Bienvenue pour cette troisième rediffusion des traductions des Waypoint Chronicles. Ces histoires courtes régulièrement partagées sur le site officiel Halo Waypoint ont été traduites en texte et en livre audio sous-titré par le WikiHalo. Notre précédente histoire était Vertical Umbrage.
Wintern Contention suit la bien-aimée équipe Noble dans une de leurs mission un an avant les événements de Halo : Reach. C’est l’occasion d’en apprendre plus sur Rosenda-A344, un membre de l’équipe conceptualisé mais pas implémenté dans le jeu.
Note historique
Winter Contention se déroule en décembre 2551, soit environ sept mois avant que le Spartan-B312 ne rejoigne l’équipe Noble, et le début de la Chute de Reach.
1405 heures, 12 décembre 2551 (calendrier militaire) \ Système Alabaster, régions sauvages, planète Concord
Deux colonnes de fumée s’élevaient au-dessus de l’horizon comme des tours de cendre et de plasma bouillant. Ces nuées noires étaient comme deux traces sales sur un ciel couvert de nuages blancs. Et pour ceux qui contemplaient encore l’endroit, c’était un message écrit à l’encre noire : « Vous êtes les prochains ».
Les terres sauvages de Concord étaient de vastes étendues escarpées. En été, les forêts alpines verdoyantes couvrant le continent équatorial de la planète constituaient un environnement vivable, voire presque plaisant, pour les mineurs vivant dans les trois villes alentours, New Ugga, Skathi et Ploh. Mais c’était actuellement l’hiver, qui couvrait la planète de tempêtes de neige et transformait les vallons en périlleuses étendues gelées.
À mesure que la situation de la guerre contre les Covenants empirait, l’Unified Earth Government avait beaucoup investi dans les infrastructures des métropoles de Concord afin d’accueillir les réfugiés venus de colonies vitrifiées. En réponse, les colons vivant sur Concord depuis maintenant plus de 50 ans s’étaient isolés dans les terres reculées.
« On a combien de temps, Noble Trois ? » L’habituel ton résolu de Carter-A239 était perceptible même sur le canal radio.
Observant l’horizon à travers la lunette Oracle de son SRS99, Jun-A266 ne pouvait pas encore voir l’intégralité des forces covenantes en approche même depuis son point de vue en hauteur. Lorsque l’ennemi alien aurait passé cette colline, Jun verrait leur armée dans toute sa fureur destructrice.
« Difficile à dire, Leader Noble » répondit Jun, les yeux fixés sur la colline. Il restait parfaitement immobile, à l’exception de quelques mouvements occasionnels pour éviter que la neige ne bloque sa vision. « Mais ça ne tardera pas. »
« Bien reçu. »
Ce n’était pas une situation habituelle pour l’équipe Noble. Durant la précédente opération, les Rangers de l’UNSC Army et la milice concordienne avaient obtenu une victoire remarquable à force de détermination et de courage sans faille, empêchant les aliens d’établir une supériorité aérienne. Mais le prix à payer fut lourd. Au moins une dizaine de pilotes de S-14 s’étaient sacrifiés pour diriger les nuées de Banshees et de Vampires jusqu’aux tanks anti-aériens M9 Wolverine dissimulés dans les vallons. Les métropoles avaient repoussé les forces terrestres et plusieurs canons de masse avaient été utilisés comme artillerie improvisée pour harceler la couverture orbitale inhabituellement légère de l’ennemi, jusqu’à ce que l’assaut de deux frégates Strident et un croiseur Marathon ne les transforment en épaves.
La perte de ces vaisseaux n’avait laissé aucune échappatoire aux Covenants, mais les forces restantes n’avaient pas dit leur dernier mot, surtout après avoir subi une telle humiliation. Au lieu de tenter un nouvel assaut sur les métropoles, ils dirigeaient leurs efforts vers les terres sauvages plus vulnérables.
Les forces aliens piégées sur la surface gelée de Concord n’espéraient plus une victoire, ils voulaient simplement tuer autant d’humains que possible avant de succomber d’une balle ou du froid mordant.
Comme chaque membre de l’équipe Noble le savait, leur situation n’était pas spécialement plus enviable. Après avoir quitté les métropoles, une brutale tempête de neige avait forcé leur Pélican à se poser dans les montagnes. Les Spartans avaient atteint la ville de Skathi et découvert que ses habitants avaient été coupés de toute communication, et se préparaient à repousser l’assaut des forces aliens. Les mêmes que Jun attendait de voir apparaître dans sa lunette. Son attention était focalisée sur un Banshee solitaire, probablement en mission de reconnaissance pour repérer le Pélican de l’équipe.
Carter parla de nouveau sur le canal radio. « Noble Deux, on en est où de l’inventaire ? »
Carter est très formel quand il est inquiet, nota Jun.
« La liste est courte, colonel » répondit Cat-B320. « Soutien aérien : nada. Évacuation : pas avant plusieurs heures. Les civils et Jorge rassemblent les munitions qu’ils peuvent. Pour le matériel, on a un Warthog fonctionnel, et c’est tout. »
Quelques instants de silence pesèrent sur le canal radio avant que Carter ne réponde.
« Reçu. »
Les pensées de Jun divaguèrent et il réalisa que Skathi était le genre d’endroit que Jorge-052 choisirait pour sa retraite, si tant est qu’un Spartan puisse en avoir une. C’était la moins bâtie des trois villes, un hameau de maisons en bois avec une taverne, une scierie et quelques magasins d’alimentation générale et de matériel de chasse. Les habitants étaient aussi peu approchables que l’environnement dans lequel ils vivaient.
Ça doit lui rappeler Reach. Il va tout faire pour défendre cet endroit.
Le train de pensée de Jun fut interrompu par un reflet violacé sur l’horizon, et il resserra sa prise sur son arme alors que l’ordinateur de son armure identifiait la silhouette du premier véhicule covenant.
« Ils sont là, colonel. » Jun diffusa l’image de sa lunette Oracle au reste de l’équipe. « Un Draugr en avant-garde. »
« Bien reçu. »
Le Draugr était une forteresse mobile rarement rencontrée durant la guerre…
Cette immense plateforme de siège mesurait environ 170 mètres de long, 100 mètres de large, et presque 60 mètres de haut, pratiquement aussi grand que Skathi. Sa large section frontale le faisait ressembler à une Apparition géante, et il était surmonté de deux « cornes » pointées vers l’avant, équipées de quatre puissants canons concentrateurs.
L’arrière du véhicule consistait en une baie de déploiement, surmontée de deux cabines antigravité et d’une tour équipée de canons antiaériens. Un véhicule lent et peu maniable, mais d’une puissance dévastatrice.
Le Draugr était une mauvaise nouvelle, d’autant plus qu’un zoom de sa lunette informa Jun qu’il était accompagné d’une demi-douzaine de Ghosts et de deux Apparitions. Bien qu’ils ne soient pas visibles, les chuintements distinctifs des Banshees révélaient leur présence au-dessus des nuages.
Jun attendit que l’image soit transmise à toute l’équipe Noble et que Carter prononce les quatre mots qui lui venaient toujours dans ce genre de moments.
L’attente fut courte.
« Kat a un plan. »
Pas de soutien aérien, pas de renforts, pas d’évacuation. Et juste un Warthog M862. Avec une stratège comme Kat, c’était suffisant pour que les Spartans remportent la victoire, aussi faibles que les chances de réussite puissent paraître.
« On doit y aller à trois, » indiqua Kat. « Les autres restent pour protéger la ville. Noble Quatre et Six, avec moi. »
« Exactement ce que j’espérais, » répondit Rosenda de sa voix trainante mais sûre. « Pas vrai, Thom ? »
« Nous trois contre mille aliens ? » Le son d’un chargeur fraîchement inséré dans le CQS48 Bulldog de Thom-A293 retentit sur le canal radio. « Ça me va. »
« Les dames devant, » ordonna Rosenda à Thom en dirigeant son camarade Spartan-III vers l’arrière du véhicule.
« Mais c’est moi qui ai le matos pour les tirs de couverture, » protesta Thom en empoignant son fusil à pompe.
« Ça marche aussi bien depuis les sièges arrière, » rétorqua Rosenda en ouvrant la porte avant de la canopée du véhicule.
Le M862 était une variante spécialisée de la vénérable plateforme Warthog, spécialisée dans les terrains difficiles comme celui où Noble se trouvait. Le véhicule était doté d’un habitacle fermé pour préserver les passagers du froid, et les pneus en nanotubes de carbone du M12 standard étaient remplacés par quatre chenilles, donnant au véhicule un aspect à mi-chemin entre le char léger et la moto-neige.
« Quand vous aurez choisi vos sièges, synchronisez vos vecteurs d’approche. » Kat n’était pas dépourvue d’humour, mais savait se faire comprendre quand le moment des plaisanteries était passé.
Thom s’assit dans la baie arrière et lança les processus appropriés dans l’ordinateur de son casque Mark V[B] avant de vérifier son stock de grenades et de contre-mesures, qui seraient forcément utiles dans la bataille à venir.
Rosenda afficha l’indicateur de télémétrie sur son ATH. « Encore combien de temps ? »
« Pas long, » répondit Kat. « Le système va se reconfigurer à mesure qu’il découvre le terrain, mais on devrait être à portée dans moins de trois minutes. »
Le Warthog blanc fit bon train dans la neige profonde de Concord, traçant un chemin vers les forces covenantes. Sans surprise, le timing indiqué par Kat était exact.
Quelle bande d’amateurs, pensa Thom. Avancer en couleurs de carnaval dans la toundra, en se croyant capable de détruire tout ce qui se présentera même s’ils ne le voient pas arriver.
« C’est quoi le nom de leur camouflage, d’après vous ? »
Rosenda leva les yeux au ciel. « Ferme-la. »
« Magenta militaire ? »
« Ferme-la ! »
« Violet violent ? »
« Je te donne une idée, » l’interrompit Kat. « Tu peux choisir le nom de cette couleur une fois qu’on a fini de les massacrer. »
La remarque ayant mis fin aux plaisanteries de Thom, Kat focalisa son attention sur l’ennemi en face d’eux et se prit à réaliser ce que l’ennemi penserait de leur assaut.
Carter avait son dicton pour ce genre de situations. « Si c’était simple, ce ne serait pas une mission pour Noble ! »
Les Ghosts furent les premiers à quitter leur formation pour tenter de les prendre de flanc. Rosenda ouvrit la canopée et tira avec son fusil d’assaut par rafales, chacune éliminant le pilote Grognard d’un des véhicules ennemis. Elle détruisit le quatrième d’un tir bien placé dans le réservoir de carburant bleu-gris situé sous l’aile gauche, provoquant une explosion.
« Deux Grognards derrière nous, » prévint Thom. « À sept heures ».
Kat fit partir le Hog en dérapage contrôlé pour offrir un meilleur angle de tir à Thom, qui jeta deux grenades M9 en face du premier Ghost. Un instant plus tard, la neige et le Ghost furent soulevés par une explosion.
Le deuxième Ghost parvint à éviter la carcasse de son camarade, mais il ne prêtait ainsi plus attention au vrai danger. Thom sauta du Warthog, tira deux balles de Bulldog dans le masque et le réservoir de méthane du pilote, puis atterrit sur le véhicule avant d’en éjecter le pilote mort pour en prendre le contrôle.
Kat parla sur le canal radio au moment où des tirs de mortier commençaient à résonner autour d’eux. « On doit foncer vers eux ou cette mission va se terminer plus vite que prévu. »
« Et on saura jamais le nom de cette couleur, » continua Rosenda, à la fois fière et un peu embarrassée par sa propre blague.
« Noble Six, tu vois cet escarpement ? » Kat envoya un marqueur au casque de Thom, désignant une formation rocheuse saillante.
« Affirmatif. »
« C’est ma destination. Occupe l’attention du Draugr et dévie sa ligne de tir de douze degrés. » Kat était non seulement toujours occupée à calculer chaque mouvement, mais ses calculs étaient toujours exacts.
Les deux véhicules se séparèrent et Thom confronta une des Apparitions. La feinte fonctionna et ses boucliers énergétiques s’illuminèrent lorsqu’il fut touché par quelques tirs des tourelles à plasma du char ennemi, avant qu’il n’élimine le tireur avec les canons de son Ghost.
Remarquant le combat autour de l’Apparition, le Draugr se tourna vers Thom, ses canons concentrateurs dirigés vers lui. Le Ghost accéléra juste à temps pour éviter la première salve du Draugr.
Pendant ce temps, Kat et Rosenda avaient contourné la machine de siège.
« Je comprends ce que tu essaies de faire, » remarque Rosenda, « Et je dois dire que j’adore. »
Kat ne répondit pas, son attention entièrement dédiée à la conduite du Warthog et à repérer tout changement potentiel dans leur environnement.
« J’espère que ça va marcher, » pensa Rosenda. « Thom nous lâchera jamais si ça foire. »
Le Warthog pointé vers la crête rocheuse, Kat mit le pied au plancher.
L’accélération propulsa le Warthog dans les airs. Faisant bon usage de ses réflexes augmentés, Rosenda évita un tir de plasma. D’autres tirs touchèrent le flan du Warthog, la chaleur plasmatique faisant crisser les polymères thermoplastiques du blindage en polycarbonate.
Les chenilles du M862 touchèrent la rampe de débarquement arrière du Draugr, et le véhicule pénétra dans la baie de transport.
Rosenda sortit du Warthog et élimina un Kig-Yar d’un coup de couteau. Kat la rejoignit un instant plus tard.
« On est dans la place. »
La baie de transport nettoyée, Kat et Rosenda se dirigèrent vers les panneaux de contrôle.
« Qu’est-ce qu’on cherche ? » demanda Rosenda en rechargeant son fusil d’assaut.
« Les contrôles de la rampe de chargement avant. » Kat lut les indications affichées sur son casque par les traducteurs et manuels techniques, et se souvint rapidement de l’usage de ce type de panneau de contrôle. « Trouvé. »
Après avoir pressé quelques boutons, Kat ouvrit le canal TEAMCOM. « Thom, quand la gueule du Draugr s’ouvre, rejoins-nous à l’intérieur. »
La réponse arriva un peu plus tard qu’attendu. « Je n’aurais pas dit “gueule”, mais bien reçu. »
« La rampe devrait être ouverte. Dépêche. »
Une immense rampe de chargement s’était déployée sous le Draugr, et Thom fut forcé d’admettre la ressemblance avec la gueule d’un monstre géant.
Le blindage de son Ghost commençant à tomber en morceaux à force d’éviter de justesse les tirs de mortier et de canon concentrateur, Thom fonça vers le Draugr, serpentant pour éviter les derniers tirs de plasma, et disparut dans le ventre du monstre.
Quelques instants plus tard, la moitié de l’équipe Noble était rassemblée au deuxième niveau à l’intérieur du Draugr.
« Bien joué, Kat, tu es une pilote née, » applaudit Thom.
« Et tu es un appât né, chacun ses bons points, » répondit Kat. « Rosenda, couvre-moi pendant que j’inspecte cette cabine de contrôle. Thom, accueille les visiteurs à la porte d’entrée. »
« Tu vas piloter ce truc, maintenant ? »
« Trop lent pour moi, » répondit Kat. « Mais je vais emprunter sa puissance de feu. »
Kat commença à manipuler les glyphes lumineux sur le panneau de contrôle. À l’extérieur, les forces covenantes commençaient à comprendre la situation alors que les canons concentrateurs du Draugr se pointaient vers eux.
« Les Banshees se rapprochent de la ville, » indiqua Kat en affichant un hologramme de la région.
« Les autres auront leur part d’action, on dirait. » Rosenda imaginait déjà les aéronefs aliens exploser sous les tirs de mitrailleuse de Jorge et les pilotes tomber au sol après que Jun ait réalisé un tir normalement impossible. Il lui avait un jour soutenu qu’il existait un minuscule point faible dans le cockpit des Banshees pouvant être exploité pour faire ricocher une balle dans l’habitacle. Rosenda ne l’avait pas cru alors, mais après avoir fait l’expérience de missions comme celle-ci avec l’équipe Noble, elle commençait à croire que les Spartans pouvaient vraiment réaliser l’impossible.
Thom, lui, se lamentait du fait que l’armement des véhicules covenants ne produisait pas des explosions particulièrement satisfaisantes. Les miniatures holographiques indiquant les Apparitions et Ghosts sur la carte disparaissaient les uns après les autres, l’imposant contingent de forces aliens étant réduit à néant par leur propre forteresse mobile.
« Et maintenant ? » demanda Rosenda.
« L’infanterie survivante va vouloir reprendre ce Draugr, » répondit Kat. « Et on va leur laisser la porte grande ouverte. »
Thom acquiesça vigoureusement, comprenant ce que Kat voulait dire. Il compta les munitions restantes dans le chargeur de son CQS48. « Rosenda avait bien dit que cette opération était exactement ce que j’espérais. »
Kat entra une commande pour ouvrir de nouveau la soute du Draugr, puis se posta avec Rosenda derrière des piliers pour couvrir Thom, qui se positionnait en face de la rampe. Les pas des survivants covenants se faisaient déjà entendre dans la neige.
« Défoule-toi, Noble Six. »
Deux Pélicans se posèrent aux abords de Skathi à 2100 heures, près de l’endroit où Carter et l’équipe Noble avaient allumé un signal de fumée verte. Des Rangers de l’UNSC Army descendirent des véhicules, et Kat, Jun et Thom aidèrent au déchargement des caisses d’outils, de munitions et de rations.
Autour d’eux, certains habitants s’affairaient à diverses tâches de maintenance dans le village pendant que d’autres se dirigeaient vers la taverne pour chanter dans une langue inconnue de Rosenda.
« Il va falloir plus de deux Pélicans pour renvoyer ce truc pour analyse, » remarqua Rosenda en pointant vers le Draugr qu’ils avaient ramené sur place. « Je parie qu’ils vont demander à notre grand gaillard de le porter sur son dos. »
Jorge rit à gorge déployée en jetant au sol le dernier débris de Banshee déblayé du village. « Ça, on peut en être sûr, plus qu’on ne l’était de réussir à repousser cet assaut en tout cas. »
« Ils vont faire quoi maintenant ? » demanda Rosenda. « On est jamais là pour voir comment ils s’en sortent. »
« Ils vont faire ce qu’ils savent déjà faire, » répondit Jorge. « Survivre. »
« Donc ils vont rester là ? »
« C’est pour ça qu’ils se battent. Une fois qu’ils auront repris pied, ils iront reconstruire d’autres villes. »
S’ils ont cette chance, pensa Rosenda. Ils avaient gagné aujourd’hui, ils avaient même remporté une véritable victoire stratégique, mais les Covenants finiraient bien par revenir sur Concord en force. Au fond d’elle, Rosenda se demandait combien de temps l’UNSC pourrait tenir à ce rythme.
L’espoir était bien fragile face à la réalité d’une extinction imminente.
Une notification orange sur leurs ATH indiqua à l’équipe que Carter demandait un rassemblement pour mener le débriefing. Rosenda nota qu’il avait retiré son casque, ce qui était rare sur le champ de bataille.
« Quelle est la suite, colonel ? »
« Je viens d’avoir Holland. L’opération OFFSET EYE est terminée, on est redéployés immédiatement. Pas efficace d’avoir six Spartans déployés sur une planète sans menace immédiate, qu’il dit. »
Carter s’interrompit, comme s’il pensait à ce qu’il allait dire ensuite.
« On va où, maintenant ? » demanda Rosenda.
« Ils ne savent pas encore, on a des échos d’une activité covenante dans le système Volanus. Holland craint qu’ils n’attaquent Fumirole bientôt. »
« Pas si on les arrête. »
« C’est l’idée. » Carter fixa son regard sur Rosenda. « Mais tu ne seras pas de la partie. »
Les Spartans n’étaient pas du genre à mener des adieux émotionnels. Leur réalité était composée d’une série ininterrompue de batailles, de nouvelles directives et de priorités opérationnelles. Des équipiers mouraient et étaient remplacés. Certains spécialistes étaient appelés ailleurs, pour devenir le scalpel ou le marteau qui serait l’instrument clé d’une opération.
« Je suis bien contente de vous quitter sur une victoire, colonel. »
Jorge donna une tape dans le dos de Rosenda. « Envoie-nous une carte postale, Spartane. »
« Et faites en sorte que je ne vous manque pas trop. » Rosenda retira son casque pour faire ses adieux, révélant sa chevelure garnie, qui avait poussé un peu au-delà de la longueur réglementaire. « Mon remplaçant appréciera l’équipe Noble autant que moi, je parie. »
Après que le reste de Noble ait livré le ravitaillement en ville, ils s’alignèrent devant leur Pélican, laissant un espace entre Jun et Jorge, là où se tenait autrefois Rosenda.
« Ce fut un honneur, Noble Quatre, » annonça Carter en saluant, suivi des autres membres de l’équipe.
Rosenda monta dans son Pélican, et les cinq autres Spartans dans le leur.
« Bonne chasse, » déclara Thom sur le canal radio. « On se revoit de l’autre côté. »
Rosenda fit cligner son icône TEAMCOM en réponse. « La prochaine fois, t’as intérêt à t’être décidé sur le nom de leur couleur. »
Les Pélicans allumèrent leurs propulseurs pour s’élever au-dessus des arbres dans le ciel nocturne, et les rampes de chargement se fermèrent. À travers la vitre, Rosenda jeta un dernier regard à Skathi en contrebas, les lumières de la ville devenant une minuscule lueur orange perdue dans un paysage escarpé à mesure qu’ils montaient dans l’atmosphère.
Pour une fois, ils ne laissaient pas derrière eux un champ de bataille réduit à néant par un bombardement au plasma. Même les deux colonnes de fumée à l’horizon avaient disparu.
Rosenda-A344 regarda le Pélican de son équipe s’éloigner dans la direction opposée. Silencieuse, elle se demanda si elle les reverrait un jour.
>>> TRANSMISSION ENTRANTE
>>> AUTORISATIONS PRIORITAIRES
>>> ACCÈS : [CHEMIN GLORIEUX]
>>> DESTINATAIRE : [COSSPAR]
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>>> ACCEPTER TRANSMISSION O/N
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>>> TRANSMISSION CONFIRMÉE
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>>> SIGNAL CONFIRMÉ
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>>> RÉCEPTION TERMINÉE
>>> OUVERTURE
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>>> AFFICHAGE :
Ça alors. 266. Je te demanderais bien depuis combien de temps tu gardes un œil sur moi, mais ce serait une question stupide, vu que la surveillance a toujours été ton domaine.
Ça fait trop longtemps, on a en effet beaucoup de choses à se dire. J’ai beaucoup d’histoires à entendre. J’accepte ton invitation. J’espère que tu as préparé un gâteau.
À bientôt.
-Rose
La prochaine Waypoint Chronicle de cette rediffusion sera Sunrise on Sanghelios.
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