Halo : Contact Harvest est, comme vous le savez certainement, le nouveau roman basé sur l’univers de Halo. Cette fois ci ce n’est plus Eric Nylund qui l’écrit mais Joseph Staten, aussi employé chez Bungie Studio. Joseph Staten a donc profité de son poste pour poster le prologue du roman sur Bungie.net.
C’est avec plaisir que je vous propose une traduction de ce prologue.
Bien entendu, je dois vous avertir que c’est une traduction personnelle, j’ai donc essayé d’être le plus fidèle possible au texte, mais tout en restant compréhensible avec un niveau de langue pas trop bas. Il y a donc des expressions, passages, qui ne sont pas de la traduction mots à mots. Il n’a bien entendu pas été vérifié par l’auteur. Si vous voulez la version originale, rendez vous sur cette page.
Je rappelle que le roman se déroule 28 ans avant le premier Halo et que le personnage principal de cet opus est le Sergent Avery Johnson.
MONDE COLONISE PAR L’UNSC, SYSTEME EPSILON ERIDANUS, 16 JUIN 2524 (CALENDRIER MILITAIRE)
Les Marines étaient en vol avant l’aube. Deux escadrons de quatre hommes étaient attachés à une paire d’Hornets d’attaque: compacts et agiles, malgré le fait que les marines étaient cumulés en vrac. Pendant environ une heure, les Hornets ont du faire attention aux aléas de la plaine volcanique qu’ils traversaient. Maintenant ils doivent esquiver les troncs pétrifiés d’une forêt brûlée il y a bien longtemps. Le Sergent Avery Johnson a dû faire gaffe pour conserver ses bottes sur la plage tribord du Hornet. Comme les autres Marines, Avery portait un treillis couleur charbon/noir bordé d’impacts, il protégeait toutes ses parties vitales, de son coup à ses genoux. Son casque s’encastrait parfaitement sur son crâne fraîchement rasé, et sa visière d’argent masquait totalement sa mâchoire carrée et ses yeux bruns. Le seul endroit où l’on discernait la peau noire du sergent se trouvait au niveau des poignets, là où ses gants de cuirs ne rejoignaient pas totalement ses manches.
Mais même couverts de gants, les doigts d’Avery étaient congelés. Il serrait les poings de toutes ses forces pour que le sang continue d’affluer, il a vérifié l’horloge de la mission dans son affichage tête haute (HUD). Juste quand les numéros bleus ont indiqué 00:57:16, les avions ont dépassé la crête d’une colline, et Avery et les autres Marines ont pût discerner la silhouette de leur premier objectif: l’un des établissements industriels de la Tribute; et quelque part dans cette ville, un magasin des Rebelles suspecté de vendre des bombes.
Avant même que les pilotes des Hornets aient déclenchés les icônes verts « prêts » sur le HUD des marines, Avery et son équipe étaient déjà en mouvement; Claquants leurs chargeurs dans leurs armes, basculant la sécurité de celles-ci, tirant d’un coup sec ensuite leur mains des chargeurs, et attachant leur kit de survie – une symphonie bien synchronisée des bruits préparatifs s’enclenche quand les Hornets commencèrent à enclencher leur descente sur une des collines. Soudain, ils rejoignirent une pente abrupte à la lisière de la ville. Les propulseurs des Hornets se retournèrent pour conserver l’appareil de manière stable, les marines purent donc décrocher leur harnais et sauter sur la pierre ponce gelée pour commencer à courir. Avery était le chef de l’équipe Alpha, et il avait prit le devant. On le savait car son armure se distinguait à la pâle lumière de l’aube. Il savait que la vitesse était primordiale et essentielle si les deux escadrons voulaient atteindre le point de RDV sans être détecté. Il a donc imposé un rythme soutenu, dépassa une barrière, ouvra une clôture et traversa rapidement un parking jonché de piles de plastiques, de caisses et de palettes, ce qui semblait n’être rien de plus qu’un atelier de réparation de véhicules.
Le temps qu’Avery et ses hommes se rendent à la porte principale du magasin, ils étaient essoufflés. S’ils n’avaient pas eu leurs casques, on aurait discerné facilement leurs respirations dans cet air glacial. Ils n’utilisaient généralement pas d’engins lourds de destruction contre les attaques aéroportées rapides. Mais les Rebelles avaient commencés à piéger leurs magasins, et aujourd’hui, l’officier comandant des Marines (CO) ne voulait prendre aucun risque. Avery utilisa son menton pour appuyer sur un bouton dans son casque, et ainsi envoya une secousse statique à toute l’équipe à travers la COM: un signal « en position » à l’intention du sergent Byrne, le leader de l’équipe Bravo, qui sont placés à l’autre entrée du magasin. Avery attendit le signal de réponse de Byrne pour longer le mur du magasin, mis son genou à sa poitrine, et fit claquer sa botte contre le métal de la porte pour exploser la fermeture. L’ONI avait suggéré qu’il y aurait une vive résistance. Mais la plupart des Rebelles n’étaient pas armés. Les autres ne portaient que des petits pistolets automatiques; des armes inefficaces contre l’armure d’Avery et de son équipe, qui venait d’entrer dans la salle en formation serrée, armes en l’air, en train d’analyser la zone.
Ce que les Marines savaient à l’insu de l’ONI, c’était que la réelle menace venait des Rebelles qui n’hésitaient pas à tirer – ceux ci pourrait très bien tirer sur un explosif caché et ainsi faire redevenir l’atelier à l’état de poussière, ainsi que tous les hommes qui se trouvaient à l’intérieur. Le seul Rebelle qui a osé sortir son arme s’est vu recevoir une rafale de trois balles de la part de l’arme silencieuse d’Avery, tombant sur une table de travail, les bras écartés et agonisant. Avery a vu un petit et cylindrique détonateur s’échapper du corps de l’homme qu’il venait de neutraliser…frappant le sol d’un air innocent.
La menace principale était neutralisée, les Marines se recentraient et reprenaient les armes que les « Innies » portaient.
C’était comme ça que Avery avait appris à nommer les Rebelles – une insulte qui n’était drôle uniquement quand vous aviez considéré à quel point les Innies voulaient être indépendant du Commandement Spatial des Nations Unies (CSNU), l’agence responsable de la sécurité du Tribute et de tous les mondes colonisés par l’Humanité. Bien sûr, les Marines en avaient d’autres, des noms plus courts et plus vulgaire à l’attention des rebelles de cette opération qui avait pour nom de code : TREBUCHET – elle consistait uniquement à les écraser. Mais elles ont toutes servi le même objectif: il est plus facile de tuer un homme lorsque vous êtes persuadé que ce n’est pas un homme. Un Innie était un ennemi, c’était ce que pensait Avery. Une chose que vous tuez avant qu’elle ne vous tue.
Le jeune sergent a répété cette phrase tellement de fois qu’il commençait à y croire.
La mitraillette M7 d’Avery est une arme à feu légère. Mais ses cinq millimètres, entièrement constitués de métal, faisaient des gros trous dans les cibles du Sergent. Certains Innies qu’Avery visaient tombaient comme des pierres. D’autres semblaient danser sous la pluie de balles, en faisant des pirouettes sanglantes pour retomber sur les ateliers pleins de pétrole.
Du début à la fin, les tirs n’ont pas durés plus de dix secondes. Une douzaine de Rebelles étaient étendu morts au sol; les Marines quant à eux, n’avaient subit aucune pertes.
« L’enfer », commença le sergent Byrne dans la liaison COM. « Nous n’avons même pas rechargé. »
Du point de vue des officiers transpirants du Centre des Opérations Tactiques (TOC) à bord de la corvette Bum Rush du CSNU qui se trouvait en haute orbite au dessus du Tribute, ceci avait tout d’une opération parfaite – une rare victoire dans ce qui a été pendant longtemps un conflit de « chat et de souris ». Mais Avery a mis en garde, « ARGUS on-line. Nous n’avons encore rien vu. »
Le sergent enleva son menton du bouton COM – qui se trouvait dans son casque, et continua de scruter la zone, balayant l’air avec un outil noir fait de plastique et perforé de trous microscopiques. C’était une version tactique d’un outil ARGUS: un laser spectromètre portable utilisé pour détecter les moindres traces de composés chimiques des explosifs. De plus grandes et de plus puissantes troupes ont été déployés des spatioports du Tribute aux autoroutes, en passant par les stations de trains et tous les grands axes de transports des colonies.
Malgré la densité de données, les fabricants de bombes Innies sont devenus très forts pour changer leur système de conception des explosifs, ils changent en permanence les espèces chimiques et utilisent des composés de moins en moins volatils. A chaque fois qu’ils frappent une cible ils utilisent des procédés pour que l’ARGUS ne pense pas qu’il soit plus dangereux que, disons, une barre de savon. L’ONI voudrait analyser les résidus des explosifs pour pouvoir les ajouter à leur base de données. Malheureusement, c’était une stratégie que les Rebelles avaient découverts, et du coup leurs recettes étaient en constante évolution.
Avery désapprouvait l’utilisation de l’ARGUS. La chose était bruyante, essayait de verrouiller ce que le sergent pensait être un nouveau mélange. Mais la fusillade avait remplie l’air de dizaines de possibilités chimiques. Les trois autres Marines de l’escadron Alpha faisaient une recherche visuelle, vérifiant les auto-synthétiseurs et les outils des machines. Mais ils n’avaient jusqu’à présent rien trouvé de ce qui pourrait ressembler de près ou de loin, à une bombe.
Avery a pris une profonde inspiration avant de relayer la mauvaise au TOC. « ARGUS est aveugle, il ne détecte rien. Veuillez nous informer. Terminé. » Le sergent avait assez lutté contre les Rebelles et il savait ce qui allait se passer après – les choses qu’ils auraient à faire pour avoir les informations que ses officiers imposaient. Mais il savait aussi que c’était des choses qu’un jeune Marine ne ferait pas sans en avoir l’ordre direct.
« ONI estime que l’ordre public est en jeu, » répliqua l’Officier Commandant d’Avery, le Lieutenant Colonel de bataillon nommé Aboim. « Mettez le paquet, Johnson. Vous avez mon autorisation. »
Alors que l’escouade de Avery fouillait l’atelier, Byrne regroupa rapidement les quatre Innies qui ont survécu à genoux au centre de l’usine. Leurs mains étaient ligotées par des plastiques noirs dans leurs dos. Avery croisa la visière de Byrne et lui fit un signe de tête. Sans un moment d’hésitation, Byrne leva son épaisse semelle et la dirigea vers l’Innie le plus proche.
L’homme à mis quelques secondes à crier, car il a été, tout comme Avery, surpris que le bruit sourd de la botte de Byrne s’écrasant au sol était plus puissant que celui de sa jambe en train de se casser. Après seulement l’Innie a crié, puissamment et longtemps. Byrne attendait patiemment pour respirer. Ensuite, à travers le haut parleur de son casque il demanda, « Les bombes. Où sont-elles? »
Avery pensait qu’une jambe cassée aurait été suffisante. Mais le Innie était résistant – extrêmement engagé dans ses principes, totalement contraires à ceux d’un Etat qu’il méprisait. Il n’a pas imploré le pardon, et ne s’est pas suicidé, contrairement aux réactions anti-impériales usuelles. Il est juste resté assis là, regardant sombrement dans la visière de Byrne. Le sergent lui cassa son autre jambe, sans ses pieds, l’homme perdit l’équilibre et son visage vint rencontrer le sol. Avery entendu le bruit des dents qui claquent, comme une craie sur un tableau noir.
« Après, ce sera tes bras », déclara Byrne. Il s’agenouilla à côté de l’homme, attrapa ses cheveux et attira la tête près son corps. « Après, je serais créatif. »
« Les pneus, elles sont dans les pneus. » L’Innie bafouillait les mots qui sortaient de sa bouche.
Les Marines de l’escouade d’Avery se rendirent immédiatement près de larges pneus placés autour du mur de l’usine, les déposèrent précautionneusement sur le sol, et commencèrent à sonder leurs roues. Mais Avery savait que les Innies étaient plus intelligents que ça. En analysant les paroles de la victime de Byrne, il devina que les explosifs se trouvaient en réalité dans les pneus. Les Innies avaient mélangés les explosifs avec le caoutchouc synthétique, une innovation perfide bientôt confirmée par l’ARGUS et téléchargée sur le TOC.
La composition de ces pneus explosifs n’était pas dans la base de données. Mais l’officier de l’ONI remarqua que la mission n’aurait pas pu être plus plaisante. Pour une fois, ils ont été à l’avant-garde de l’ennemi, ils l’ont pris par surprise, et il a fallu moins de une minute avant son identification positive. Un des douze drones aérien ARGUS patrouillait l’autoroute principale de Cabash, la capitale de Tribute, et analysa l’espèce chimique d’une des multiples marques de frein créées par les seize roues d’un camion alors qu’il virait brusquement sur le parking du petit restaurant Jim Dandy à côté de la route. Certains, si ce n’est la totalité de ces pneus, étaient des bombes attendant de sauter.
Le drône, un petit disque, d’un mètre de large, volant uniquement à l’aide d’un seul propulseur, analysait la zone alentour au camion, il détecta une seconde trace d’explosif cette fois ci à l’intérieur du restaurant. En analysant bien le restaurant avec sa caméra thermique et des données ARGUS, les officiers du TOC ont déterminés que la trace provenait, d’un homme assis à trois pas de la porte principale.
« Marines, retournez à vos oiseaux » ordonna le Lieutenant Colonel Aboim. « Vous avez une nouvelle cible. »
« Que fait-on des prisonniers? » demanda Byrne. Le sang qui provenait des diverses fractures de l’Innie s’était répandu jusqu’au bottes sergent.
La personne qui parla ensuite était le représentant des opérations de l’ONI – un officier que Avery n’avait jamais vu en personne. Comme beaucoup de dirigeants de l’ONI, il préférait rester le plus anonyme possible. « Est ce que celui qui parlait est toujours en vie ? » demanda l’officier.
« Affirmatif, » répondit Avery
« Ramenez-le, sergent. Neutralisez le reste. » Il n’y a eu aucune sympathie dans la voix de l’officier – ni à l’encontre de l’Innie ni à l’encontre de ses bourreaux : les Marines. Avery serra les dents en même temps que Byrne changea sa M7 en mode semi-automatique et fusilla chaque Innie de deux balles dans la poitrine. Les trois hommes tombaient raides sur le sol. Mais Byrne leur ajouta une balle de plus dans leurs têtes – pour être sûr.
Avery ne pouvait pas s’empêcher de regarder le carnage, mais il fit de son mieux pour ne pas se souvenir de ces hommes et de la fumée blanche qui sortait de l’arme de Byrne. Sa mémoire lui infligeait souvent la vue de scènes passées, et c’était une scène qu’il aurait préféré ne pas revoir.
Byrne soulevait leur prisonnier maintenant solitaire sur ses épaules, tandis qu’Avery faisait signe à l’autre Marine qui se trouvait à l’extérieur pour attendre les Hornet. Moins de quinze minutes après, les deux escadrons étaient embarqués. Les propulseurs des Hornets s’enflammèrent, et les Hornets retournèrent d’où ils venaient. Mais cette fois ci, ils n’avaient que peu de temps, donc besoin de vitesse :les Hornets volèrent bien plus haut au dessus de la plaine volcanique que par rapport au voyage aller.
Les officiers du TOC discutaient brièvement si oui ou non le drône devait détruire le camion si ce dernier tentait de s’enfuir avant l’arrivée des Marines. La quatre voies ont étés bouchées, et le moindre micro-missile du drône était assez puissant pour détruire un tank. Même un coup précis au niveau de la cabine pourrait toucher les pneus, tuant des dizaines de personnes dans les véhicules environnants. Mieux encore, l’officier de l’ONI proposait de pousser le camion à se stabiliser dans le parking du Jim Dandy. Mais le Lieutenant Colonel Aboim était tout de même préoccupé par les éclats d’obus qui ravageraient le restaurant bondé.
Heureusement, la cible individuelle forçant les Hornets à procéder à un vol de plus de vingt minutes, les Marines purent prendre un petit-déjeuner. La camera du drône était maintenant affiché en temps réel dans un coin du HUD de Avery, l’homme venait juste de finir sa deuxième tasse de café lorsque les Hornets se stabilisèrent près d’un immeuble de bureaux, à l’opposé, de l’autre côté de l’autoroute.
La nourriture prenait de la place dans la vidéo thermique du restaurant dans lequel les objets chauds étaient affichés en blanc et les objets froids en noir. La cible était un homme pâle, autant que certains repas d’autres clients. Le café tiède dans la tasse de l’homme s’affichait gris foncé, ce qui signifiait que soit l’homme allait la remplir ou bien qu’il était prêt à se lever. Mais plus important, Avery remarqua qu’il était entouré d’une lueur rouge, modélisée par l’ARGUS, ce qui voulait dire qu’il était couvert de résidus d’explosifs. Avery devina que l’homme s’est rendu récemment à l’atelier; Peut-être même qu’il avait contribué à la fabrication des explosifs des pneus du camion.
Comme le Hornet de Avery tourna de côté pour faire face à l’immeuble de bureaux, il se lança à l’aide de cordes en nylons rattachées à son épaule et arracha le canon gauss Stanchion M99 – fusil de l’aile de l’avion. L’arme, composée de deux mètres d’un long tube d’alliage magnétique, accélère un petit projectile à une vitesse très importante. Alors qu’il a été étudié pour éliminer des bombes ou de petits engins à distance, il est également redoutablement efficace contre les cibles « molles » que sont les humains.
Avery abaissa le Stanchion sur son armature et il le cala bien avec son épaule. Immédiatement, le système de ciblage du fusil établit une liaison sans fil avec le HUD de Avery, et une petite lueur bleue s’afficha. Avery positionna le M99 jusqu’a ce que le voyant ce soit changé en vert: ce qui indiquait que son premier tir rejoindrait directement la poitrine de l’objectif. L’homme pourrait presque sentir les quatre millimètres de tungstène lui passer de l’aisselle gauche au bas de l’aisselle droite. Celui-ci posa sa carte de crédit sur le comptoir et pivota sur son tabouret.
Avery enclencha le Stanchion. L’arme émit deux petits bruits, indiquant que la batterie était complètement chargée. Il souffla lentement, et chuchota:
« Cible Verrouillée. Demande permission de tirer. » Le temps que le Lieutenant Colonel Aboim répondit, la cible déambula jusqu’aux doubles portes du restaurant. Avery l’a vu tenir la porte pour laisser passer une famille de quatre personnes. Il imagina l’homme sourir en disant quelque chose d’aimable.
« Permission accordée » répondit Aboim. « Feu à volonté. »
Avery se concentra d’avantage et accru la pression de son doigt ganté sur la gâchette du Stanchion. Il attendit que l’homme soit en bas de l’escalier mais l’indicateur de l’arme afficha que son premier tir pourrait causer des dégâts sur le parking. Pendant ce temps, l’homme fouillait dans ses poches, certainement pour trouver les clefs du camion. Avery tira.
La balle du Stanchion quitta le canon dans un gros bruit et traversa tout un étage d’un immeuble composé essentiellement de polycrete-renforcé sans même influer sur sa trajectoire. Elle fit un voyage à plus de quinze mille mètre par seconde, passa au dessus de l’autoroute pour arriver jusqu’à la poitrine de la cible. L’homme s’écrasa sur l’asphalte et vola en morceaux comme une vague face à une coque de bateau.
Immédiatement, les deux Hornets, s’envolèrent au dessus de l’immeuble et traversèrent l’autoroute; Avery s’est positionné de façon à couvrir Byrne pendant que ce dernier se dirigeait vers le restaurant. Le sergent irlandais sauta du Hornet quelques mètres avant que ce dernier se soit posé, et marchait rapidement en tête de son équipe, en direction du camion. Des traces de sang couvraient légèrement les véhicules alentours. L’un des bras de la cible a été retrouvé coincé entre deux pneus.
« Secteur sécurisé, » gronda Byrne dans la COM.
« Négatif » rétorqua Avery, en regardant la caméra du drone, il remarqua une lueur rouge persistante près du tabouret ou était la cible. « Il y a une bombe dans le restaurant. »
Le groupe de Byrne sprinta à l’entrée du Jim Dandy et fit irruption par les doubles portes du restaurant. Les clients se tordirent sur leur siège pour apercevoir les Marines en armure arriver. L’une des serveuses tendit involontairement un menu, ce qui lui valut une violente poussée de la part de Byrne. L’ARGUS du sergent bipait comme un insecte enragé lorsqu’il détecta quelque chose : un sac a main qui contenait une chaîne en or.
A ce moment, la porte des toilettes de l’autre côté du restaurant s’ouvrit. Une femme en pantalon noir et avec un manteau en velours en sortit, elle sentait ses mains fraîchement lavées. Lorsqu’elle vit tous les hommes de l’escouade Bravo, elle s’est arrêtée net. Ses yeux rivés sur le sac à mains : son sac à mains.
« A genoux! » cria Byrne. « Les mains sur la tête! »
Mais le temps que le sergent posa le sac sur le comptoir et leva sa M7, la femme bondie vers une table où une famille de quatre personnes venait juste de s’installer. Elle attrapa le coup du jeune garçon et l’arracha de sa chaise. Il ne devait pas avoir plus de quatre ans. Il donnait des petits coups de pieds car il commençait à s’étouffer.
Byrne maudit, assez fort pour que les officiers du TOC l’entendent. S’il n’avait pas eu son uniforme, il aurait voulu tuer la femme avant même qu’elle n’ait bougée. Mais maintenant, elle avait un otage et aussi le commandement de la situation.
« Reculez! » cria la femme, « Vous m’entendez? ». Avec la main qu’elle avait de libre, elle sorti de son manteau un détonateur de la même taille que celui que Avery avait vu à l’atelier. Elle mit le dispositif devant le visage du garçon. « Partez ou je vais tous les tuer! »
Pendant un moment, personne n’a bougé. Ensuite, comme si la femme faisait obstacle à toute lueur de raison dans la tête des gens pétrifiés à leur place, d’un coup ils virent tous la lumière et se précipitèrent vers la sortie du Jim Dandy.
Avery regardait le chaos qui régnait à travers son HUD. Il a vu une masse de silhouette blanche terrifiés autour de l’escouade Bravo, les poussant à l’extérieur et donc de les éloigner de leur objectif.
« Johnson. Tirez ! » cria Byrne dans la liaison COM. Comme le Hornet de Avery patrouillait autour du restaurant, le viseur du Stanchion tournait autour de la femme, le but était de l’atteindre. Mais sa température et donc sa position étaient presque indifférenciable du garçon.
Soudain, Avery a vu l’image du père de l’enfant se lever de sa chaise, montrant ses mains pour prouver qu’il n’était pas armé. Avery ne pouvait pas entendre ce que disait le père (il était trop éloignés des micro-casques de l’équipe Bravo) mais son calme n’a fait qu’augmenter l’état de panique de la femme. Elle a commencée à se retourner vers l’arrière du restaurant, en agitant le détonateur, sa fureur était telle que ses menaces en devenaient incompréhensibles.
« Clouez-la ! » hurla Byrne. « Ou je le ferais! »
« Feu » dit Avery. Mais au moment où il regardait le viseur de l’arme, en essayant de trouver un angle qui pourrait sauver le garçon. « Feu » répéta-t-il, en espérant que les mots qu’il disait allaient empêcher aux doigts de Byrne d’appuyer sur la détente. Mais Avery ne tira pas. Pas immédiatement. Et c’est à ce moment que le père sauta en avant, saisissant le détonateur.
Avery n’a put voir uniquement la femme tomber à la renverse, le père au dessus, et le garçon pressé entre les deux. Il a entendu le crépitement de la M7 de Byrne et l’explosion de la bombe qui se trouvait dans le sac fut suivie rapidement de celle des pneus du camion. La caméra du drone resta totalement blanche, obligeant Avery à fermer les yeux. Puis un mur de chaleur et une violente poussée le fit cogner contre la cellule du Hornet.
La dernière chose qu’Avery se rappela avant de s’évanouir dans son armure est le bruit des propulseurs destinés à monter en altitude, un bruit qui ressemblait plus à un cri qu’à un gémissement.
MàJ de Tanuki Kitsune
Hop, cela valait bien le coup d’être mis en Dossier. Retrouvez le ici !
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