Halo Reach : Aperçu et Interview

A un mois et demi de la sortie de Halo : Reach, Microsoft France nous a invités dans ses locaux pour participer à la présentation du nouveau-né de la série Halo.

Ainsi, Brian Jarrard – community manager chez Bungie – et Niels Sankers – Directeur artistique de la campagne – nous ont présenté une partie du premier niveau de la campagne, et nous ont permis de nous essayer au Firefight de Reach. Nous avons pu également leur poser toutes nos questions dans une interview, qui est à la suite de cet article.

Etaient présents : Phoenixlechat, Slaj de EHF et moi-même. L’équipe de HaloDestiny était également à nos côtés pour l’interview.

Petite information, la deuxième partie décrit le début du premier niveau de la campagne, bien que je ne « spoilerai » presque pas, si vous souhaitez garder la surprise entière, passez directement à la partie trois : l’interview.

Partie 1 : Présentation et questions

Une fois correctement installés dans nos sièges, les deux messieurs ont commencé à nous présenter un peu leur bijou, à grands coups de « meilleur Halo à jamais ».

Ainsi donc, ils commencent par un bref rappel sur les fonctionnalités du titre, campagne bien entendu, le multijoueur qu’on a pu entrevoir avec la Bêta, le Firefight tout droit venu d’ODST en version améliorée, puisqu’il est désormais compatible avec le matchmaking, qu’il permet d’importantes customisations de paramètres afin qu’il n’y ait – selon Brian Jarrard – « aucune partie qui se ressemble ». Vous pourrez donc choisir la durée moyenne de la partie, le type d’ennemis selon les vagues, les armes de vos ennemis, de votre équipe, la vitesse des déplacements, etc. Les développeurs ont donc appliqué en quelques sorte les options de customisation du multijoueur de Halo 3, au matchmaking de Reach. Intéressant …

Mais ça continue avec la Forge, comme vous avez pu le voir dans la récente ViDoc, les possibilitées deviennent immenses dans le « Forge World ». Ainsi, les développeurs annoncent plus de 150 types d’objets différents. Ils rajoutent qu’ils sont vraiment impatient de voir ce que les fans vont faire avec cet outil, puisque dans le « Forge World », toutes les zones sont propices à devenir des champs de bataille. Et nous pouvons vous assurer, qu’il y en a une très grosse quantité, la carte est véritablement énorme.

Ils nous présentent ensuite, toujours dans la Forge, les nouveautés notoires depuis la Bêta, ainsi l’hologramme, qui vous permet de projeter un « vous » fictif sur le champ de bataille pour faire diversion. Bien que ce dernier cours tout droit sans tirer, il promet des moments mémorables. Quelques nouveaux véhicules ensuite, donc l’ancêtre du Spectre, à mi-chemin entre le Ghost et l’Apparition. Très réussi, celui-ci s’annonce très pratique en campagne, bien que je doute qu’il s’impose en multijoueur.

Quelques informations distillées lors des questions également. Au niveau de la durée de la campagne, le développeur nous parle « d’environ la même chose que Halo 3, peut-être plus ». Tout ça en précisant bien qu’il n’y aura plus aucun aller-retour et plus aucune astuce trouvée pour rallonger la durée du titre. Chose qui avait été assez critiqué dans la campagne de Halo 3.

L’intelligence artificielle également, semble avoir été revue et corrigée, celle-ci s’adapte au niveau du joueur, ainsi qu’au nombre de joueurs. Plus questions donc de terminer un niveau en 10 minutes lorsque vous jouez à 4 en coopération. Les ennemis seront plus coriaces.

Une autre information importante, il n’y aura pas de serveurs dédiés, mais cependant, Brian nous affirme que Halo : Reach demande 40% de bande passante en moins par rapport à Halo 3. Et il nous rappelle que les connexions sont meilleures depuis 2007. Ainsi, il nous assure que Halo Reach n’aura a priori aucun problème de connexion. On l’espère tous !

Après cette courte piqure de rappel de l’ambition du titre, Niels Sankers, directeur artistique de la campagne, se dépêche de rentrer dans le vif du sujet. Il se dirige donc dans le lobby campagne et lance le premier niveau. Pendant le chargement, le développeur nous rappelle leur objectif, offrir un monde vivant et ne pas se limiter à un couloir masqué qui ne vous offre aucune liberté. Le décor est planté, Reach se veut digne descendant de Halo : CE, tout du moins au niveau de la campagne. Halo.fr donne à cet instant précis un bon point à ce cher Niels.

Partie 2 : Campagne début du premier niveau – 24 Juillet 2552

Une version différente du premier « trailer » en guise de cinématique d’introduction, Bungie a déjà tenu une promesse, celle d’offrir un jeu bien plus beau que les précédents titres, le projecteur de la présentation a beau être un peu fade, les couleurs sont belles, l’ambiance résonante, et je suis à court de superlatifs.

A priori pas de tutoriel pour la prise en main du titre, cependant, les développeurs ont pris le temps d’expliquer la situation, de poser leur scénario. Sans le moindre spoils, la Noble Team est lancée sur Reach suite à une présence hostile. Vous vous rendez donc sur place en Faucon, l’ancêtre du Hornet. Premier constat de joueur, le terrain de « jeu » à l’air grand et spacieux. Il faut croire que Niels ne dit pas trop de bêtises.

On nous parlait de monde vivant, on nous a fourni une preuve, puisque dans les zones agricoles de Reach, on pourra trouver des animaux. On nous l’a annoncé, mais on a tout de même été surpris lorsqu’un troupeau d’autruches nous est passé devant. A l’inverse, quand des civils sont sortis de leur cachette pour nous expliquer qu’ils se sont fait attaquer, on s’est extasié. Une des éléments qui manquait le plus aux jeux de la série Halo, semble enfin corrigé dans Reach.

Premiers combats, prise en main pour les nouveaux, balade de santé pour les habitués. Le feeling est bon, l’intelligence artificielle reste travaillée. Ce premier niveau, laisse le temps au joueur de rentrer dans le jeu et de découvrir un peu Reach. Grandes étendues ouvertes semblent de mise, et le jeu est léché visuellement.

Nous avons pu également assisté à la conduite d’un véhicule civil, puisque les développeurs se sont empressés de nous rappeler que tous les véhicules civils pourront être conduits, toujours pour renforcer cette idée de monde vivant et ouvert.

C’est donc le début de l’invasion Covenante, il s’agit de défendre certains bâtiments sans vraiment savoir qu’il se passe. Les développeurs nous rappelle que le jeu proposera des combats épiques et rajoutent que ce que nous venons de voir n’est que l’introduction du jeu. Ils nous laissent donc sur notre faim en nous montrant le trailer diffusé la veille sur Internet, mais il n’y a pas à dire, tout ça est extrêmement prometteur.

Ainsi, vous l’aurez sans doute compris dans ces impressions. Moi qui ai été septique jusqu’à un stade très avancé du développement de Reach, n’ayant pas été entièrement convaincu par la Bêta. Il n’y a plus à chipoter.

Bungie a confiance en son dernier titre Halo, ils le montrent, mais ils ont raison. Halo Reach sera bel et bien « the most anticipated game of 2010 », et « the best Halo ever ». Le rendez-vous est pris le 14 Septembre pour confirmer tout ça. En tout cas ici, on est pour le moment plus que convaincus.

Je vous laisse maintenant savourer notre interview des deux développeurs. Une version vidéo de tout ça sera mise en ligne par HaloDestiny, avec leurs questions en supplément. Nous vous mettrons tout ça sur le site, bien entendu.

Partie 3 : Interview

Halo.fr : Après 10 ans de développement de jeux sous la licence Halo, avez-vous toujours les mêmes mécaniques, les mêmes techniques de développement ?

Brian Jarrard : Je pense que chaque jeu Halo a évolué, pas seulement au niveau des possibilités de gameplay, mais surtout de la manière que nous avons à développer au sein du studio. A chaque fois l’équipe était plus importante, les possibilités plus complexes, il y avait aussi beaucoup plus de contenu à construire. Chaque jeu est de plus en plus ambitieux et Reach est le plus gros jeu Halo, le plus ambitieux, il est donc nécessaire pour nous de développer les jeux différemment. Et je pense que la pré-production a été mieux réalisée, nous avions une très bonne vision, et nous avons fait travailler toute l’équipe ensemble, collectivement, avec un seul objectif que nous avons tous compris dès le départ.  Ce qui n’a pas été le cas pour Halo 2 par exemple. Et vous savez, à la fin de chaque projet, Bungie regarde en arrière pour voir ce qui n’a pas été fait correctement et ce qui peut être amélioré. Vous le voyez aussi à ce qui fait le succès du jeu et grâce à cela vous pouvez être plus efficace par la suite.

Halo.fr : As-tu d’autres exemples, comme la pré-production, de choses qui devaient être améliorés, de choses que vous avez appris lors du développement passé.

BJ : Je pense que je vais pouvoir parler pour nous deux la pré-production est le meilleur exemple que j’ai. On a regardé en arrière, en examinant Halo 1, Halo 2, et dans une moindre mesure Halo 3. Nous voulions vraiment que toute la force de Bungie se retrouve dans ce jeu, sur le disque. Et quand vous devenez plus ambitieux, le challenge est plus important. Je pense qu’on a vraiment été ouvert, on a beaucoup discuté de Halo 2. A propos des déceptions qu’on a dû endurer, et des leçons qu’on avait à en tirer. On était mal parti dès le départ car on n’avait pas de vrai plan pour ça. Alors qu’avec Halo 3 et Reach, tout était bien construit dès le départ, on a eu assez de temps pour l’équipe, pour l’administration. On savait déjà que telle chose allait être la plus grosse fonctionnalité, que telle mission était la plus importante, et nous savions quelle technologie nous allions utiliser. Ainsi toute l’équipe a pu travailler dur sur Reach , en savant dès le départ ce qu’il y avait à faire, et comment on allait y parvenir, tout le monde était confiant sur le projet, en savant que tout allait être bien fait.

Donc au début du développement de Reach, vous n’avez pas eu à comparer le projet à Halo 3, à vous dire, nous avons besoin de travailler tel point ?

BJ : En fait, nous avions déjà beaucoup plus travaillé la pré-production sur Halo 3 par rapport à Halo 2, et pour Reach, ça a été encore plus important. Mais tu sais, au début de la pré-production de Reach, on était vraiment focalisé sur ce que devait être Reach, sur ce que nous allions faire. Donc nous avons regardé en arrière, en se disant que sur tel point on allait devoir être plus efficace pour pouvoir réaliser le meilleur produit possible.

Niels Sankey : C’est exactement ça, avec Reach, on savait que ça n’allait pas être facile, qu’on allait avoir beaucoup de travail et que ça allait être difficile. Ce que je ressens vraiment avec Halo Reach, c’est que nous étions tous d’accord, nous avions la même vision sur ce que allait être le jeu.

BJ : J’ai aussi un autre exemple, en regardant en arrière, nous nous sommes rendu compte que la Bêta a été vraiment un atout pour nous avec Halo 3, et que nous devions le refaire pour Reach. En effet pour Halo 3 c’était environ 800 000 personnes qui avaient participé à l’expérience. Nous avions beaucoup de fonctionnalités à intégrer au jeu, comme la forge, le mode cinéma ou le partage de fichiers. Sans cette bêta, je ne pense pas qu’on aurait réussi à fournir une expérience complète avec Halo 3. Et avec Reach, les proportions ont été encore plus importantes, et dès le tout début nous savions qu’il fallait faire une bêta pour Reach pour pouvoir pousser le système encore plus loin. C’est donc quelque chose que nous avons appris et expérimenté. C’est dur désormais d’imaginer de ne plus faire ça car la Bêta a été vraiment valorisante pour nous.

Halo.fr : Maintenant, j’aimerais savoir quelle peut-être l’atmosphère à Bungie, qu’est-ce que vous pouvez bien vous dire lorsque vous terminez 10 ans d’une licence « million-seller » ? Vous vous dites plutôt : « Cool, c’est fini » ou « Mince, nous ne pourrons plus développer là-dessus » ?

BJ : En fait, c’est quelque chose qui ne se rapproche pas du remords, ou du regret. L’équipe est excitée du fait que nous sommes partis de loin alors qu’aujourd’hui nous faisons un des jeux les plus ambitieux du studio. Reach est aussi là pour dire à notre communauté que si nous en sommes là c’est grâce à eux, le support des fans nous a vraiment aidés à amener Halo là où il en est aujourd’hui. Je pense donc plutôt que ça va être une célébration, nous allons faire une grosse fête le 14 Septembre pour célébrer ces 10 dernières années, en étant gratifiant du succès que nous avons eu. Quelque part nous serons contents que notre dernier jeu Halo soit probablement le meilleur que nous ayons fait. Et une fois que la fête sera terminée il sera temps de retourner au travail pour continuer sur des choses différentes.

Halo.fr : Donc Reach est une sorte de « cadeau » ?

Je pense que oui, je veux dire, en quelque sorte. Nous destinons notre jeu à ceux qui sont là depuis des années et des choses comme le retour de Blood Gulch, le retour du pistolet de Halo : CE, le montrent. Nous avons et nous penserons toujours aux fans. Vous savez, je ne veux pas dire que Reach n’est qu’un cadeau mais il y a des remerciements spéciaux pour les fans dans le jeu. C’est une certaine manière de dire merci et même si nous ne développerons plus sur Halo, nous avons donné avec Reach le maximum de possibilités pour le fan de devenir lui-même développeur. Nous attendons impatiemment ce que vous allez nous montrer l’année prochaine, ce que sera le prochain Griffball, le prochain SWAT, ça c’est vraiment excitant pour nous.

Halo.fr : Si je simplifie, Halo : CE avait une campagne mémorable, Halo 2 a lancé le Xbox Live avec son multijoueur, Halo 3 était dans une moindre mesure un composé des deux. Alors qu’est-ce que va être Reach ? Un condensé des meilleurs éléments de chaque jeu Halo ?

En quelque sorte nous avons fait Reach en regardant en arrière et en essayant de conserver les meilleurs aspects de chaque jeu Halo : un multijoueur compétitif, une bonne expérience en coopération, une belle histoire. Reach contient vraiment ce que nous avons pu faire de mieux, plus toutes les nouveautés que nous n’avons jamais vu dans aucun jeu Halo.

Halo.fr : Vous avez dit que la Bêta vous a aidé énormément dans le jeu, pouvez-vous préciser comment, par quels moyens et quelles données vous ont aidé ?

BJ : Il y a pour moi deux manières d’exploiter la bêta de Reach, la plus importante c’était les données qu’on recevait, chaque partie était envoyée sur nos serveurs, et on a reçu donc une quantité phénoménale de données et d’informations. Que ce soit la vitesse de connexion, la durée de chaque partie, si notre système de niveau fonctionnait proprement, etc. Toutes les données étaient importantes pour que nous soyons sûrs que tout le système fonctionnait comme nous le voulions.

La deuxième partie c’est tout simplement le retour des fans, beaucoup de personnes de notre équipe ont passé beaucoup de temps à lire les avis des joueurs, pour que nous puissions en tirer des conclusions. Ce qui est très difficile pour nous, puisque avec des millions de joueurs, il y a énormément d’avis. Et ce n’est pas parce qu’une personne se plaint d’une chose, que tout le monde pense pareil. Donc c’est toujours très compliqué, bien que nous ayons une très bonne relation avec notre communauté, il est difficile de trouver l’équilibre en ce que les gens veulent et ce que Bungie a envie de faire. Je pense qu’avec la Bêta, nous avons réussi à mettre beaucoup de gens d’accord.

NS : Et même au sein de Bungie il y a beaucoup d’opinions. Comme nous sommes aussi des fans, il y a beaucoup des points vu sur tout – même les choses les plus mineures – qui doivent être modifiées et du résultat que ça doit donner. Les changements sont souvent très subtils. Je dirais donc que nous écoutons énormément les fans, mais nous sommes aussi des fans donc nous décidons des manières de modifier le jeu.

Avez-vous un message pour la communauté française ?

BJ : Je pense qu’au nom de toute notre équipe nous pouvons dire « merci » (NDLR : En français dans l’entretien). Nous apprécions vraiment tous nos fans et toutes nos communautés à travers le monde et je sais que Halo.fr et HaloDestiny ont donné beaucoup et que vous faites beaucoup de choses géniales ici. J’aimerais pouvoir parler et lire le français pour en avoir une meilleure idée, mais j’ai entendu beaucoup de choses sur votre travail.

Je sais que Halo en France ne se résume pas à jouer au jeu un mois avant le reste du monde, je sais que vous êtes de grands fans ici et nous l’apprécions vraiment. Nous ne serions pas là, notre équipe ne serait pas ce qu’elle est sans votre support et le support de tous nos fans du monde. Donc, oui nous voulons vous remercier, et faites de belles choses avec la Forge, j’espère beaucoup de belles choses venant de vous !

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