2022 s’annonçait comme une année bien morne pour les fans de l’univers étendu de Halo. Entre un Halo Infinite concentré sur son multijoueur, une série filmée non canonique et un The Rubicon Protocol planplan (comme partagé dans notre review), on aurait pu rester en hibernation si avril n’avait pas été marqué par une sortie-événement : celle d’une nouvelle édition de Halo Encyclopedia. Et vous allez vite comprendre pourquoi cette review a mis autant de temps.
Cette review concerne un livre indisponible en français.
Informations commerciales
Ces informations sont publiées en date du 12/04/2023 et peuvent être amenées à évoluer avec le temps.
Date de sortie : 12 avril 2022
Disponibilité : Neuf
Site conseillé : Amazon, Book Depository
Prix conseillé : 50 € (papier) ou 30 € (numérique)
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Un peu d’histoire avant toute chose. En 2009 sortait le livre Halo qui se devait de trôner au centre de toute bibliothèque de fan bien fournie : Halo Encyclopedia, un vénérable tome de plus de 350 pages bourré de détails encore jamais dévoilés sur l’univers. Malgré une mise en page assez amatrice et quelques erreurs grossières de validation des sources (certains détails inventés par les fans sur le Halopedia anglophone se sont retrouvés dans le livre et ont donc été canonisés par erreur), l’encyclopédie officielle était une caverne au trésor pour le passionné curieux.
Malgré une mise à jour en 2011 pour inclure du contenu introduit avec Halo : Reach, le grand format de l’Encyclopedia connaissait déjà de la concurrence avec la sortie quelque mois plus tôt du plus portatif Essential Visual Guide. Il faudra attendre 2016 et Halo Mythos pour revenir à des encyclopédies d’un format plus ambitieux.
Halo Mythos abordait son contenu sous forme chronologique, Halo Warfleet, sorti l’année suivante et que nous avons encensé en review, se concentrait sur les vaisseaux, et nous avions trouvé décevant le petit Official Spartan Field Manual de 2018. Un manque grandissant se faisait sentir dans la bibliothèque du fan moderne, celle d’un ouvrage pouvant dignement représenter la taille de l’univers Halo après son ambitieuse phase d’expansion sous l’ère 343 Industries. C’est ici que la nouvelle Encyclopedia entre en jeu.
Édition
Halo Encyclopedia 2022 est disponible en édition simple et deluxe, distribuées par Dark Horse Comics. L’édition standard est illustrée d’une scène toute droit sortie de Halo Infinite par Nicolas Bouvier « Sparth » (ci-dessus), tandis que l’édition Deluxe se présente dans un épais coffret à motifs forerunners et inclut une lithographie complètement oubliable. La version Deluxe ne justifie pas son prix, déjà élevé pour l’édition de base.
Il faut dire que la nouvelle Encyclopedia est, si vous me passez l’expression, carrément mastoc. Haute de 31 centimètres, large de 23 et épaisse de presque 5 pour contenir ses 488 pages d’une impression de qualité sur des pages épaisses, il n’est pas étonnant que le poids final dépasse le demi-kilogramme. Il s’agit donc du plus gros livre Halo jamais publié (Halo Warfleet reste cependant le champion dans la catégorie du format qui risque de ne pas passer dans votre étagère).
Et si ces dimensions ou le prix représentent un problème, une édition numérique est également disponible.
Une édition deluxe oubliable.
Présentation
Les 488 pages de Halo Encyclopedia 2022 représentent une nouvelle approche pour les encyclopédies de la série : la première Encyclopedia était thématique, les Essential Visual Guides alphabétiques et Mythos chronologique. La dernière venue s’organise autour des factions : après une brève chronologie introductive empruntée à l’encyclopédie originale, on parle d’abord de l’humanité (170 pages), puis des Covenants (121 pages), des Forerunners (89 pages), du Parasite (20 pages) et enfin des Parias (67 pages).
Chaque partie contient une introduction générale de la faction, puis son histoire, son empire, ses technologies, sa structure sociale et militaire avec les portraits de personnages importants, et enfin une grande exposition de ses vaisseaux et de son armement.
La présentation rappelle celle des encyclopédies illustrées de Dorling Kindersley (qui avait signé le Halo 4 Essential Visual Guide de 2012), avec une mise en page méthodique sur fond blanc. Mais Encyclopedia est résolument Halo dans son esthétique : les ornementations de chaque page prennent la couleur de la faction abordée et les images abondantes se réorganisent en fonction du sujet abordé.
De manière générale, Encyclopedia 2022 se débrouille bien mieux que ses prédécesseurs dans le choix et la présentation d’images issues de nombreuses sources différentes, avec le grand renfort des graphismes remasterisés de Halo : Combat Evolved Anniversary et Halo 2 : Anniversary. La mise en page, qui facilite l’uniformisation du format des images, rend plus harmonieuse la cohabitation d’images issues de jeux, comics ou autres sources aux styles visuels radicalement différents. Seuls quelques images exclusives à certains jeux font peine à voir : le canon à combustible motif Zasqi de Halo : Combat Evolved sur PC, les unités issus des Halo Wars, qui pâtissent de leur faible niveau de détail, certains screenshots de cinématiques en faible résolution ou encore le fameux concept-art des différentes castes forerunner, indisponible en haute résolution.
On pardonnera facilement ces défauts en voyant la quantité de nouvelles illustrations disponibles. De nouveaux sujets sont illustrés et d’autres reçoivent des illustrations mises à jour, comme les portraits des trois Hauts Prophètes, mais certains autres, comme des espèces ou vaisseaux seulement mentionnées jusqu’à présent, reçoivent un visuel pour la première fois.
Une présentation minimaliste mais léchée.
Contenu
Vous aurez compris que lire Encyclopedia 2022 du début à la fin est un marathon plutôt qu’un sprint (et ce n’est pas qu’une excuse pour expliquer le retard de cette review). Tout fan a ses propres centres d’intérêts, mais chacun devrait trouver son bonheur puisque tous les sujets sont abordés avec la même attention, qu’il s’agisse d’une vue d’ensemble des impacts d’une technologie sur la vie d’une civilisation, la biographie de nouvelles figures historiques ou la description des armes et véhicules.
Encyclopedia 2022 est particulièrement remarquable pour son attention à des paradigmes que l’univers tends à considérer comme acquis, comme l’ubiquité des ordinateurs à contrôle vocal ou les infrastructures de communication qui sous-tendent les empires de la Voie lactée. La première partie contient même un screenshot d’un monorail dans le décor de Halo : Reach dont le faible niveau de détail démontre qu’on était pas censé l’observer de trop près, mais qui illustre la grande attention portée par les auteurs à ces détails déjà existants.
Pour les courageux qui en feront leur livre de chevet (pour une grosse table de chevet) pendant quelques mois, Encyclopedia 2022 saura donner une récompense puisque les liens entre certains sujets deviennent apparents sous une lecture attentive.
Pour les fans plus intéressés par les nouveautés que par les informations déjà existantes, il peut être difficile de trouver les sections d’intérêt, de même pour ceux qui voudraient trouver rapidement un sujet en particulier puisque contrairement à son prédécesseur, Encyclopedia 2022 ne contient pas de glossaire. Exit le lexique proposé par Warfleet également, ce qui peut rendre cette mouture difficile d’accès pour les néophytes. La recherche en vaut cependant le détour. Voici un petit florilège des nouvelles informations qu’on peut trouver :
- Une description détaillée de l’autorité de sous-branche de l’UNSC ignorées jusqu’à présent.
- Le véritable nom du Bleu, le protagoniste de Halo 3 : ODST.
- Les noms et portraits de membres fondateurs de l’Alliance Covenante, comme le Prophète Breaking Shadow et le Kaidon Pelhasar le Strident.
- Une nouvelle espèce de l’Alliance Covenante : les Dazremes.
- Les noms des Monitors des Halos encore non découverts.
- Les véritables formes d’Offensive Bias et Abaddon.
- Une nouvelle forme du Parasite : le Blightstalker.
- La très attendue classification des grades et vaisseaux des Parias.
- Les premiers détails sur la civilisation perdue des Xalanyns, introduite dans Halo Infinite avec l’Augure.
Une forme familière pour les fans vétérans.
Comme mentionné précédemment, 12 ans de contenu permettent à Encyclopedia 2022 de profiter d’un grand nombre de nouvelles illustrations pour les planètes et personnages, et n’hésite pas non plus à piocher dans des concept-arts. Chaque image est accompagnée d’une légende en un ou deux mots, certaines très mystérieuses. Les fans de l’UNSC seront ravis de découvrir les logos officiel des Marines et de l’Air Force, ceux des Covenants de voir le portrait d’une reine Yanme’e, ceux des Forerunners de contempler le design de l’Audacity, et ceux du Parasite de s’imaginer affronter le Blightstalker.
Le summum de l’appréciation visuelle pour les fans de longue date restera toutefois les illustrations exclusives apportées à des personnages de vieux romans dont la visage n’avait encore jamais été dessiné. Les plus notables sont le Maître-Bâtisseur Faber, antagoniste de la Trilogie Forerunner, le Spartan-II Kurt-051 des Fantômes d’Onyx, l’IA forerunner Offensive Bias des terminaux de Halo 3 ou l’IA Kalmiya de Opération First Strike. Mon préféré reste le vice-amiral Whitcomb et son imposante et légendaire moustache.
Il reste quelques défauts dans cette nouvelle mouture. On regrettera ainsi que la partie consacrée au Parasite soit si anémique comparée aux autres, ce qui aurait pu être pallié par l’ajout de plus de nouvelles informations. On note également quelques fautes d’orthographe, inversions d’images et de rares informations incorrectes par rapport aux sources d’origine, que les fans ont déjà listé.
Un autre aspect potentiellement controversé d’Encyclopedia 2022 concerne les courts dialogues dans ses toutes premières et toutes dernières pages, qui contextualisent les informations du livre comme une archive réalisée par une IA forerunner. C’est loin d’être la première fois que 343 Industries cherche à intégrer un ouvrage entier dans son univers, mais en l’absence de véritable implication scénaristique cet effort ressemble plus à un manière de s’autoriser dans le futur le rejet sélectif de certaines informations sous prétexte d’une erreur de la part de ses archivistes, plutôt qu’une admission d’un changement volontaire. Ainsi va la vie d’une saga de fiction transmédia.
L’avis de Lunaramethyst:
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Merci Lunar pour cette revue efficace et honnête !