le Major. Les fissures étaient mineures au début mais tout finit par ne plus avoir de sens, et j'ai tenté de créer de la cohérence avant de découvrir la vérité. Les sources qu'ils me donnaient étaient manipulées, c'étaient des acteurs. Certains étaient de vrais personnes manipulées et d'autres jouaient simplement le jeu du mensonge, des acteurs ! Incroyable !
Présentateur : Nous vérifions toujours la légitimé de vos fichiers mais la vidéo est disponible. Voulez-vous la montrer ?
Ben : Oui, vous allez voir l'acteur jouant Deon Govender, supposément le professeur de boxe de John. Cet homme m'a manipulé avant que je ne trouve cette vidéo où il s'exerce pour le rôle.
[L'acteur passe entre voix de vieillard et voix plus jeune, travaillant l'intonation]
Ben : C'est tout.
Présentateur : Je… Je ne sais pas quoi dire.
Ben : N'est-ce pas ?
Présentateur : Nous sommes ici avec Benjamin Giraud pour une exclusivité. Notre équipe s'applique à vérifier la légitimité des sources et documents fournis par Ben pour fonder son histoire–
Ben : Et le pire, c'est que le vrai Deon est mort ! Ils étaient prêts à aller aussi loin pour couvrir leurs mensonges !
Présentateur : Mais que couvraient-ils exactement ? Pourquoi l'ONI emploierait autant de moyens–
Ben : Je vais vous le dire : le programme SPARTAN-II. Posez-vous la question : comment s'est déroulé le recrutement de ces incroyables héros ? Et bien ils ne l'ont pas fait : quelqu'un de l'ONI a établit une liste de jeunes enfants prédisposés, les a fait kidnappé et remplacer par des clones conçus pour mourir, leur ont lavé le cerveau pour en faire des soldats et en a massacré près de la moitié pour–
Présentateur : Ben, ce que vous nous décrivez est difficile à croire, et si ça s'avère vrai, il ne s'agit pas juste de mensonge, mais de crimes contre l'humanité.
Ben : Exactement ! J'ai des fichiers–
Présentateur : Avant de continuer, mon équipe me dit qu'ils ont terminé d'inspecter les fichiers, dont ce que nous venons de voir, et certains semblent dater de près de 40 ans. Néanmoins, comment expliquez-vous que tous vos fichiers aient été créés au cours des deux derniers mois ?
Ben : Quoi ?!
Présentateur : Je ne sais pas à quoi vous jouez, Ben, mais vos documents sont faux.
Ben : Non–
Présentateur : Vos documents et interviews sont trafiqués–
Ben : Non, non, attendez–
Présentateur : Qu'est-ce que vous essayez de faire, vous pensez pouvoir venir dans mon émission et –
Ben : Non, c'est impossible ! Charles, comment pourrais-je–
Présentateur : Vous pensez réellement que nous ne vérifierions pas ?
Ben : Une minute. Si c'était vrai, que j'étais un génie du crime ayant monté tout ça, pourquoi viendrais-je ici pour me faire prendre ?!
Présentateur : Je n'en sais rien, monsieur Giraud ! Publicité, gloire, ego, tout ça à la fois ?! Vous ne seriez pas le premier théoricien du complot–
Ben : Non !
Présentateur : Dans mon émission, nous vérifions les sources, et je suis sur le point de vous faire sortir d'ici !
Ben : Je suis ici, Charles, pour essayer de dévoiler que le gouvernement a soutenu un kidnapping de masse et des meurtres juvéniles ! Est-ce assez pour votre émission ?!
Présentateur : Ce serait courageux de votre part si vous n'aviez pas falsifié les preuves–
Ben : Vous ne me croyez pas ? Petrosky peut corroborer mon histoire, demandez au témoin oculaire ! Vous vous sentez de taille ?!
Présentateur : [soupir] J'en serais ravi. Nous accueillons maintenant le vétéran ODST Anthony Petrosky.
Ben : Enfin…
Présentateur : Bonjour, Anthony.
Petrosky : Bonjour…
Présentateur : Le plaisir est pour nous, c'est toujours un plaisir d'accueillir un vétéran en uniforme.
Petrosky : Ravi d'être ici.
Présentateur : Dites-moi, vous avez travaillé avec Ben ?
Petrosky : Oui, je suis en contact avec monsieur Giraud depuis quelques semaines.
Ben : Parlez des augmentations !
Présentateur : Monsieur Giraud, vous m'interrompez beaucoup trop souvent, ne me forcez pas à couper votre micro. Désolé, Anthony. Pourquoi l'avez-vous contacté ?
Petrosky : J'ai contacté monsieur Giraud il y a trois mois dans le cadre d'une enquête spéciale.
Ben : Quoi ?!
Petrosky : L'UNSC était sur la trace d'une nouvelle secte insurrectionniste menaçant de déclencher des guerre interplanétaires.
Ben : Ce n'est pas ce que–
Petrosky : Ma mission était d'infiltrer le groupe, et d'exposer un de ses membres hauts placés en incriminant un membre éminent de l'UNSC.
Présentateur : Le Major.
Petrosky : Oui.
Présentateur : Vous étiez donc en mission d'infiltration ?
Petrosky : Oui, sous couvert d'un ancien militaire intéressé par des idéologies extrémistes, j'ai contacté monsieur Giraud pour lui faire croire que je voulais l'aider à diaboliser l'ONI.
Ben : Anthony ! Non !
Petrosky : J'ai gagné sa confiance pour lui faire croire que j'allais lui servir de témoin pour supporter la révélation de fausses atrocités.
Ben : Non, ne faites pas ça Anthony !
[Le micro de Ben se coupe]
Présentateur : Excusez-nous. Veuillez continuer, monsieur Petrosky.
Petrosky : J'ai… J'ai aidé monsieur Giraud à monter des interviews pour rendre crédible ses révélations auprès de ses auditeurs.
Présentateur : Vous l'avez donc aidé à provoquer l'opinion publique alors que vous serviez l'UNSC et jouiez votre rôle d'agent infiltré ?
Petrosky : Oui…
Présentateur : Il y avait-il une seule chose vraie ? Avez-vous été témoin de quoi que ce soit qui puisse corroborer les rumeurs concernant le programme Spartan, les enlèvements– ?
Petrosky : Non, monsieur. Je n'ai jamais été témoin de quoi que ce soit. Je n'ai jamais vu d'enfant doté de cicatrices d'améliorations biologiques, ni rien d'autre concernant l'ONI ou le programme Spartan. Je ne faisais que dramatiser de vieilles histoires de fantômes. Il n'y aucune source sérieuse corroborant ces rumeurs.
Présentateur : J'imagine que ça a été difficile de mentir au public et déclencher le lynchage d'un héros.
Petrosky : Oui, monsieur… C'était la partie la plus difficile.
Présentateur : Et vous n'avez jamais rencontré John-117 ?
Petrosky : Je n'ai jamais rencontré John-117, mais je serais honoré de pouvoir le faire un jour. C'est le plus grand héros de notre époque.
Présentateur : Merci de votre intervention, Anthony, et de vos services. Mesdames et messieurs, nous sommes avec Benjamin Giraud alors que son histoire se délite sous nos yeux. Ben, avez-vous quelque chose à dire ?
Ben : Je ne sais pas ce que lui a fait l'ONI, mais il ment. Ils sont parvenu à corrompre un homme bon, un soldat, pour me discréditer.
Présentateur : Je vous met dehors, maintenant.
Ben : Vous savez que vous êtes une marionnette !
Présentateur : Je ne fais qu'observer des faits ! D'où sortez-vous ces prétendues preuves ? Si il faut dévoiler vos sources, c'est maintenant !
Ben : Je commence à en avoir marre…
Présentateur : Nous sommes donc deux !
Ben : Je me fiche de ce que dit la date de création, j'ai téléchargé ces fichiers il y a deux jours sur un serveur dans une installation abandonnée de l'ONI sur Bliss !
Présentateur : Vous avez trouvé votre trésor de secrets gouvernementaux dans une ruine non gardée sur une planète vitrifiée ?
Ben : Je n'imaginais pas que ça tournerais comme ça !
Présentateur : Monsieur Giraud, laissez-moi vous montrer ceci. Cette vidéo a été enregistrée il y a deux jours. Vous voilà entrant dans un bunker sur Bliss.
Ben : Quoi ?! Comment avez-vous eu ça ?!
Présentateur : Et il y a deux jours la police locale a trouvé une énorme cache d'arme, ainsi que le serveur dans ce bunker. Son contenu appartenait à une organisation liée à une insurrectionniste appelée FERO, qui a été impliquée plus tôt aujourd'hui par des membres de Sapien Sunrise comme le fournisseur des armes utilisées lors du massacre de l'ambassade.
Ben : Vous essayez d'attribuer la mort de Sekibo à FERO ?! Elle n'a rien à voir avec tout ça !
Présentateur : Et les modifications de leurs armes sont les mêmes que celles trouvées dans votre bunker.
Ben : D'accord, j'ai compris, je suis un terroriste travaillant pour FERO, c'est ça ?!
Présentateur : Non. Apparemment, vous ne travaillez pour personne, monsieur Giraud.
Ben : Quoi ?
Présentateur : Voici l'enregistrement d'une caméra de surveillance il y a deux jours, montrant deux membres de Sapien Sunrise entrant dans votre appartement–
Ben : Non, ils étaient de l'ONI !
Présentateur : Ces hommes ont été tués. Un marché ayant mal tourné ?
Ben : Non, c'étaient des hommes de l'ONI qui venaient me tuer !
Présentateur : Des agents de l'ONI ont également retrouvé le compte bancaire que vous avez utilisé pour financer les activités terroristes de FERO, avec à la clé l'achat de surplus militaires juste à côté de chez vous. Voici la vidéo où vous faites cet achat !
Ben : L'ONI avait envoyé ces agents à mon appartement pour me tuer ! Elle m'a sauvé la vie et m'a donné de l'argent ! J'essayais de rester en vie !
Présentateur : Nous avons tous les enregistrements du voisinage. Les seules personnes entrées dans votre immeuble cette nuit-là sont vous et les deux membres de Sapien Sunrise que vous avez tué.
Ben : Ils n'étaient pas de Sapien– Non, non, non, non…
Présentateur : Monsieur Giraud… FERO… Quel que soit le nom que vous vous donnez… Vous n'avez aucun échappatoire. Alors passez directement à votre grand discours rebelle que je puisse mettre fin à cette triste imitation d'interview !
Ben : Vous… Vous…
Présentateur : Rien ? Bien ! J'ai eu ma dose pour aujourd'hui.
Ben : Où est Ray ? Qu'est-ce qui lui est arrivé ?
Présentateur : Raymond Kerzig va bien, nous lui avons parlé hier.
Ben : Je ne crois plus un mot de ce que vous prononcez…
Présentateur : Il nous a donné les fichiers comme vous l'avez demandé, mais il nous a également détaillé comment vous les aviez falsifiés.
Ben : Non… Je veux une preuve que Ray Kerzig et sa famille sont en sécurité et libres. Appelez-le tout de suite !
Présentateur : Après toutes vos accusations d'atrocités et de trahisons, votre pitoyable quête de vérité a trompé de nombreuses personnes. Laissez-moi me faire porte parole de la presse libre et demander à toute personne dans cette galaxie, en son âme et conscience, de bien vouloir croire que l'atrocité, c'est vous, monsieur Giraud !
Ben : L'ONI a tué Mshak…
Présentateur : C'est vous qui êtes un traître !
Ben : Ils l'ont mis dans un sac noir et l'ont enterré…
Présentateur : J'en ai ma claque.
Ben : J'ai entendu tellement de choses ces derniers mois, je sais de quoi je parle quand je dis que le Major, est un héros, mon héros, le héros de tous, et vous lui avez tous tourné le dos ! Tous autant de chiens-chiens !
Présentateur : Monsieur Giraud va maintenant devenir le problème des agents fédéraux.
Ben : Vous vous laissez engloutir par la merde qu'ils vous donnent !
[Bruits de combat]
Présentateur : Coupez son micro ! Nous sommes désolés, mesdames et messieurs. Je voudrais m'excuser personnellement auprès de tous ceux et celles qui ont été témoin de ce triste spectacle. Ce sont les dangers des interviews en personne et je ne vais certainement pas me laisser impressionner pour si peu dans ma propre émission. Nous connaissons la véritable histoire, à présent. Je suis Charles Kesler, nous revenons tout de suite.
[Générique]
<<< [soupir] Tout le monde a vu ça. Le Major était lavé de tout soupçon, et Ben avait tout perdu. Nous avions une histoire sur laquelle nous reposer, celle du héros et du traître. C'était celle-là que nous voulions entendre. C'était ce que voulais l'ONI depuis le début. Toutes les rumeurs à propos du Major et des Spartans avaient été la fin de Ben, il était goudronné et plumé. Et avec le sacrifice de Ben, les colonies extérieures retrouvèrent leur calme. Les transports, les communications, le commerce, l'énergie, tout revenait, et les flammes de la rage populaires allaient être éteintes avec le sang de Ben Giraud. Ben disait que c'était son honneur qui l'avait poussé à se lever contre l'ONI après qu'ils l'aient jeté. Mais ils l'avaient utilisé. Chaque domino était tombé comme prévu. Je pensais être trop maligne pour ça, mais au final j'étais un autre pion dans leur jeu. Leur coup de grâce porté à Ben avait été le serveur sur Bliss. Que j'aie transmis ou laissé de côté cette information, j'avais aussi été utilisée. Mshak, Ray, Petrosky, tout ceux qui s'étaient approché de l'histoire de Ben avaient été incorporés au plan de gré ou de force. J'aurais pu y aller, me prendre dans leur toile, mais j'avais refusé et j'étais libre. Au final, je pense que Ben cherchait le respect. Mais l'ONI s'en fiche, du respect. Pour eux, seule la peur compte. Mais je n'ai pas peur. Grâce à ce que j'ai ici. Ben était hors du coup. Mais pas Ray. Il avait relayé les fichiers à une personne de confiance, au cas où. C'est mon histoire, maintenant, ma mission. Alors je reprend là où Ben s'est arrêté. Je découvrirais la Vérité et la mettrais en évidence. Pas pour des principes, mais parce que mon honneur me démange, comme Ben avant moi. Mais contrairement à lui, je vais jouer comme l'ONI. Ils vont regretter que je ne sois pas tombée dans leur toile. C'est mon histoire maintenant, et je n'ai rien à faire du respect. Cette histoire sera une histoire de peur.
Je suis Petra Janecek, et voici la traque de la Vérité. >>>
"Jusqu'où iriez-vous pour défendre vos héros ? En regardant la statue du Major sur Barrier, je savais quelle était ma réponse."
"Je pense qu'il disent vrai, que les planètes vitrifiées ont de mauvaises documentations."
Ainsi se termine l'enquête de Benjamin Giraud, nous vous donnons rendez-vous dans quelques heures pour la conférence E3 2015 de Microsoft. N'hésitez pas à consulter notre dossier récapitulatif sur Hunt the Truth afin de revivre l'enquête du journaliste.
Qu'avez-vous pensé de Hunt the Truth ?
Poster en tant qu'invité
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Poster en tant qu'invité
Tout ceci Promet Vraimment du Trés Trés Lourd !!
Par Contre John ont sais pas ma de choses sur son Histoire dans Les Bouquin jusqu'au dans Les Jeux… je me souvient pas qu'il est fait de Connerie… >< apart avoir tuer des ODST lors d'un entrainement…. Ou Alors DelRio est vraimment trés rancunnier
Regardez la fin de HALO 4 et vous comprendrez pourquoi il est acusé de traitrise
Il ne veut pas débrancher Cortana, et repart avec elle. son supérieur demande qu'on le mette aux arret mais personne ne s'execute
tout part de la
[quote=Huhuu CUBE]
Regardez la fin de HALO 4 et vous comprendrez pourquoi il est acusé de traitrise
Il ne veut pas débrancher Cortana, et repart avec elle. son supérieur demande qu'on le mette aux arret mais personne ne s'execute
tout part de la
[/quote]
Mais un autre de ses supérieus est de son côté, et le conseil de sécurité de l'UNSC l'accueil en héros lors de son retour, donc ce n'est pas cet incident qui est la cause directe de l'accusation de trahison dont il fait l'objet.
Ce qui est curieux, c'est qu'on aura droit à 12 semaines d'infos (en comptant le mot inconnu avant "traître"). Ce qui nous amène au 15/06… Soit un jour avant le début de l'E3 2015. Et en général, Microsoft fait sa conférence la veille du début de l'Expo… Coïncidence ?
Encore un chouette boulot de votre part les gars!
et effectivement I love Bees n'est pas très loin ^^
[quote=Anonyme] Huhuu CUBE a écrit : Regardez la fin de HALO 4 et vous comprendrez pourquoi il est acusé de traitrise Il ne veut pas débrancher Cortana, et repart avec elle. son supérieur demande qu'on le mette aux arret mais personne ne s'execute tout part de la Mais un autre de ses supérieus est de son côté, et le conseil de sécurité de l'UNSC l'accueil en héros lors de son retour, donc ce n'est pas cet incident qui est la cause directe de l'accusation de trahison dont il fait l'objet. [/quote] D'ailleurs je crois que son grade… Lire la suite »
À mon avis, vu que John à promis à Cortana de la sauver, il part chercher Halsey, qui est considérée comme traître (surtout depuis qu'elle a rejoint Jul M'dama). Et donc l'ONI, ou une branche de celle-ci, essaye de le discréditer parce qu'il essaye de la rejoindre… Si ça se trouve pendant un temps il va travailler pour le duo Halsey/Jul à cause d'intérêts communs. Personnellement je continue à croire que Halsey joue double-jeu avec Jul…
Tout ça n'est que pure spéculation de ma part 😉
[quote=Anonyme]
À mon avis, vu que John à promis à Cortana de la sauver, il part chercher Halsey, qui est considérée comme traître (surtout depuis qu'elle a rejoint Jul M'dama). Et donc l'ONI, ou une branche de celle-ci, essaye de le discréditer parce qu'il essaye de la rejoindre… Si ça se trouve pendant un temps il va travailler pour le duo Halsey/Jul à cause d'intérêts communs. Personnellement je continue à croire que Halsey joue double-jeu avec Jul…
Tout ça n'est que pure spéculation de ma part 😉
[/quote]
Ca se tient 😉
[quote=Forwest56] Anonyme a écrit : À mon avis, vu que John à promis à Cortana de la sauver, il part chercher Halsey, qui est considérée comme traître (surtout depuis qu'elle a rejoint Jul M'dama). Et donc l'ONI, ou une branche de celle-ci, essaye de le discréditer parce qu'il essaye de la rejoindre… Si ça se trouve pendant un temps il va travailler pour le duo Halsey/Jul à cause d'intérêts communs. Personnellement je continue à croire que Halsey joue double-jeu avec Jul… Tout ça n'est que pure spéculation de ma part 😉 Ca se tient 😉 [/quote]Je pensé la… Lire la suite »
Quand on voi la video de prologue avec l'agen locke dans HMCC, je pense que l'arbiter sera du coté de 117 si sa tourne mal.
Merci pour la trad..!
Tout d'abords GG pour la trad !Mais je pense qu'il est super important de préciser (voir de modifier) que la traduction prends un tout autre sens quand on sait que le narrateur quand il parle de Chief , il dis " l'enfant, le soldat, le héros… le traître. " en réalité la toute fin de cette phrase est une interrogation : " le héros… le traître ? " Ce qui signifie qu'il doute de ce dernier mot et CA ça change tout le sens du récit et montre bien qu'il est déterminé à détruire les mensonges qui se disent sur Master… Lire la suite »
J'ai l'impression de m'être fait **** pour la trad… :'(
J'ai passé une partie de la nuit à faire la trad, je l'ai posté sur le forum (http://halo.fr/forums/viewtopic.php?f=99&t=21615), mais voilà qu'une autre trad (meilleurs que le mienne à certains moments) est posté dans ce dossier… :'(
Menfin… :3
[quote=Anonyme]
J'ai l'impression de m'être fait **** pour la trad… :'(
J'ai passé une partie de la nuit à faire la trad, je l'ai posté sur le forum (http://halo.fr/forums/viewtopic.php?f=99&t=21615), mais voilà qu'une autre trad (meilleurs que le mienne à certains moments) est posté dans ce dossier… :'(
Menfin… :3
[/quote]
Désolé :S . Notre traduction était prête le soir même; c'est juste la publication du reste du dossier qui a pris plus de temps
Ferez vous un autre live Twitch pour le Trailer live action ou pas ?
[quote=Anonyme]
À mon avis, vu que John à promis à Cortana de la sauver, il part chercher Halsey, qui est considérée comme traître (surtout depuis qu'elle a rejoint Jul M'dama). Et donc l'ONI, ou une branche de celle-ci, essaye de le discréditer parce qu'il essaye de la rejoindre… Si ça se trouve pendant un temps il va travailler pour le duo Halsey/Jul à cause d'intérêts communs. Personnellement je continue à croire que Halsey joue double-jeu avec Jul…
Tout ça n'est que pure spéculation de ma part 😉
[/quote]
Il va briganter ^^. Désolé pour le jeu de mot…
[quote=Lethal Projekt] Anonyme a écrit : J'ai l'impression de m'être fait **** pour la trad… :'( J'ai passé une partie de la nuit à faire la trad, je l'ai posté sur le forum (http://halo.fr/forums/viewtopic.php?f=99&t=21615), mais voilà qu'une autre trad (meilleurs que le mienne à certains moments) est posté dans ce dossier… :'( Menfin… :3 Désolé :S . Notre traduction était prête le soir même; c'est juste la publication du reste du dossier qui a pris plus de temps [/quote] Again, you rock guys 😉 J'espère être à nouveau dispo pour les sous titres des prochaines vidéo Halo. L'actu… Lire la suite »
[quote=Lethal Projekt] Anonyme a écrit : J'ai l'impression de m'être fait **** pour la trad… :'( J'ai passé une partie de la nuit à faire la trad, je l'ai posté sur le forum (http://halo.fr/forums/viewtopic.php?f=99&t=21615), mais voilà qu'une autre trad (meilleurs que le mienne à certains moments) est posté dans ce dossier… :'( Menfin… :3 Désolé :S . Notre traduction était prête le soir même; c'est juste la publication du reste du dossier qui a pris plus de temps [/quote] No prob. 😉 En plus j'ai été faignant j'aurais du le faire directement dès que j'avais le temps, mais… Lire la suite »
[Spoil Halo 5]
Que ne ferait pas John pour trouver Halsey et sauver Cortana… 🙂
http://i.imgur.com/ESTg3jC.jpg
Ce casque qui explose… :'( Imaginez… Dans le jeu nous incarnons Locke et nous devons tuer le Master chief. Nous faire subir ça. :S Ce serait juste horrible… Mais tellement prenant!
[quote=phoenixlechat] [Spoil Halo 5] Que ne ferait pas John pour trouver Halsey et sauver Cortana… 🙂 http://i.imgur.com/ESTg3jC.jpg [/quote] je sens que les prochains Halo vont avoir quel que chose d'epic.-Cortana qui doit etre toujours dans l'armure a john mais pour la faire revenir il lui faut l'aide d'Halsey : https://www.youtube.com/watch?v=mLGYtOArw-c-John a du aprendre que le Dc Halsey etait prisoniere par l'UNSC et quand se moment elle est traqué par l'ONI pour etre passé a l'ennemi.-John a avancé sur le chemin de l'evolution grace a la bibliothécairesans parler de la clef de Janus et du retour le l'arbiter et Lock sa… Lire la suite »
[quote=X Dark Elite XI]
Ps: vous inquété pas 343i sont pas con au point de faire mourire le Master Chief… je pense que c'est pour brouiller les pistes le trailer ou le casque a John explose.
[/quote]
Je pense surtout que c'est, au lieu d'un casque, un symbole de l'UNSC qui se fait exploser. Le MC n'est plus le symbole qu'il était autrefois.
Un sacré bon boulot les gars. Toutes ces traductions… Je suis fier de vous tous; dirigés de main de maÎtre par Lethal. 😉
Ecouter le podcast et lire le texte en même temps… C'est comme si on y était.
Un grand merci pour l'ajout de la traduction du dernier interview du journaliste, c'est du super boulot 🙂
Sachant que le clone de John est mort à six ans en 2517, la même année que l'enlèvement, la question est : comment peut-on avoir des témoignages de lui à 12 ans ?! Est-ce que les témoins mentent ? Est-ce que Halsey aurait prit des dispositions particulières ? Quelqu'un a usurpé son identité ?! Et qu'a révélé publiquement l'ONI au sujet des Spartans-II ? Est-ce qu'ils les ont fait passer pour des volontaires comme les S-IV ? Le passage concernant les insurgés, placé juste après le témoignage sur la disparition de John à 12 ans, est-ce que ça voudrait dire… Lire la suite »
[quote=lunaramethyst] Sachant que le clone de John est mort à six ans en 2517, la même année que l’enlèvement, la question est : comment peut-on avoir des témoignages de lui à 12 ans ?! Est-ce que les témoins mentent ? Est-ce que Halsey aurait prit des dispositions particulières ? Quelqu’un a usurpé son identité ?! Et qu’a révélé publiquement l’ONI au sujet des Spartans-II ? Est-ce qu’ils les ont fait passer pour des volontaires comme les S-IV ? Le passage concernant les insurgés, placé juste après le témoignage sur la disparition de John à 12 ans, est-ce que ça voudrait… Lire la suite »
[quote=lunaramethyst] Sachant que le clone de John est mort à six ans en 2517, la même année que l'enlèvement, la question est : comment peut-on avoir des témoignages de lui à 12 ans ?! Est-ce que les témoins mentent ? Est-ce que Halsey aurait prit des dispositions particulières ? Quelqu'un a usurpé son identité ?! Et qu'a révélé publiquement l'ONI au sujet des Spartans-II ? Est-ce qu'ils les ont fait passer pour des volontaires comme les S-IV ? Le passage concernant les insurgés, placé juste après le témoignage sur la disparition de John à 12 ans, est-ce que ça voudrait… Lire la suite »
Et si son clone avait survécu ?
John est bien connu pour défier de face la "chance". Si c'est un trait génétique, alors son clone aurait eu de la "chance" pour réussir à survivre malgré sa mort programmée ?
Non mais c'est quoi leur truc sérieux, si le clone de john meurt à 6 ans, et qu'il a disparu à 6 ans, comment ces mecs peuvent voir un john à 12 ans rouler sur tout le monde, pendant la boxe, le roi de la colline etc, y a trois milles surhommes ou bien? C'est dénué de sens leur truc XD
[quote=arcadia] Et si son clone avait survécu ? John est bien connu pour défier de face la "chance". Si c'est un trait génétique, alors son clone aurait eu de la "chance" pour réussir à survivre malgré sa mort programmée ? [/quote] Ça demanderait un très gros retcon sur la conception et la durée de vie des flash-clones, qui concernerait entre autres La Chute de Reach, Retour au Pays (Halo Legends), le journal d'Halsey, Encyclopedia et Mortal Dictata. C'est trop gros pour arriver. (Prenez un screenshot de ce commentaire et conservez-le, vous pourrez me le renvoyer dans la tronche si ça… Lire la suite »
Enorme.
[quote=lunaramethyst] arcadia a écrit : Et si son clone avait survécu ? John est bien connu pour défier de face la "chance". Si c'est un trait génétique, alors son clone aurait eu de la "chance" pour réussir à survivre malgré sa mort programmée ? Ça demanderait un très gros retcon sur la conception et la durée de vie des flash-clones, qui concernerait entre autres La Chute de Reach, Retour au Pays (Halo Legends), le journal d'Halsey, Encyclopedia et Mortal Dictata. C'est trop gros pour arriver. (Prenez un screenshot de ce commentaire et conservez-le, vous pourrez me le renvoyer… Lire la suite »
Ptn, sayais que je suis pomé !
A mon avis, toute la liste que l'ONI a donné au journaliste est bidon. En gros se sont des gens payés grassement (ou des agents) pour faire croire à une histoire comme quoi John serait mort à 12/13 ans, ou comme disent certains qu'il a disparu pour rejooindre les rangs des insurgés. Comme ça ils peuvent orienter vers leurs intérêts (John = traître) la biographie que fait Benjamin. Sinon pourquoi Ellie ne parle de lui que de quand ils étaient jeunes ?
Mais bon, de toute façon on aura le fin mot de l'histoire à l'E3, ou pas.
Question bête :
Pourquoi la majorité des noms sont dans l'ordre "Nom, Prénom" alors que certains comme Christine Parmentier ne le sont pas ?
[quote=Anonyme]
Question bête :
Pourquoi la majorité des noms sont dans l'ordre "Nom, Prénom" alors que certains comme Christine Parmentier ne le sont pas ?
[/quote]
En fait les noms sont donnés dans l'ordre chronologique de décès. Dans la colonne centrale on voit pour Christine :
0822-07122517 ce qui signifie le 12/07/2517 à 08:22h
[quote=Lethal Projekt]
En fait les noms sont donnés dans l'ordre chronologique de décès. Dans la colonne centrale on voit pour Christine :
0822-07122517 ce qui signifie le 12/07/2517 à 08:22h
[/quote]
J'avais même pas remarqué que c'était une date 😛 Mais ça n'explique pas pourquoi elle a le non à l'envers.
Mais de toute façon ça doit être sans intérêt…
[quote=Anonyme] Lethal Projekt a écrit : Anonyme a écrit : Question bête : Pourquoi la majorité des noms sont dans l'ordre "Nom, Prénom" alors que certains comme Christine Parmentier ne le sont pas ? En fait les noms sont donnés dans l'ordre chronologique de décès. Dans la colonne centrale on voit pour Christine : 0822-07122517 ce qui signifie le 12/07/2517 à 08:22h J'avais même pas remarqué que c'était une date 😛 Mais ça n'explique pas pourquoi elle a le non à l'envers. Mais de toute façon ça doit être sans intérêt…[/quote] J'ai remarqué que les noms suivis de la lettre… Lire la suite »
Merci pour cette traduction de l'épisode 01 !
Dites, pourquoi le nom de famille de John est masqué ?
[quote=Forwest56]
Dites, pourquoi le nom de famille de John est masqué ?
[/quote]
On ne connait pas le nom de famille de John.
[quote=Oraclium] Forwest56 a écrit : Dites, pourquoi le nom de famille de John est masqué ? On ne connait pas le nom de famille de John.[/quote] Pas plus que son visage, Forwest. C'est une intention délibérée des créateurs de Halo de garder l'anonymat de son héros, pour que chaque joueur puisse s'identifier à lui. Cela rend le jeu plus immersif : le joueur EST le héros pendant les campagnes. C'est aussi une raison du succès planétaire de la licence Halo. Une histoire extrêmement riche et un héros qui représente l'Humanité fasse aux périls auxquels elle est confrontée. Cet ARG est… Lire la suite »
[quote=phoenixlechat] Oraclium a écrit : Forwest56 a écrit : Dites, pourquoi le nom de famille de John est masqué ? On ne connait pas le nom de famille de John. Pas plus que son visage, Forwest. C'est une intention délibérée des créateurs de Halo de garder l'anonymat de son héros, pour que chaque joueur puisse s'identifier à lui. Cela rend le jeu plus immersif : le joueur EST le héros pendant les campagnes. C'est aussi une raison du succès planétaire de la licence Halo. Une histoire extrêmement riche et un héros qui représente l'Humanité fasse aux périls auxquels elle… Lire la suite »
[quote=Forwest56] phoenixlechat a écrit : Oraclium a écrit : Forwest56 a écrit : Dites, pourquoi le nom de famille de John est masqué ? On ne connait pas le nom de famille de John. Pas plus que son visage, Forwest. C'est une intention délibérée des créateurs de Halo de garder l'anonymat de son héros, pour que chaque joueur puisse s'identifier à lui. Cela rend le jeu plus immersif : le joueur EST le héros pendant les campagnes. C'est aussi une raison du succès planétaire de la licence Halo. Une histoire extrêmement riche et un héros qui représente l'Humanité… Lire la suite »
[quote=redko79]
Non je ne pense pas, au contraire. John restera une figure mythique, c'est d'ailleurs aussi pour ça que 343 a introduit le personnage de Locke (le verrou) . Il s'agit d'épargner que tout soit dévoilé sur John, de préserver le personnage dans une saga qui s'annonce longue, et qui risquerait de cramer le personnage par un excès de narration prenant son point de vue à lui. D'autant plus qu'il parle maintenant depuis Halo4. On n'est plus dans le personnage un peu stéréotypé et monolithique qu'avait imaginé Bungie.
[/quote]
Ah bon, ça va alors 🙂
Quand j'ai lu ces lignes: Ellie : Certaines nuits chaudes, nos parents nous laissaient sortir dans les champs et nous allonger dans l’herbe. Et… on restait allongés là. A regarder les étoiles. C’était un endroit sympa où grandir.
Cela m'a fait penser directement au trailer d'Halo 3: https://youtu.be/9z36WDj2PcU
Regardez bien le début de la vidéo… Je pense que 343 Industries font super attention au détails et font alusions à plusieurs jeux et livres Halo parues il y à plus de 7 ans !!!
[quote=BluK0llaNero]
Quand j'ai lu ces lignes: Ellie : Certaines nuits chaudes, nos parents nous laissaient sortir dans les champs et nous allonger dans l’herbe. Et… on restait allongés là. A regarder les étoiles. C’était un endroit sympa où grandir.
Cela m'a fait penser directement au trailer d'Halo 3: https://youtu.be/9z36WDj2PcU
Regardez bien le début de la vidéo… Je pense que 343 Industries font super attention au détails et font alusions à plusieurs jeux et livres Halo parues il y à plus de 7 ans !!!
[/quote] J'ai pensé direct a sa moi aussi !
[quote=redko79] Forwest56 a écrit : phoenixlechat a écrit : Oraclium a écrit : Forwest56 a écrit : Dites, pourquoi le nom de famille de John est masqué ? On ne connait pas le nom de famille de John. Pas plus que son visage, Forwest. C'est une intention délibérée des créateurs de Halo de garder l'anonymat de son héros, pour que chaque joueur puisse s'identifier à lui. Cela rend le jeu plus immersif : le joueur EST le héros pendant les campagnes. C'est aussi une raison du succès planétaire de la licence Halo. Une histoire extrêmement riche et… Lire la suite »
[quote=Anonyme] Moi j'espere qu'un jour ou l'autre on sera tout de lui son nom etc enfin tout quoi. Mais par dessus tout son visage car certe Bungie voulais que chaque jour se voit en lui. Mais pour ma par depuis que j'ai jouer a Halo CE a sa sortie, j'avais 8ans depuis tout se temps j'espere voir son visage. Je fais partie de celui qui veut voir son visage. 343i le modéliseront. Vu déja la fin de Halo 4 Légendaire 😉 En tout cas je veux le voir un point c'est tout !!! [/quote] Je comprends ton point vue. Peut… Lire la suite »
[quote=X Dark Elite XI] BluK0llaNero a écrit : Quand j'ai lu ces lignes: Ellie : Certaines nuits chaudes, nos parents nous laissaient sortir dans les champs et nous allonger dans l’herbe. Et… on restait allongés là. A regarder les étoiles. C’était un endroit sympa où grandir. Cela m'a fait penser directement au trailer d'Halo 3: https://youtu.be/9z36WDj2PcU Regardez bien le début de la vidéo… Je pense que 343 Industries font super attention au détails et font alusions à plusieurs jeux et livres Halo parues il y à plus de 7 ans !!! J'ai pensé direct a sa moi aussi ![/quote] Pareil ça… Lire la suite »